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Centrafrique : la situation sécuritaire à Paoua est très inquiétante, selon le procureur de la ville Narcisse Danboy
Publié le mardi 8 novembre 2016  |  RJDH-Centrafrique
Narcisse
© Autre presse par DR
Narcisse Danboy Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paoua
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BANGUI— Dans une interview accordée lundi 07 Novembre au RJDH, Narcisse Danboy Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paoua trouve très préoccupante la situation sécuritaire de sa zone et appelle l’opinion nationale et internationale à plus de vigilance.

RJDH : Narcisse Danboy, bonjour. Vous êtes Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paoua actuellement à Bangui pour un séminaire. Quelle est la situation sécuritaire de la ville de Paoua ?

ND : Bonjour. La situation sécuritaire actuellement à Paoua est inquiétante du fait que nous avons constaté qu’il y’a eu un regain de criminalité dans la ville. Cela fait qu’à 19h, tout le monde est chez soi et cela créé aussi un climat de psychose et est inquiétant pour nous qui exerçons dans la localité.

RJDH : A qui est ce que vous attribuez ce regain de criminalité ?

ND : Je dirai que les acteurs sont multiples, puisque dans la localité, il y a des bandits du grand chemin, les hommes en armes qui sévissent dans la localité. Aussi, il y a les petits délinquants qui se lancent dans les pillages, des braquages et parfois qui barricadent les routes surtout sur les grands artères qui débouchent sur Bozoum, Bossangoa et dépouillent les passants.

RJDH : La ville de Paoua est entourée de groupes armés. Comment faites-vous au quotidien pour cohabiter avec ses hommes armés ?

ND : Présentement, nous traversons un moment difficile. Nous quittons la justice répressive pour aller vers la justice préventive. Lorsque nous avons pris service, nous avons rappelé ces bandits à la raison afin qu’ils puissent cesser leurs barbaries. Et à un moment, nous avons commencé par réprimer et cela a favorisé une baisse de criminalité dans la localité. Mais, nous constatons ces derniers temps une montée en puissance de la violence dans la zone. Et la maison d’arrêt n’étant pas opérationnelle, après les audiences, le transfèrement se fait ailleurs et cela nécessite des moyens logistiques, sécuritaires et en homme.

RJDH : Est-ce que la présence des hommes en armes dans cette localité influence-elle les décisions judiciaires ?

ND : C’est aux hommes armés de craindre la justice et non la justice de les craindre. Nous faisons notre travail dans la limite de nos moyens. Nous n’avons rien à craindre d’eux car nous travaillons au nom de la justice de notre pays.

RJDH : La dernière attaque des villages proches de Paoua par les éléments de la Révolution Justice et Séléka a créé la psychose au sein de la population de Paoua. Avez-vous une idée sur les objectifs de ces hommes en armes.

ND : Si on s’approche de la hiérarchie de ces hommes en armes, parfois ce sont des hommes incontrôlés qui agissent et en leurs noms. D’après les dernières versions des faits, ce sont certains hommes armés incontrôlés qui voulaient voler du bétail. Ils ont quitté la zone de juridiction de RJ pour commettre des exactions vers Zicko à 22km de Paoua puis à Bambara tout en incendiant des maisons et il y avait des pertes en vies humaines, ce que nous déplorons. Lorsque nous-nous approchons de la Minusca pour avoir une idée nette de la situation, on nous apprend que ce sont des hommes incontrôlés.

RJDH : Avez-vous ouvert une enquête pour clarifier la responsabilité de tout un chacun ?

ND : Dans cette affaire, l’ouverture d’une enquête est difficile, nous sommes bel et bien au courant de la situation mais l’arrestation des auteurs s’avère difficile car ils sont dans la brousse et sortent difficilement en ville. Notre souci est de voir avec la Minusca, parce que c’est elle qui sert d’intermédiaire entre nous autorités judiciaires et les hommes en armes.

RJDH : Comment appréciez-vous l’intervention des forces onusiennes dans votre localité ?

ND : Présentement, nous sommes démunis en ce sens que nos forces de sécurité ne sont pas opérationnelles. Avec la Minusca, nous entretenons de bonne relation, mais parfois ils se disent dépasser vue que la juridiction est large. De Paoua, elle opère jusqu’à Ngaoundaye, Koui, Bocaranga, Sagrelim, parfois ils viennent jusqu’à Nana-Bakassa voire Markounda. Vu leur plainte, nous subissons aussi le coup car il faut leur faire recours pour sécuriser le palais de justice et nos déplacements. Mais le peu d’apport qu’ils nous donnent nous servent de model.

RJDH : Votre dernier mot face à l’insécurité qui grimpe actuellement dans votre zone ?

ND : L’insécurité qui prévaut dans la localité fait peur à tout le monde. Samedi dernier, ma résidence a été attaquée et ma famille était en débandade. Si on vient jusqu’à attaquer les autorités judiciaires qui exercent dans la localité, imaginez le reste. C’est alarmant. Nous souhaiterons que nos autorités hiérarchiques puissent ouvrir les lanternes sur notre localité car, nous-nous battons pour joindre les deux bouts. Nous aurons souhaité à ce que non seulement l’opinion nationale mais internationale puissent ouvrir les yeux sur nous autres qui exerçons dans cette localité où sévissent les hommes en armes pour que nous soyons rassurer sur notre sécurité premièrement et l’exercice de notre travaillent viendra par la suite.

RJDH : Narcisse Danboy Procureur de la ville de Paoua, je vous remercie !

ND : C’est à moi de vous remercier madame le journaliste.

Propos recueillis par Bienvenue Marina Moulou-Gnatho.
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