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Pour la première fois en 2 ans, la BEAC relève son taux directeur pour freiner l’expatriation des capitaux
Publié le jeudi 30 mars 2017  |  Agence Ecofin
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© Autre presse par DR
Le siège de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC)
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Au sortir de la première session de son Comité de politique monétaire (CPM) de l’année 2017, tenue à Yaoundé le 22 mars dernier, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), institut d’émission des six pays de la Cemac que sont le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad, a décidé de relever de 50 points son principal taux directeur. Ce dernier passe ainsi de 2,45 à 2,95%, rejoignant son niveau d’avant le 9 juillet 2015, date de sa dernière baisse.

Cette décision de la BEAC rencontre ainsi les prévisions de la firme d’analyse BMI Research qui, en février dernier, annonçait déjà une revalorisation du principal taux directeur de la BEAC de 55 points. Cependant, alors que BMI Research expliquait ce relèvement probable par la nécessité de juguler l’inflation dans la zone Cemac, le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, justifie la décision prise le 22 mars dernier par la volonté de freiner l’expatriation des capitaux hors de la zone Cemac, qui fait actuellement face à d’énormes difficultés de trésorerie suite à la baisse des cours mondiaux du pétrole brut, principal produit d’exportation de cinq des six pays de cet espace communautaire.

« Depuis plus de 2 ans pratiquement, la BEAC a adopté des politiques d’assouplissement, avec notamment le relèvement des plafonds de refinancement et la baisse continue du taux directeur. Dernièrement, le CPM a procédé à la baisse du coefficient des réserves obligatoires des banques, afin de leur donner plus de marge et concourir au financement de nos économies. Aujourd’hui, la situation n’est plus la même », a expliqué le gouverneur de la BEAC au sortir du dernier CPM.

Et de préciser : « généralement, lorsque vous avez des politiques d’assouplissement permettant d’injecter de la liquidité dans l’économie, ce qui se passe le plus souvent c’est que cet argent part à l’étranger, soit parce qu’on investit (les plus gros contrats sont généralement gagnés par des entreprises étrangères, Ndlr), soit parce qu’on importe beaucoup. Lorsqu’on se retrouve avec des volumes importants de transferts de capitaux qui quittent la zone Cemac, les réserves de change baissent, réduisant par la même occasion nos capacités à importer les biens et services. Donc, la conjoncture elle-même nous amène à constater que lorsqu’on met beaucoup de liquidités dans le système, il en sort également beaucoup ».

Outre ce dessein de freiner l’expatriation des capitaux, Abbas Mahamat Tolli soutient que ce relèvement du taux directeur de la BEAC est également consécutif aux discussions actuellement en cours entre les Etats de la Cemac et le FMI, lesquelles négociations sont de bon augure pour des « financements extérieurs qui aideront à réduire les déficits budgétaires et permettront de réaliser des investissements. Lorsque tout cela sera effectif, le CPM pourra apprécier la conjoncture et les besoins de financement au fur et à mesure. Aujourd’hui, nous avons plus besoin d’assurer l’intégrité de nos réserves de change, d’avoir une politique monétaire qui soit cohérente, en phase avec les finances publiques », a conclu le gouverneur de la BEAC.

Brice R. Mbodiam
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