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Centrafrique : « Il faut qu’on laisse la justice et les forces de l’ordre faire leur travail», Dixit Léa M’boua Doumta présidente du PUN
Publié le jeudi 27 octobre 2016  |  RJDH Centrafrique
Présidente
© Autre presse par DR
Présidente par intérim du Parti de l’Unité Nationale (PUN), Léa M’boua Doumta
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Bangui — Dans une interview accordée au RJDH, la présidente par intérim du Parti de l’Unité Nationale (PUN), Léa M’boua Doumta a déploré la ville morte initiée par la société civile qui a des pertes en vies humaines. Elle a appelé le Gouvernement, la justice et les forces de l’ordre à remplir leurs missions régaliennes.

RJDH : Madame Léa M’boua Doumta, bonjour !

MDL : Bonjour Madame.

RJDH : Mme la présidente par intérim du PUN, qu’est ce qui justifie la ville morte initiée par la société civile et qui a paralysée la capitale centrafricaine lundi 24 octobre 2016 ?

MDL : Justifiée ? C’est d’abord vérifier, analyser. Quel est le résultat de cette ville morte ?

Cette ville morte a été organisée pour demander le départ de la Minusca, aujourd’hui, les casques bleus sont là. Mais qu’est-ce que nous avons constaté ? Quatre(04) morts et quatorze (14) blessés, moi j’estime que le sang a trop coulé dans notre pays et le sang doit cessez de couler. 24 Octobre c’est la journée des Nations-Unies, la Centrafrique fait partie des Nations-Unies depuis 1960, en décidant de boycotter cette journée quel qu’en soit les raisons, c’est comme si on décidait de sortir la Centrafrique des Nations-Unies. Est-ce que c’est normal ? Est-ce qu’on mesure la portée des actes que nous posons? Surtout que le pays est tombé très bas et que nous devons travailler pour le relever.

RJDH : Malheureusement que ce mot d’ordre a été suivi par la population de la capitale.

MDL : Ah ! Moi je réside à Gobongo, je ne peux pas parler de soutien. Les gens ne sont pas sortis à cause des couts de feu.

RJDH : Coups de feu tirés par les Forces de la Minusca ?

MDL : Je n’en sais rien, par ce que je n’étais pas sortie, j’étais cloitrée dans ma maison. Moi, je dis que nos jeunes ont besoin de travail, on se bat pour le travail et on bloque le travail. Cela m’a consterné. Je voulais sortir pour me rendre à mon lieu de travail, car mes enfants et moi vivent de cela. Les conducteurs de motos et de taxis ont besoin de travailler, mais ils ont été empêchés par les barricades érigées. Et ce n’était plus la ville morte.

RJDH : Mais que dites-vous de la « passivité » de la Minusca observée à Koui, Kaga-Bandoro et Kouango et décriée par la société civile?

MDL : Je ne suis pas à Koui, ni à Bocaranga je ne parle que de ce que je maitrise. Je ne comprends pas ce qu’on démontre comme passivité. Mais ce que je comprends qu’il y a encore beaucoup de délinquants dans le pays. Alors quand un délinquant pille, vole, il faut laisser la justice rétablir les responsabilités. Qui a tué qui ? Et pour quelles raisons ? C’est à ce niveau qu’on aura les solutions. Mais ce n’est pas en érigeant les barricades qu’on va trouver les solutions. Laissons la justice faire son travail.

Par exemple ce qui s’est passé à Kouango mais y a eu un déplacement, les gens sont partis là-bas pour voir qui a fait quoi. Parlons de ce que nous maitrisons mais malheureusement en Centrafrique ce n’est pas le cas. Je ne parle pas de passivité de qui que ce soit. Lorsque la journée de 24 Octobre a été déclarée ville morte, le Gouvernement et la Minusca devaient se concerter pour assurer la sécurité de ceux qui voulaient se rendre au travail. Là je ne parle pas seulement de la passivité de la Minusca mais aussi de celle du gouvernement parce que la Minusca ne peut que faire ce que demande le gouvernement. Mais lorsque qu’il y a des barricades, les gens sont inquiets et beaucoup de personnes ont perdu leurs motos. Alors la responsabilité va incomber à qui ?

RJDH : Le gouvernement accuse les leaders politiques d’être les instigateurs de cette ville morte ? Qu’en dites-vous ?

MDL : Peut-être qu’ils ont leur preuve, ils n’ont qu’à fournir cela. Mais c’est toujours le même refrain depuis des décennies quand il y a une manifestation. Moi-même, lorsque j’étais syndicaliste, quand on manifestait, on nous disait qu’il y a des politiques derrière moi. Il ne faut pas laisser la délinquance nous entraîner dans le désordre. Il faut focaliser les efforts sur des centrafricains qui se battent pour sortir ce pays de l’ornière. On se focalise trop sur les groupes armés, les délinquants et finalement ceux qui se battent sont délaissés.

RJDH : Ce sont les délinquants qui sont à l’origine des troubles enregistrés dans le pays ?

MDL : Je suis enseignante et j’ai cessé ce travail parce que j’avais plus de 200 élèves dans ma classe et les parents n’avaient plus d’autorité sur leurs enfants, voilà la situation actuelle de notre pays. Il faut recadrer les choses et que l’ordre revienne. Il faut qu’on laisse la justice, les forces de l’ordre faire leur travail pour que la loi règne.

RJDH : La ville morte devrait être observée sans barricades ?

MDL : Absolument ! A chacun de respecter oui ou non le mot d’ordre. Mais les gens étaient forcés à rester à la maison à cause des barricades érigées.

RJDH : Etes-vous pour la présence des Nations-Unies en Centrafrique?

MDL : Je n’ai pas à choisir. Mon pays s’est engagé dans les Nations-Unies depuis 1960. Et si l’ONU n’était pas déployée dans ce pays, on ne serait pas à ce stade et on s’entretuerait tous. Les casques bleus sont venus rétablir l’ordre or, certaines personnes n’aiment pas la stabilité et ce sont ceux-là qui sont en train de les chasser. Toi ma fille, si les Nations-Unies n’étaient pas déployées en Centrafrique, tu serais violée partout. Donc il est question que les Nations-Unies appuient le gouvernement afin de protéger la population civile.

RJDH : Votre dernier mot à la population suite à la ville morte d’hier.

MDL : Je suis très triste, très consternée par les pertes en vies humaines. Le sang a trop coulé, il est temps d’arrêter cette pratique et que l’on se remette au travail. Aussi, quand un incident est signalé, nous devons donner la latitude aux responsables de résoudre ce problème. Laissons la justice faire son travail. Par ailleurs, nous devons soigner l’image de notre pays, elle n’est pas bonne à l’extérieur.

RJDH : Madame M’boua Doumta je vous remercie !

MDL : C’est à moi de vous remercier.

Propos recueillis par Bienvenue Marina Moulou-Gnatho.
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