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Centrafrique : L’administrateur du PARC Chinko appelle à la fin des activités minières dans le PARC
Publié le vendredi 24 fevrier 2017  |  RJDH Centrafrique
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© Autre presse par DR
Dans le Parc Chinko
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Bangui — David Zokoue, administrateur du PARC Chinko, a brossé la situation de cette réserve faunique située dans le Mbomou dans une interviews qu’il a accordée au RJDH, avant de lancer un appel au soutien du gouvernement pour mettre fin aux activités minières et de transhumance dans cette Aire-Protégée.

RJDH : Bonjour monsieur David Zokoue !

David Zokoue: Bonjour !

RJDH : Vous êtes administrateur au projet Chinko dans le Mbomou, dites-nous le projet Chinko, qu’est-ce que cela veut dire et qu’est-ce que vous traitez exactement là-bas ?

David Zokoue : Chinko est un Parc de conservation de la faune sauvage. Ce parc a vu le jour à la suite d’un constat. Il y avait d’abord une société de Safari qui s’appelait « Kawa » qui a eu à travailler dans le secteur et cette société de Safari organisait donc la chasse aux animaux sauvages. A la longue, on s’est rendu compte qu’il y avait pratiquement plus d’animaux sauvages dans le secteur. A cela s’ajoute les braconnages locaux. On s’est vu avec un monsieur Eric qui a eu à fonder cette société de Safari et nous avons discuté. J’ai dit qu’il y a moyen d’arrêter la société de Safari et de chercher à préserver ce qui reste pour que les animaux puissent se reproduire. C’est donc comme ça que le projet Chinko a vu le jour et vise à assurer la conservation de la faune.

RJDH : Dites-nous quelles sont les espèces animales qu’on peut retrouver aujourd’hui au niveau de Chinko ?

D. Zokoue : Votre question est pertinente mais nous sommes en train de faire un travail. Nous avons fait venir un hélicoptère d’Afrique du Sud pour sillonner un peu le secteur pour voir, quelles sont les espèces qu’on peut trouver. Malheureusement, l’hélicoptère a fait un crache et nous avons perdu trois personnes. Mais actuellement, la plupart des animaux que nous voyons sont les élans de derbies, il y a aussi des lions, des buffles etc. Voilà tout pour le moment, c’est ce que je peux vous dire. Mais, nous sommes en train de chercher à identifier et à faire un marquage au niveau de ces animaux pour pouvoir savoir exactement non seulement quelles sont les espèces qui existent mais également de connaitre un peu le nombre. Parce qu’en faisant donc cette identification, cela nous permet de connaitre un peu la quantité d’animaux qui existent dans le parc.

RJDH : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez souvent dans la gestion de ce parc ?

D. Zokoue : Bon ! Ça aussi votre question révèle une importance primordiale dans la mesure où quand nous avons commencé les activités de ce parc, c’est vrai, nous sommes passés au niveau des villages riverains ; mais je crois que nous n’avons pas beaucoup sensibilisé les populations pour les amener à adhérer franchement au projet. Si bien que les braconnages locaux ont continué et continuent jusqu’aujourd’hui. Et s’il n’y avait que les braconnages locaux, bon on pouvait essayer de voir comment faire pour enrayer cela. Mais, ce qui est vraiment gênant c’est que, vous savez on n’a pas le droit de mener des activités à l’intérieur d’un parc mais on trouve des gens qui viennent pour chercher les diamants, les pierres précieuses de manière générale. Alors tout cela pose beaucoup de problèmes au niveau du projet et nous sommes en train de chercher à nous entendre avec les gens pour que pacifiquement, ils abandonnent donc la recherche des pierres précieuses. Mais si on n’arrive pas, nous serons obligés parce que les textes qui régissent les parcs sont clairs, nous avons la possibilité aussi de poursuivre ceux qui pratiquent les activités personnelles dans le parc, ils peuvent être poursuivis par la justice.

Nous avons une loi sur la faune sauvage qui est devenue caduque et maintenant avec cet avant- projet de loi (NDLR : code de gestion de la faune sauvage et des Aires-Protégées en Centrafrique, en cours de validation lors d’un atelier à Bangui), nous espérons que cela aille jusqu’à l’Assemblée Nationale et que les députés adoptent ce texte et qu’une diffusion ou une sensibilisation soit menée au niveau de la population pour que les gens sachent qu’il y a un texte qui régit l’exploitation de la faune sauvage dans notre pays et par conséquent, il faudrait qu’ils s’adaptent à cette loi. Donc moi, je pense que c’est une très bonne chose et comme vous êtes journalistes ceci est aussi votre travail d’aider la population à comprendre le bien fondé de ce texte.

RJDH : Parlons toujours des difficultés que vous avez au niveau de Chinko. Avez-vous des échos gardes pour assurer la sécurité de ce secteur ?

D. Zokoue : Oui ! Les échos gardes, nous en avons suffisamment, il y a même la FACA qui a eu à détacher des formateurs là-bas pour encadrer ces surveillants. Mais comme le parc a commencé ses activités seulement en 2015. De 2015 à 2017, nous avons réalisé beaucoup de choses d’abord le nombre des gens recrutés était un peu plus de 200. C’est un gros village avec beaucoup d’activités au cœur de la forêt.

RJDH : Pour en finir, avez-vous un message à lancer soit à l’endroit du gouvernement ou des partenaires par rapport à ce parc ?

D. Zokoue : Oui ! Nous avons besoin de l’appui du gouvernement par ce que je vous ai dit qu’il y a des gens qui pénètrent à l’intérieur du parc et qui pratiquent des activités de toutes sortes. C’est dans ce sens que nous avons besoin de l’appui du gouvernement pour voir comment enrayer les braquages locaux pour aussi suspendre ceux qui cherchent des pierres précieuses mais aussi nous avons besoin du gouvernement parce qu’il y a des démarches en cours pour augmenter le financement parce que c’est un parc très vaste et on a beaucoup de gens et nous avons besoin aussi de beaucoup de moyens. C’est pour cela que nous avons besoin de l’appui du gouvernement pour nous aider à décrocher des financements surtout au niveau de l’Union Européenne pour nous aider à parfaire ce qu’il y a à faire là-bas.

Le gouvernement est aussi invité à mener des négociations avec le soudan parce que des éleveurs soudanais pénètrent aussi dans le Parc avec leurs troupeaux. Cala n’est pas bon.

RJDH : Monsieur David Zokoué, je vous remercie !

D. Zokoue : C’est moi qui vous remercie.

Propos recueillis par Fridolin Ngoulou.
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