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Centrafrique : Ouaka, les pièces de “la bataille de Bambari” sont en place
Publié le mercredi 22 fevrier 2017  |  LNC
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© Autre presse par DR
Le général Ali Darass dans son fief de Bambari en RCA.
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Bambari– L’épicentre d’une furieuse bataille qui dure depuis octobre 2016, et ayant entraine des catastrophes humanitaires en cascade. Lorsque la MINUSCA a laisse les bandes armées installer leurs état majors militaires, anarchiquement et “illégalement” – même si cet adverbe en RCA ne signifie rien – cela avait inaugure la dérégulation complète du pays, par la sanctuarisation de ces groupes rebelles. Avec pour conséquence, plus de 60% du territoire national, désormais, hors de contrôle du pouvoir central de Bangui, de plus en plus inexistant.

JE T’AIME MOI NON PLUS

Dans la OUAKA, les frères ennemis UPC et FPRC et alliés, de tenir, pour une fois le même langage, pour justifier leurs actions.

Ils ne seraient là que pour défendre les populations.

Ceci, sans se demander qui leur a accordé ce pouvoir. En vérité, les uns et les autres n’ont que faire des populations, vues simplement que comme des moutons à tondre, ou des vaches à traire.

Sans idéologie politique, ils ne sont là que pour exercer des actes de délinquance criminelle, contrôle des mines, racket routier, vol de bétail, etc… Juste des mafieux se battant pour le contrôle de territoires à exploiter pour leurs comptes personnels.

BATAILLE DE POSITIONNEMENT

Ali DARASSA le Roi de Bambari sous pression ?

Pas vraiment, ses hommes ont toujours la main mise sur l’axe juteux et vital de IPPY-BAMBARI, zone de toutes les convoitises. Soutenu il y a une semaine par les MINUSCA dans certains de ses combats contre le FPRC, le voilà désormais devenu en apparence Persona non grata à Bambari selon un diktat de Onusien. Il a reçu ordre de quitter Bambari ce Mardi 21 février 2017.

Pourquoi un tel revirement de ses potes de la MINUSCA à son encontre ?

LE TCHAD DE RETOUR SUR L’ÉCHIQUIER

Chassé de Centrafrique par la porte, la MINUSCA le ramène par la fenêtre.

IDRISS DEBY ITNO, remis de nouveau en selle sur le continent, avec l’installation de son sherpa Mahamat Moussa Faki à la tête de la Commission de l’Union africaine (UA) – un endroit très stratégique pour embêter les nuisibles – se sent de nouveau pousser des ailes, et a des démangeaisons pour remettre son nez dans les affaires de son terrain de jeu favori, la RCA.

Désormais, quand DEBY toussera, la MINUSCA s’enrhumera

Les événements dramatiques dans la Ouaka mettant en prise qui l’on sait, déplaisent singulièrement à l’homme fort du palais rose à N’Djamena. Voyant cela, lui redoute une extension de ces violences chez lui, voire même un risque d’embrasement sous régional, et ce d’autant plus qu’il est un des contributeurs majeurs de la déstabilisation centrafricaine.

Le Tchad depuis 2012, à l’instar du Soudan, sert de base arrière et d’approvisionnement en armes des bandes rebelles de tous acabits. Habile moyen de tenir ces agités éloignés de chez soi, en les laissant aller guerroyer ailleurs.

LA MINUSCA SOUS INFLUENCE

Les discours hors sol de Balla Keita le chef militaire de la MINUSCA auront fait long feu. Les ordres viennent désormais de N’Djamena.

Le patron Deby n’avait pas trouvé équitable que la MINUSCA soutienne DARASSA, et stigmatise le FPRC. Ce qui pour lui ne pouvait être à très court terme que source de frustration, et d’alimentation du feu du conflit pour se perdurer. D’ailleurs en écho, Azor Kalité, sous-chef d’état-major du FPRC et son porte parole de déclarer que : “Les actions de la MINUSCA ne sont pas équitables.”

Comme quoi, l’analyse de la situation par Idriss DEBY, lui l’habitué des guérillas était la bonne, car la MINUSCA fonçait droit dans le mur à Bambari.

C’est ainsi que Parfait Onanga Anyanga le sémillant chef de la MINUSCA, fut convoqué dare dare par le monarque tchadien dans sa capitale, le Jeudi 16 février 2017, pour une rencontre expresse au Palais Rose, ayant durée à peine une heure chrono. Le temps de lui passer ses consignes.

Officiellement, afin que les apparences soient sauves, Onanga n’a pas été sifflé par DEBY, mais ce serait le nouveau Secrétaire général des Nations unies, le portugais Antonio Guterres, qui aurait ordonné à son Représentant spécial en RCA, de se rendre à N’Djaména auprès du Président de la République IDRISS DEBY ITNO.

Pourquoi étrangement l’envoyer chez DEBY ITNO qui n’a plus rien à voir (officiellement) dans la crise en RCA, à part se dire que c’est ce même ITNO qui l’avait ordonné ?

A N’Djamena aussi, Mahamat Moussa Faki, faisait part lui aussi de son ”entière disponibilité et celle de l’institution qu’il dirigera, pour accompagner le Gouvernement et le peuple centrafricain”. Ajoutant même que : “l’organisation qu’il dirige désormais (l’UA) serait au service du Centrafrique pour l’aider à trouver une sortie de crise.” On ne pouvait pas faire plus mielleux et attrape couillons.

Effet immédiat dès le retour du gabonais à BANGUI. Application des consignes reçues au Tchad.

De la propagande d’abord sur les réseaux sociaux, pour faire le griot d’Idriss DEBY. Désormais pour la MINUSCA, le président du Tchad est un homme très très bien, et il sera même une des clés majeures de la résolution de la crise en Centrafrique. Difficile de faire mieux, en matière de léchage de babouche.

Ensuite des décisions sur le terrain. Balla Keita qui faisait copain copain avec tous les chefs rebelles qui lui tombaient sous la main, contraint de changer de fusil d’épaule. Fini les : “On ne connait ni les hommes du FRPC ni les gens de l’UPC. Ils ne nous intéressent pas en tant que groupes armés. La seule relation qu’on a avec eux, c’est de leur dire : chers frères, nous sommes venus ici pour vous aider à vous parler, à vous retrouver”.

“L’ami” DARASSA n’est plus brutalement en odeur de sainteté. Les rencontres avec la MINUSCA qui étaient cordiales, deviennent soudainement plus martiales, car, le pote ALI est devenu encombrant selon l’optique analytique tchadienne; et que seul son départ débloquerait les choses. Il doit partir. Ainsi, espère-t’on, la troika du FPRC n’aura plus de raison valable pour attaquer Bambari.

Juste en passant, le pouvoir centrafricain n’a absolument pas eu son mot à dire dans ces traficotages Tchado-Minusca. Il n’a même pas été consulté.

Que faire de DARASSA ? Ces dernières heures, il serait question de l’exfiltrer vers ALINDAO, en attendant mieux.

Parce qu’il faut lâcher la pression, autrement, ces têtus du FPRC, remontés comme des puces méxicaines, ne lâcheront pas le morceau aussi facilement, et se fichent des conséquences, ils veulent coûte que coûte entrer dans Bambari, pour déloger le “nigérien” DARASSA, MINUSCA présente ou pas. L’assassinat de Zoundeko en plus, aura eu pour conséquence, de les exciter d’avantage.

Et dans ce jeu là, les Anti-Balaka de la zone, observateurs jusque là de l’auto destruction mutuelle de leurs ennemis, de perfidement trouver là une bonne occasion de tirer les marrons du feu, DARASSA plus là, ce ne serait pas vraiment pour leur déplaire.

Et alliance circonstancielle, les voilà soutien du FPRC et alliés. Ils se sont signalés déjà il y a 48 h, en découpant vivants une bonne dizaine de musulmans dans les abords de Bambari, histoire de préparer le terrain. Tout comme leurs hommes infiltrent actuellement la ville.

LES INVISIBLES DE LA CARTE

L’axe Ippy-Bambari, objet de toutes les convoitises, et théâtre batailles féroces et de tueries en silence. Dans un cercle au rayon de 50 km entre Ippy et Bambari, il y a eu des crimes en masse, totalement passés inaperçus; pour la simple raison que les entrées de certains villages sont ou interdit par les rebelles, ou très difficile d’accès. Aussi, personne pour témoigner, à part par les dires des voyageurs.

Tous les villages ou presque, tout du long ne sont plus que des fantômes. Des centaines de morts oubliés, ne sont que les invisibles de ce conflit. Personne ne les comptabilise, et ne les comptabilisera. Ni même espérer un jour que justice leur soit rendue.

L’on estime que les crimes connus des bandes armés en RCA ne constituent qu’un tiers de la réalité.

Et ce ne sera pas la MINUSCA qui aidera, elle ne se rend pas dans les villages, et hormis les grands axes routiers, elle ne s’aventure pas non plus sur les pistes – pourtant là où l’on trouve régulièrement des cadavres en train de pourrir, d’individus atrocement mutilés.

DU LOURD A L’HORIZON

Les requins sont déjà à l’affut.

Après avoir mis N’Dassima en coupe réglée, avec des massacres de civils au compteur, la SELEKA REUNIFIEE, commandée par le “Général” ARDA HAKOUMA, commence à orienter son regard vers Bambari.

De même, des guerriers du MPC d’ALKHATIM, depuis le milieu de la semaine dernière, de camper autour de Bambari, dans l’attente de l’assaut espérée.

Si tous vont au bout, LA BATAILLE DE BAMBARI sera un bain de sang.

MBOKI BASE ARRIERE ?

L’UPC, militairement en sous nombre, face à la coalition ennemie, avait anticipé un terrain de retraite, depuis qu’il a perdu une trentaine d’hommes dans les combats, et d’autres enlevés par les FPRC et sans doute exécutés depuis.

Ce serait à MBOKI que les chefs de l’UPC, Amadou Boungous , Alassane Bouba, etc… auraient mis les leurs en sécurité. Même si cette information est plaisamment et largement diffusée ici, ce n’est qu’un leurre. Quel militaire serait assez fou pour dévoiler au tout venant ses plans de bataille ? En vérité, ils ont pris la direction complètement inverse.

En attendant, les deux stars de ces événements tragiques, ce sont les deux porte-paroles, Souleymane Daouda, porte-parole de l’UPC d’un côté, Azor Kalité, sous-chef d’état-major du FPRC de l’autre. Tous les deux toujours très disponibles pour raconter à qui veut, tout le bien que font les leurs.

QUE GAGNE LE TCHAD EN PRENANT LE CONTRÔLE DE LA MINUSCA ?

Par Tchad, il faut tout simplement entendre son Maréchal-Président.

Idriss DEBY a saisi l’opportunité du vide stratégique de la MINUSCA pour y prendre la main. La MINUSCA, non seulement affaiblie par une réputation catastrophique de laxisme permanent, n’a ni plan de bataille, ni programme de développement du pays qu’elle a sous tutelle, et dont elle est responsable; vu que tout moyen d’autonomie lui a été enlevé, ne serait-ce que le droit de se défendre avec sa propre armée.

Le Centrafrique s’enfonce de jour en jour dans les abimes, et la MINUSCA ne fait que compter les points, quand elle n’use pas de démagogie pour justifier des injustifiables et des contradictions stratégiques.

Idriss DEBY lui, n’a fait que ramasser les morceaux d’un moribond pour espérer l’utiliser à son avantage. Très soucieux de ce qui se passe chez son turbulent voisin, il espère tout, sauf voir ces mercenaires sanguinaires écumant la RCA, avoir soudainement la très mauvaise idée d’aller voir ce qui se passe sous son burnous. Cela, pour la très bonne raison que la plupart viennent de chez lui. Les tenir à l’écart, constitue la meilleure des méthodes pour garantir sa sécurité personnelle et la pérennisation de son pouvoir. Seul un naïf pourrait penser qu’il lâchera le doux pouvoir de sitôt.

La dernière expérience de la présence effective des troupes tchadiennes en RCA, ayant finie piteusement, lui est toujours restée en travers de la gorge.

Tirer les ficelles de loin, en laissant la MINUSCA se tremper les mains dans le cambouis, une situation idéale.

L’on peut enfin s’interroger sur les raisons de la capitulation de la MINUSCA devant le tyranneau du désert.

Une seule et simple réponse, LA FRANCE.

Les NATIONS UNIES ne sont pas à l’identique d’un pays, formant un bloc. C’est uniquement un espace complexe de luttes d’influences contradictoires, où les puissants décident et gagnent toujours, et où les petits se taisent, et en sont “officiellement” les assistés.

Ainsi, chaque opération de l’ONU dans un pays, est bâtie autour de la logique et des inclinaisons d’un pays dominant et ordonnateur, l’ayant sollicitée au Conseil de Sécurité. Les USA par exemple, par deux fois, avaient manipulés cette institution, pour aller détruire complètement l’IRAK sans aucune espèce de raison. L’ONU n’a jamais eu son mot à dire dans les crimes de guerres des américains en IRAK.

En RCA, MINUSCA = FRANCE, pays ordonnateur ayant sollicité l’intervention onusienne, et donc pays qui gère et pèse au sein du Conseil de sécurité sur les orientations à prendre en RCA. Raison pour laquelle, aucun chef de la MINUSCA n’avait osé piper mot sur les cas avérés de viols de mineurs par des SANGARIS.

Parfait Onanga Anyanga il y a quelques mois l’avait facile, quand sans prendre de risque, il faisait son show devant des troupes africaines pour les moraliser sur les exactions sexuelles. Il ne s’est jamais aventuré à faire le même cinéma devant des français.

Ceci en éclairage préambulaire, pour expliquer le fait que la FRANCE, tutrice de la MINUSCA jusque là, a passé la main au TCHAD. Les relations personnelles très proches entre le ministre de la défense française Jean-Yves LE DRIAN et Idriss DEBY ont joué !

Concrètement, le donneur d’ordre de la MINUSCA, sera désormais le TCHAD, même si les diplomates s’useront et s’épuiseront pour noyer le poisson, en faisant croire au public que c’est le siège onusien à New York qui commande.

Idriss DEBY à N’Djamena l’a bien fait comprendre à Onanga Anyanga, c’est lui le nouveau patron.

A BANGUI ? ON CAUSE

Totalement hors jeu, il ne restait à Bangui que l’usage de la parole, faute de moyens d’action concrète, et surtout d’informations sur lesquelles s’appuyer pour peser sur le cours des événements.

Faustin Touadera, relégué au rang de Président fantoche par la MINUSCA, meuble ses trous d’air en faisant des discours-prêches comme un curé. Cela ne mange pas de pain, mais au moins, ça l’occupe, entre deux ballades à l’étranger.

Plus réalistes, les partis politiques de s’indigner. Mardi 14 février dernier, dix, l’UNDP, l’URCA, le RDC, le RPR, le MLPC, PATRIE, le PAD, le PGD, le CRPS et le KNK, publiaient une déclaration commune, exprimant leur très grande inquiétude sur la flambée de violences dans plusieurs villes de l’arrière-pays : « des foyers de violences d’une extrême gravité provoqués (…) se sont allumés presque sur toute l’étendue du territoire centrafricain ».

C’était le moins qu’ils puissent faire.
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