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Centrafrique: journée "ville morte" à Bangui contre l’ONU à l’appel de la société civile
Publié le mardi 25 octobre 2016  |  AFP
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© Autre presse par DR
Un véhicule blindé marocain de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
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Une journée "ville morte" était suivie lundi dans plusieurs quartiers de Bangui à l'appel d'un collectif de la société civile centrafricaine pour demander le retrait de la force de l'ONU (Minusca), accusée de "passivité" face aux groupes armés, a constaté un correspondant de l'AFP.

Lundi matin, des Banguissois avaient érigé des barricades dans plusieurs quartiers pour bloquer la circulation des taxis. De nombreux commerces étaient fermés, ainsi que les banques.

A la mi-journée, des Casques bleus ont bloqué des manifestants qui se dirigeaient vers le quartier général de la Minusca pour faire un sit-in devant le bâtiment, ont indiqué des témoins à l'AFP. Les Casques bleus ont fait usage de tirs de sommation pour disperser les manifestants, selon les mêmes sources.

"En restant à la maison, la population va marquer son adhésion aux actions de la société civile demandant le retrait de la Minusca, et le ras-le-bol devant les tueries qui gagnent presque tout le pays", a déclaré à la presse le coordonnateur de la Société civile, Gervais Lakosso.

"La mandat de la Minusca est clair, il vise à réduire la présence des groupes armés. Mais, c'est là où les forces onusiennes existent qu'il y a des tueries (...) La Société civile estime que la Minusca fait preuve de passivité et de complicité", a-t-il accusé.

La Minusca, qui compte plus de 10.000 soldats et policiers, a rejeté avec vigueur de précédentes accusations analogues.

"Il ne faut pas mentir aux Centrafricains et dire qu'on a des forces armées (centrafricaines) qui pourront défendre les Centrafricains. C'est mentir aux Centrafricains que de ne voir que les problèmes et de ne pas voir les actions", a souligné le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro, dans un entretien à Radio Ndeke Luka.

Le gouvernement a de son côté condamné l'initiative de la coordination de la société civile.

Des attaques de groupes armés dans plusieurs localités de province ont fait plusieurs dizaines de morts ces dernières semaines.

La Centrafrique peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement de l'ex-président François Bozizé par des rebelles séléka ("coalition" en sango) majoritairement musulmans, qui avait entrainé une contre-offensive des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes.

L'intervention de la force française Sangaris et de la Minusca a certes réduit l'intensité des massacres mais n'a pas réussi à stabiliser la situation sécuritaire dans ce pays classé parmi les plus pauvres au monde.
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