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Centrafrique : l’industrialisation de la drogue et de la contrefaçon des billets de banque, un marché très florissant et en nette progression.
Publié le jeudi 26 janvier 2017  |  Corbeau News
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© Autre presse par DR
Les agents d’unités anti-drogue en formation sur la lutte contre les stupéfiants
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Depuis la fin des années 70 jusqu’à ce jour, la proportion des billets contrefaits en circulation en dans le pays ne cesse de progresser année par année. Tandis que le trafic des drogues, quant à lui, se multiplie à grande vitesse pour atteindre un niveau record jamais égalé. Ces activités illicites multiformes, dopées probablement par des années de crise dans le pays, ne semblent pas intéresser le gouvernement de Bangui. Cette position des nouvelles autorités centrafricaines vis-à-vis de ces bandits, jugés dangereux par la plupart des Centrafricains, nous pousse à se questionner sur une quelconque complicité de certaines hautes autorités du pays dans ces activités illicites. Comment le pays peut-il se débarrasser de ces parasites qui minent son économie ?
Difficile à l’heure actuelle de répondre à cette interrogation. La légende disait que l’ancien président et empereur Jean-Bedel Bokassa recruta pour son propre compte des faussaires de billets des banques afin de lui fabriquer des vrais-faux billets, en quantité suffisante, aux fins de renflouer la caisse du Trésor pour nécessité de paiement des salaires à l’époque. Vrai ou Faux ? En tout cas, jusqu’à ce jour, personne n’est en mesure de le confirmer. Ce qui est sûr par contre, l’histoire est là encore vivante dans la mémoire des Centrafricains.
Ces nouvelles de professionnalisation de cette activité criminelle ont permis aux faussaires de prospérer vers 1980 après la chute de son Empire. Les crises à répétition dans le pays accentuent la professionnalisation des jeunes dans le secteur jusqu’au point où, certains compatriotes n’hésitent plus à parler d’une industrie pour qualifier les activités de ces trafiquants dans le pays.
Selon un statisticien économiste de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) contacté par CNC, 1 billet sur 10 de 500 FCFA en circulation en Centrafricaine depuis 2003 serait un billet contrefait. Selon notre statisticien, la tentation dans la fabrication des faux billets de 10 000 F CFA est plus grande que celle de tous les autres billets. 1 sur 5 de 10 000 FCFA. Le tout est chiffré à environ dix milliards de F CFA en circulation par année dans le pays. Des manques de facultés de discerner un vrai billet des faux dans l’arrière-pays contribue énormément à la prolifération de ces billets. A conclu notre statisticien.
Cette statistique bien que non officielle, place malgré tout la RCA parmi les États africains les plus dangereux en la matière.
A cela s’ajoutent le commerce et la consommation de drogue. A Bangui comme en province, les drogues sont devenues un article générateur de revenus pour les uns et pour les autres, un produit de consommation pour les rendre virils et courageux. Dans les recoins des quartiers, marchés et rues, tous se livrent dans la vente les drogues herbacées, c’est-à-dire qu’elles sont fabriquées à base des plantes comme le cannabis, le haschisch ou la cocaïne et dans les kiosques et magasins vendant des médicaments génériques, on trouve en vente libre celles fabriquées à base des produits chimiques appelés drogues de synthèse ou synthétiques en capsule ou comprimés.
Selon un médecin contacté par CNC dans le cadre de ce reportage, ce sont ces drogues chimiques codées dans leur jargon « béret vert » qui est consommé plus et c’est lui qui fait beaucoup de dégâts corporels et matériels.
Un secteur échappant au contrôle de l’Etat
Les trafics des faux billets de banque et de la drogue, deux choses qui échappent totalement au contrôle de l’État centrafricain et font énormément des victimes dans le pays sans que les gouvernements successifs en prennent conscience.
Selon un officier de la police judiciaire, la dernière crise a fait basculer plus de 10% des jeunes de moins de 15 ans dans la masse des 30% des jeunes adolescents drogués depuis 2003.
Plusieurs raisons expliquent cette masse de consommations. Selon certains consommateurs, prendre de la drogue, les aide à dormir vite et tranquillement (effets sédatifs), d’autres évoquent son côté stimulant, aphrodisiaque (tonus dans les rapports sexuels) ou hallucinogènes, tout en ignorant que ces drogues comportent des substances psychoactives capables de modifier la façon de penser en quelques secondes. Et donc la plupart des groupes armés en Centrafrique utilisent ces substances pour transformer leurs éléments en chair à canon sur le théâtre de guerre.
Pour un psychologue contacté par CNC, « la drogue est une arme de destruction massive pour le pays. A ce titre, le désarmement doit passer obligatoirement par la lutte contre la drogue ».
Pour un officier de la police antidrogue, « le manque des moyens et du personnel a fait que l’unité de la police dédiée à ce travail ne peut rien faire pour éradiquer le phénomène ». De s’interroger pour conclure « Nous sommes moins de 40 policiers pour une population d’environ un million à Bangui, que voulez-vous que l’on fasse ?»
Les nouvelles autorités avec la MINUSCA doivent chercher à travers les formations, renseignements et dotation en moyens la police centrafricaine à faire baisser cette activité galopante.
Installées partout dans les rues de la capitale Bangui, les cliniques de la drogue fleurissent comme des champignons au vu et au nez des autorités du pays. Achetées au Cameroun et au Nigeria sans aucune autorisation préalable, elles sont ensuite acheminées en RCA par la voie terrestre sous la complicité de certains agents douaniers du pays. Pour la contrefaçon des billets des banques, qui se dissocie rarement du trafic des drogues, les ateliers se multiplient discrètement aussi dans la capitale. Les Distributeurs de ces faux billets ne manquent pas. Les taximen, les boutiquiers et bien d’autres personnes se bousculent à la longueur des journées pour faire ce travail illicite et hautement rentable.
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