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USA : Présidence américaine, “Joseph Kony (LRA) n’est plus une menace”
Publié le vendredi 24 mars 2017  |  LNC
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© Reuters par Stuart Price/Pool
Le chef de la LRA Joseph Kony
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Washington — le ministère de la défense des Etats Unis estime que de voir passer ses troupes de 3.000 a son pic, à actuellement une centaine, la LRA de Joseph Kony ne constitue plus une ménace sous-régionale en Afrique centrale, et envisage même de retirer ses troupes de Centrafrique.

Depuis 2008, les Etats Unis ont envoyé environ 200 hommes dans l’extrême EST de la RCA, pour soutenir les forces de l’Union Africaine (faites à 70% d’ougandais), pour combattre les guérilleros de Joseph Kony. Elle a fourni assistante technique et logistique aux troupes africaines, en dépensant près de 800 millions de $ pour cela. En 2011, l’administration d’Obama a poursuivi la mission. Mais les choses sont en train de changer drastiquement avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.

Une décision de renouvellement de la mission américaine pour six mois était prévue pour avril prochain, mais Donald Trump, bien avant d’être élu avait déclaré qu’il remettrait tout cela en question s’il était élu.

AMERICA FIRST

Avec l’arrivée brutale et provocatrice de l’administration Trump, les USA replongent dans leurs sales anciennes habitudes d’autisme, de provocation à tout va, d’isolement et de repli sur soi.

Pour l’équipe Trump : “La L.R.A. n’a jamais attaqué les intérêts américains, qu’avons-nous à faire d’elle ? […] Nous avons entendu que les ougandais sont entrain d’envisager de cesser de traquer Kony, depuis qu’ils se sont aperçus qu’il n’est plus une menace. Pourquoi nous on continuerait ?”

Ceci appuyé récemment par le Général américain Thomas D. Waldhauser, le patron de l’AFRICOM, les troupes américaines en Afrique, qui dans une déclaration au Congrès, de dire que : “La LRA actuellement ne menace, ni les intérêts américains, ni ceux des occidentaux dans la région.”

Une manière sans équivoque d’avouer que les américains ne sont pas en RCA, ni dans la sous région pour défendre les locaux, mais leurs propres intérêts. La chasse à Kony ne constituait donc pas leur priorité.

Des voix s’élèvent contre

Cependant, des voix au sein de la communauté militaire américaine sont contre. Estimant qu’une présence durable des forces américaines dans les pays menacés par la LRA serait dans l’intérêt des USA, et qu’un retrait précipité serait risqué. “Notre présence continue est la meilleure solution pour aider les locaux, en tant que bouclier contre l’extrémisme,” une confidence du Lt. Colonel à la retraite, D. Scott Mann, ancien béret vert, ajoutant : “Sans des mesures à long terme pour cette campagne, les menaces reviendront. Les actions, même petites, de conseillers, bien entraînés et bien informés peuvent avoir un grand impact.”

Des analystes politiques vont également dans ce sens. Les USA doivent continuer à se focaliser sur la protection des populations. Chez l’ONG “Invisible Children“, les choses sont très claires pour Paul Ronan son directeur de recherches : “La L.R.A. est un tigre blessé, mais, même blessé, il constitue toujours une sévère menace. Un retrait prématuré des troupes ougandaises et américaines de l’Est de la RCA, pourrait créer un vide sécuritaire qui favoriserait l’éveil des violences contre les civils, aussi bien de la part de la LRA que des groupes armés.”

LES OUGANDAIS VEULENT AUSSI SE RETIRER

Car effectivement, en juin dernier, le ministère de la défense ougandaise annonçait déjà le retrait de leurs troupes d’Obo où elles son basées pour la fin de l’année, avant de se réviser. Cependant, si les américains se retiraient, l’Ouganda ferait de même. Une situation qui laisserait les mains libres aux Sud-soudanais, constants soutien de Joseph Kony. Et nul ne pourrait prévoir ce qui arriverait dans un tel scénario. Le pouvoir centrafricain, désarmé par l’ONU, est dans l’incapacité de défendre l’entièreté de son territoire, et encore moins dans l’Est du pays.

JEFFREY HAWKINS VEND LA PILULE

A Bangui, l’ambassadeur des USA tente de vendre au public l’idée du départ des américains de Centrafrique.

Un député du Haut-Mbomou avait accusé la semaine dernière, les militaires américains déployés Obo et dans la zone, de ne pas faire tout le nécessaire pour traquer la LRA. Ce qui est loin d’être faux.

Jeffrey Hawkins tout au contraire y voit un grand succès : “Je regrette, mais je n’ai pas du tout cette vision là de choses. Il y a à peu près 5 ans quand nous avions déployé la Task force de l’Union africaine, la LRA comptait plusieurs milliers d’effectif. Maintenant, elle est réduite à une centaine à traquer dans la brousse, et qui certes continuent à commettre des exactions contre les populations. Mais ils ne représentent plus une menace pour la sécurité nationale de l’état centrafricain. Tous les grands leaders de la LRA, sauf Kony ont été attrapés ou neutralisés. C’est une organisation qui n’existe plus qu’à peine. Pour moi, c’est une très grande réussite.”

Et pourtant, pas plus tard que la semaine dernière, la LRA attaquait un village situé à près de 40 km de Rafaï, pour y enlever 5 personnes, dont le chef du dit village, qui sera relâché dans la soirée. La pression criminelle de la LRA dans tout l’est centrafricain dure depuis au moins 10 ans.

Et cela va faire 30 ans que, malgré tous les moyens technologiques déployés pour stopper Joseph Kony et ses brigands, personne n’y arrive. Jeffrey Hawkins parle d’une très grande réussite ? A qui va-t’il faire avaler cela ?
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