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Crise centrafricaine : il y a 3 ans jour pour jour naissait le “Ledger des pauvres” à M’poko
Publié le mardi 6 decembre 2016  |  LNC
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© AFP par FRED DUFOUR
Dans le camp de réfugiés de Mpoko, en février 2014.
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Bangui – près du 8/ème de la population de la capitale centrafricaine piège dans un des plus de 60 camps de déplaces internes, répertoriés par l’UNICEF dans la ville. Ce 5 décembre 2014, naissait le camp le plus important et le plus insalubre de Bangui.

LA BATAILLE DE BANGUI DES 5 AU 8 DECEMBRE 2014

Tôt le matin du 5 décembre 2014, des attaques coordonnées des ANTI-BALAKA (que l’on saura plus tard avoir été planifiées par d’anciens officiers des FACA (les forces armées centrafricaines) ciblent trois lieux : le camp militaire Kassaï, l’Assemblée nationale et le quartier de Boy-Rabe. Repoussés au camp Kassaï, Au quartier de Boy-Rabé, la population musulmane est prise pour cible et leurs commerces pillés. Une bataille dans la bataille démarre avec des violents combats avec des miliciens Séléka.

Vers 9h30, c’est un massacre à l’hôpital de l’Amitié, à Bangui. Des miliciens Séléka y entrent, et abattent au moins huit personnes désarmées, dont des fonctionnaires de l’hôpital, soupçonnés d’être de connivence avec les ANTI-BALAKA, mais également pour venger leurs morts.

Le même jour dans la matinée, des combattants de la Seleka ouvrent le feu sur les positions françaises et un de leurs pick-up tente de pénétrer dans le périmètre de l’aéroport international de Bangui. Les Français ripostent, détruisent le véhicule, tuent quatre hommes armés et en blessent six autres.

Trois semaines plus tard, la Croix-Rouge constatera que les combats de Bangui auront fait au moins 1 000 morts.

Soudainement, la crise s’invente une dimension religieuse.

Cette GUERRE DE BANGUI, sème la panique dans les populations, qui tentant de fuir les violences, les attaques à la machette et les tirs d’armes, cherchent refuge auprès des français de la SANGARIS, ayant squattés les alentours de l’aéroport international pour en faire leur base. Par dizaines de milliers, les banguissois convergent là bas, au début sur le tarmac même, avec seulement ce qu’ils avaient sur eux, pour improviser un camp gigantesque, anarchique et insalubre où bouillonnent 100 000 personnes massées au bord des pistes de l’aéroport M’Poko.

Par ironie, ce camp est surnommé LE LEDGER DU PAUVRE, en référence au seul grand hôtel de luxe de la ville, le LEDGER PLAZA de Bangui. Médecins sans frontières sera la seule ONG présente dans le camp au début. Un bidonville dans une ville qui ne l’est pas moins, mais en pire.

LES DIRIGEANTS PASSENT A COTE SANS S’EN OCCUPER

De Catherine SAMBA-PANZA à Faustin TOUADERA, ce Camp ne semble pas les intéresser. Mais difficile de porter aide à plus de 100.000 personnes démunies, quand on l’est soi-même. Cependant, des messages du pouvoir auraient pu aider les cœurs au moins. il n’y en aura pas. Mais il est de bon temps d’y aller faire un petit tour, comme une visite au zoo. Touadera n’y aura pas manqué.

Ce matin, l’irlandais John GING, le Directeur des opérations du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) y a fait un tour, pour cette observation:

“la 1ère constatation est que les conditions de vie des déplacés de MPoko sont inacceptables”;

et promet de mobiliser davantage de soutien pour faciliter le retour de ces déplacés chez eux dans la dignité et la sécurité. Mais voilà, cela fait trois ans qu’ils entendent ce type de discours sans rien voir venir.
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