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Centrafrique : Kaga-Bandoro, future capitale de la République du Logone? (Analyse)
Publié le lundi 21 novembre 2016  |  RJDH Centrafrique
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© Autre presse par DR
Les rebelles de la séléka
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En moins d’un mois, les factions de la Séléka à Kaga-Bandoro se sont livrées aux pires atteintes contre les droits humains : attaque des sites des déplacés, vandalisme de l’administration et des ONG, population forcée au déplacement,… La tragédie dépasse l’entendement. Ce regain de violence s’inscrit-il dans le plan de partition de la RCA ?

Aperçu général sur la Kaga-Bandoro

Après les catastrophes de Kaga-Bandoro, les statistiques de la tragédie indignent. Entre 12.000 à 15.000 personnes vivent dans une situation très difficile sur les sites à côté de l’aéroport et de la base des Nations-Unies. Le directeur du centre pédagogique régional de la Nana-Gribizi et trois instituteurs ont été assassinés le 12 octobre. On dénombre plus 50 morts et environ 200 blessés. Les écoles de la ville sont fermées à cause de l’insécurité et pour manque d’enseignants.

Les infrastructures sanitaires n’ont pas été épargnées. L’hôpital préfectoral a été pillé et demeure fermé. Les locaux de toutes les ONG ont également été vandalisés. Les humanitaires rapportent que 95% des personnels humanitaires locaux sont victimes de pillages, agression et assassinat d’un agent du CICR dans ces violences, laissant aucune espace humanitaire avec de grave conséquence pour les victimes et poussant les structures humanitaires à réduire à 50% leur présence dans la ville. La ville a été aussi frappée par une inondation le 7 octobre faisant plus de 300 ménages sans abris.

Pour s’insurger contre le laxisme des Casques Bleus, les déplacés ont rejeté l’aide alimentaire. Ils réclament d’abord leur sécurité physique pour manger dans de bonnes conditions. Pour eux, ils ne doivent pas être des éternels dépendants alimentaires alors que les assaillants continuent de tuer les civiles.

A Bangui, les rescapés des violences de Kaga-Bandoro continuent à arriver dans la ville. Déjà, environ 300 personnes : femmes enfants, jeunes, hommes sont déjà au quartier Gobongo 2 dans le 8e arrondissement de Bangui.

Poursuivant, les commerçants musulmans sont aussi victimes de racketage. Ils doivent payer l’impôt quotidien qui s’élève à 15.000 FCFA aux groupes armés de Kaga-Bandoro.

Kaga-Bandoro autrefois ville paisible donne actuellement l’image d’une localité divisée entre deux communautés. Les musulmans sont regroupés dans la partie nord, tandis que chrétiens dans les quartiers sud. La « Ligne rouge » est tracée par le MPC…qui soutient bec et angle le projet de Partition du pays.

Comme à l’accoutumée, l’opinion nationale et internationale ont condamné cette violence et promis des sanctions.

Réaction et condamnation :

Le président Centrafrique, Faustin Archange Touadera en visite lundi à Kaga-Bandoro se dit très choqué par cette escalade de la violence au moment où tout a été mis en œuvre pour le processus du désarmement. Il invite les représentants du Mouvement Patriotique pour le Centrafrique (MPC) de Mahamat Alkhatime au dialogue.

De son côté, le Coordonnateur humanitaire, Fabrizio Hochschild a qualifié la situation humanitaire à Kaga-Bandoro « d’énorme tragédie ».

Pour l’opinion nationale, cette grave atteinte aux droits humains ne doit rester impunie. L’observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme (OCDH) a réclamé une enquête internationale et la Minusca annonce l’ouverture des enquêtes sur les « graves violations des droits de l’homme » qui pourraient constituer des crimes de guerre. La société civile à son côté a lancé mercredi et ce pour six jours, une pétition demandant le retrait des casques bleus et la levée de l’embargo sur les forces armées centrafricains. Elle envisage une journée ville morte d’ici le début de la semaine prochaine.

Qu’est ce qui se cache derrière l’activisme militaire des groupes armés ?

Selon plusieurs observateurs, les violences à Kaga-Bandoro ne sont pas fortuites. Il s’agit d’un vaste plan élaboré pour la partition de la République Centrafricaine. Selon les concepteurs de cette partition, Kaga-Bandoro serait la capitale de la « République du Logone », si le projet aboutit. Les Nations-Unies qui ont une grande base dans le Chef-lieu de la Nana-Gribizi ne nous démonteront pas sur la velléité sécessionniste nourrie par le MPC et ses alliés.

Sur le processus du DDRR, il est à relever que les certains groupes armés ne sont pas prêts à adhérer à ce programme. Ils réclament des autorités de Bangui le dialogue avant le désarmement. C’est pourquoi, une possible coalition entre le MPC de Alkatim et l’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC) d’Ali pourrait vite avancer le projet de sécession. Car, après Kaga-Bandoro, les villes de Bouca et de Batangafo dans l’Ouham seraient dans l’œil du cyclone.

La préfecture de l’Ouham-Pende, Bocaranga, Paoua, Koui sont lorgnées par ces mouvements armés…Sinon, ces deux groupes armés n’ont pas encore fait de déclaration officielle pour clarifier leur position, à l’exception des publications sur les réseaux sociaux qui leurs sont attribuées.

Si l’UPC et MPC affichent une position de va-t-en-guerre, les deux autres branches de la Séléka dont le FPRC de Noureddine Adam, réunies en assemblée générale du 18 au 19 Octobre 2016 à Bria, Préfecture de la Haute-Kotto, adhèrent au processus du DDRR et le cantonnement des éléments du groupe armé. Sont-ils sincères ? Attendons voir.

Ce qui est vrai, Kaga-Bandoro est une ville compliquée et difficile à désarmer mais facile à anéantir. Ce qui ne se dit pas assez, ce que la Centrafrique a besoin de son armée, même si elle n’est super armée au monde.

Avec Habib Bagaza et Fridolin Ngoulou
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