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Lu pour vous : Cardinal Nzapalainga : « Le pape a appelé le fils pauvre d’un peuple pauvre »
Publié le samedi 19 novembre 2016  |  Centrafrique Presse
Dieudonné
© Autre presse par DR
Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui
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L’archevêque de Bangui (Centrafrique), qui sera créé cardinal samedi 19 novembre par le pape François, confie à Urbi&Orbi Africa combien cette nomination est pour lui un appel à continuer son travail en vue de la réconciliation dans son pays.

C’est dans un petit village où il installait un prêtre comme curé que Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui (Centrafrique), a appris que le pape François avait fait de lui un cardinal.

« Après la messe, raconte-t-il, je parlais avec les fidèles, leur demandant de bien accueillir leur nouveau curé, quand mon chancelier est venu avec le téléphone : “C’est urgent”, me dit-il. Mais je n’avais pas le temps et lui ai dit d’attendre. Le correspondant a insisté plusieurs fois : c’était la nonciature qui ne voulait laisser à personne le soin de me prévenir que, à l’angélus, le pape avait cité mon nom parmi les nouveaux cardinaux ! »

Celui qui sera créé cardinal samedi 19 novembre en la basilique Saint-Pierre de Rome se souviendra longtemps de la ferveur populaire qui a accueilli cette nomination.

« Un appel à continuer à travailler pour la réconciliation »

« Quand nous sommes rentrés à Bangui, les gens se massaient sur la route. Il nous a fallu 4 h 30 pour traverser la ville. Comme si nous avions gagné la Coupe du monde ! »

Dans la cathédrale, les fidèles étaient massés dès 16 heures mais attendront 19 h 30 l’arrivée de leur archevêque qui, malgré tout, prend avec humilité son élévation à la pourpre.

« Je ne le prends pas comme un mérite : mais comme un appel pour le peuple centrafricain, un peuple qui souffre, explique-t-il. Le pape a appelé le fils pauvre d’un peuple pauvre. »

« Cette nomination intervient comme un appel à continuer à travailler ensemble pour la réconciliation, pour montrer que les religions ne viennent pas nous diviser et nous unir », ajoute celui qui, depuis des années, œuvre inlassablement avec le pasteur Guerekoyame-Gbangou, l’imam Kobine pour apaiser les tensions ethniques et religieuses dans leur pays.

« Il faut continuer à renforcer les liens »

La République centrafricaine se souvient avec émotion de la venue du pape François, il y a tout juste un an, pour l’ouverture du Jubilé.

« Un événement historique inoubliable, se souvient le futur cardinal. Il est venu en messager de paix. J’ai vu des ministres pleurer parce que, comme par magie, les armes se sont tues. Chaque Centrafricain a été touché de le voir si proche de chacun. Des musulmans m’ont dit : “Il est venu nous libérer” »

Samedi, pour le consistoire qui le créera cardinal, 115 personnes viendront de Bangui, dont le pasteur Guerekoyame-Gbangou et l’imam Kobine.

« Nous avons un symbole fort à poser ici, affirme le futur cardinal. Nous irons aussi dans une mosquée de Rome, rencontrer nos frères musulmans, et dans un temple, visiter nos frères protestants. Il faut continuer à renforcer les liens. »

« Être présent aux périphéries »

À Bangui, il ne cesse d’ailleurs de sillonner la ville poussant chrétiens et musulmans à « faire tomber les barrières » qui séparent les quartiers.

Il n’hésite pas à aller à la rencontre des jeunes djihadistes, les exhortant à la paix. Et il raconte comment beaucoup sont touchés de voir l’archevêque venir leur parler et réussir à les désarmer.

Fidèle à l’appel du pape François à être présent aux périphéries, Mgr Nzapalainga ira d’ailleurs, de retour en Centrafrique, célébrer sa première messe de cardinal en brousse.

« On ira voir les gens, les rencontrer, soigner les malades. Il nous faut être présent à ces périphéries. Ensuite, je viendrai célébrer à la cathédrale. »

Nicolas Senèze, à Rome
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