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Centrafrique : Bendounga exige un large consensus autour des retombées de Bruxelles
Publié le mercredi 30 novembre 2016  |  RJDH-Centrafrique
Joseph
© Autre presse par DR
Joseph Bendounga, le président du Mouvement Démocratique pour la Renaissance et l’Evolution de Centrafrique
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BANGUI—Plus de 13 jours après la table ronde de Bruxelles pendant laquelle Bangui a mobilisé 1,130 milliards de FCFA des bailleurs de fonds, Joseph Bendounga appelle le gouvernement à faire un large consensus autour des retombées. Appel lancé dans une interview qu’il a accordée au RJDH ce 29 novembre à Bangui.

RJDH : M Joseph Bendounga bonjour

Joseph Bendounga : M Jean Fernand Koena Bonjour

RJDH : Vous avez demandé un large consensus après Bruxelles et Faustin Archange Touadera de son retour de la Table ronde a annoncé la mise en place d’un dispositif d’absorption de fonds, vous a-t-il coupé l’herbe sous pieds ou pas ?

JB : Aucunement pas, je l’avais demandé parce que Bruxelles a été préparé comme une affaire qui est conçue et préparée et c’est seulement les initiés qui ont eu accès aux travaux préparatoires de Bruxelles, les partis politiques n’ont jamais été conviés à cela. Le président de la République avant d’aller à Washington pour le lobbying et ensuite à Bruxelles pour la mission précurseur m’a appelé et nous avons échangé dessus et lui de me dire dès que je serai de retour de ce périple-là, je vous recevrais. Et après, il y a eu cet événement du 24 Octobre et j’ai été taxé de putschiste, d’organisateur de la ville morte, on a demandé mon arrestation. Du coup, j’ai été coupé, je n’ai pas pu avoir ce que le peuple centrafricain a préparé pour rencontrer les bailleurs.

Mais à voir cette histoire-là, c’est l’Union Européenne qui a organisé la rencontre, le gouvernement toujours à la remorque, le leitmotiv n’est pas l’Etat centrafricain.

RJDH : Mais la finalité c’est que le gouvernement a eu quand même 2,2 milliards de dollars ?

JB : En tout cas, c’est un verre à moitié plein. Le gouvernement de la République Centrafricaine a demandé trois milliards et quelque, et ils n’ont eu que 2,2. J’ai écouté Martin Ziguélé, j’ai écouté Anicet Georges Dologuélé vraiment j’ai beaucoup souri. Quand vous voyez la tête de ceux qui ont piloté cette affaire, que ce soit le président de la République, trois anciens premiers ministres centrafricains, ceux qui ont coulé ce pays font partie des organisateurs de cette politique de relance.

Lorsque vous entrez dans le sommaire de ce qu’ils ont récolté : le projet de la cimenterie par exemple est un vieux projet de Bozizé. On a inclus cela dedans, y compris l’électricité de Boali 3, le bitumage de l’aéroport jusqu’au centre-ville. C’est dire que lorsqu’on rentre un peu dans le détail de cette histoire, le peuple centrafricain doit rester sur sa fin et plus précisément Joseph Bendounga et son parti le MDREC.

RJDH : lorsque vous affirmez avoir écouté Ziguélé et Dologuélé qui sont les poids lourds de la vie politique centrafricaine cela veut dire que les partis politiques sont impliqués ?

JB : Non, on n’a pas reçu tous les partis politiques et Dologuélé à lui seul ne représente pas tous les partis politiques. Lorsqu’on parle des partis politiques, ce sont tous les partis politiques légalisés. C’est de la République Centrafricaine qu’on traite. Et lorsque cela va mal, ce ne sont pas les partis représentés à l’Assemblée nationale qui en souffrent, c’est le peuple centrafricain. Malheureusement certaines personnalités politiques centrafricaines et de la société civile ont été tenues à l’écart de la participation de Bruxelles. Mais l’après Bruxelles de grâce, c’est ce que j’ai dit, il faut qu’il y ait un large consensus et non un secret de polichinelle. Que le document soit distribué à tous les partis politiques et organisations de la société civile et que ce soit accessible à tous les centrafricains pour amendement car aucune œuvre humaine n’est parfaite.

RJDH : A quel prix participerez-vous au dispositif d’absorption de fonds qu’a posé aujourd’hui Faustin Archange Touadera comme condition de mobilisation de ressources ?

JB : Je ne demande pas du travail, mais les partis politiques, c’est l’animation de la vie politique nationale, participer au développement du pays, c’est aussi faire des propositions, des suggestions et critiquer. Donc, on ne peut pas écarter les partis politiques. Vous avez vu Touadera quand il a gagné les élections avec son premier ministre Simplice Mathieu Sarandji ; ils ont écarté les partis politiques et le résultat, ils ont échoué. Même le ministre du Plan était incapable d’expliquer à la société civile ce qu’il a conçu. Il a balbutié et s’est énervé à Bruxelles. Tout ce qui se passe dans l’ombre, nous les partis politiques nous cherchons à les comprendre.

RJDH : Donc selon vous il y a les en dessous ?

JB : y a quelque chose qui cloche et la vérité finit par triomphée.

RJDH : et ces choses qui clochent c’est quoi alors ?

JB : Avez-vous suivi le cardinal Nzapalainga ce matin sur RFI ? Il a emboité mes pas pour dire les vérités que j’ai dites depuis que Touadera est là. Bruxelles n’est la panacée qui va sortir la République Centrafricaine de cette crise.

RJDH : depuis ces derniers temps un violent combat oppose l’UPC de Ali Daras et le FPRC au Centre Est de la RCA précisément à Bria. Quelle analyse faites-vous de ce pique de violence qui a gagné la ville de Bria ces derniers temps-ci ?

JB : le pic de violence a été atteint depuis que Faustin Archange Touadera a prêté serment. Les violences ont repris de belle partout et cela ne fait que continuer. La violence continue à dérouler son tapis de malheur et de souffrance des centrafricains. Et ce qui s’est passé entre l’UPC de Ali Daras et le FPRC de Noureddine est prévisible. Nos compatriotes centrafricains qui sont majoritairement des Roungas et des Goulas qui ont créé le FPRC ont demandé le soutien des mercenaires étrangers pour les aider à conquérir le pouvoir de l’Etat. Et ces mercenaires étrangers puissamment armés qu’eux, parce que Moussa est avec Ali Daras, donc ces gens ayant la puissance de feu supérieur aux centrafricains, et bien ils veulent marcher pour profiter du diamant de Bria et c’est la période de transhumance et comme le savez avec la saison sèche, c’est le braconnage.

RJDH : Après ces combats, Parfait Onanga Anyanga de la Minusca et quelque personnalité de la communauté internationale ont fait le déplacement de Bria sans pour autant associer le gouvernement qu’est-ce que cela vous inspire ?

JB : Mais c’est normal ! Touadera n’est qu’un président de fait, le gouvernement Sarandji c’est pour amuser la galerie. C’est Onanga et cette série de proconsul qui dirigent aujourd’hui la République Centrafricaine. Même la sécurité de Touadera aujourd’hui n’est pas assurée par les FACA, c’est la Minusca. Le régime Touadera est une marionnette entre les mains de la communauté internationale. Et ce que fait Touadera c’est la communauté internationale qui lui demande de le faire. Comme ils sont proconsuls et que Touadera n’est que seulement leur commis, ils ont la liberté de quitter Bangui d’aller là où ils veulent pour faire ce qu’ils veulent.

RJDH : Faustin Archange Touadera a toujours refusé cela et s’assume comme président.

JB : Théoriquement entre centrafricain oui, mais dans la réalité, elle s’est démontrée. Pour aller à Kaga-Bandoro, c’est dans un avion mis à sa disposition par Parfait Onanga, c’est lui qui a amené Touadera là-bas et c’est lui qui l’a sécurisé et Onanga en parlant de Touadera lors de la rencontre avec les forces vives de Touadera où j’ai été exclu et certains leaders de la société civile comme Marcel Mokoapi et Gervais Lakosso organisateurs de la ville morte chassés comme des pestiférés, Onanga a dit qu’il a pratiqué Touadera pendant 7 mois. Il n’y a jamais eu de réaction du président de la République. M. Touadera est un président de fait, c’est la communauté internationale qui pilote la RCA c’est comme pendant la période de la transition et le cardinal n’est pas passé par quatre chemins pour dire ces quatre vérités à M Touadera.

RJDH : les centrafricains vont célébrer le 1er décembre, qui symbolise la proclamation de la République, alors qu’est ce qui reste selon vous des valeurs de la République ?

JB : c’est une coquille vide. Le régime Touadera ne fait qu’amuser la galerie. La République Centrafricaine n’existe que de nom. Un Etat qui n’a pas d’armée, qui n’a pas d’administration, un président qui est sécurisé par des étrangers, ce pays-là peut-il prétendre organiser la fête de la proclamation de la République ? Aujourd’hui est ce que Touadera a les moyens de sa politique ? A-t-il une armée ?

RJDH : Donc selon vous les militants de votre parti ne vont pas défiler ?

JB : le MDREC ne défilera pas ! Il ne participera pas à ces festivités pendant qu’on tue les centrafricains, qu’on vide les centrafricains autochtones du nord de leur pays afin de consommer la partition du pays. L’autorité, qui contrôle quoi ? Touadera ne contrôle même pas le palais de la renaissance. Si vous enlevez la Minusca aujourd’hui, si vous enlevez à 9 heures, Touadera partira à midi. C’est la communauté internationale qui garde Touadera, la République Centrafricaine a perdu son indépendance.

RJDH : Monsieur Joseph Bendounga je vous remercie.

JB : Merci

Propos recueillis par Jean Fernand Koena
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