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Centrafrique : « Nous ne sommes pas des mercenaires, nous revendiquons nos droits» dixit le porte-parole de 3R
Publié le jeudi 13 avril 2017  |  RJDH-Centrafrique
Le
© LNC par DR
Le groupe rebelle “3R”
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KOUI— Patrick Kogbatrou, nouveau porte-parole du mouvement armé 3R a dans une interview accordée ce mardi 11 Avril au RJDH, dénoncé la position de certains leaders politiques les qualifiant de mercenaires. Ce dernier a regretté aussi la passivité de la Minusca et du gouvernement dans une partie de l’Ouham-Pendé et dans la dernière attaque de la ville de Ngaoundaye et Bang.

RJDH : Patrick Kogbatrou, bonjour !

PK : Bonjour madame la journaliste !

RJDH : Il y’a de cela quatre(4) mois, les députés de la région du Nord ont effectué une visite dans la région, où ils vous ont demandé de regagner votre position initiale. Où en êtes-vous en ce moment ?

PK : Nous ne sommes pas retournés sur notre position initiale parce que nous sommes tous des centrafricains. Où est ce qu’on va se retirer ? On ne peut aller nulle part même si c’est pour mourir en martyrs on va le faire.

RJDH : Quel est votre objectif principal en occupant la ville de Koui ?

PK : Nous réclamons la libre circulation, afin que tous centrafricains et centrafricaines vaquent librement à leurs occupations. Si y’a une force susceptible de nous protéger avec nos biens, nous serons capables aujourd’hui, où dans les jours où les minutes qui suivent de déposer les armés. Puisque les autorités ne sont pas capables de nous protéger, c’est pourquoi nous détenons encore des armes pour nous protéger et nos biens.

RJDH : Cela veut dire que vous doutez de la capacité du gouvernement et de la Minusca à sécuriser le pays, les personnes et les biens ?

PK : Effectivement, si un peulh peut quitter un endroit pour un autre sans qu’il y’ait un incident, il n’y a pas de problème. Mais aujourd’hui, les peulhs ne peuvent plus circuler librement. La Minusca est où, la ville de Bang est sous contrôle de Abarafall, chef des Anti-Balaka de Bocaranga. Qu’en dit le gouvernement ? Quatre peuhls ont été tués dans la dernière attaque et deux sont portés disparus. Qu’allons-nous faire ?

RJDH : votre prise de position ne fragilise-t-elle pas le processus DDRR ?

PK : Jamais nous nous adhérons déjà au processus DDRR. Nous ne sommes pas là pour la division mais nous réclamons seulement la libre circulation. Si jamais y’a réellement une force susceptible de nous sécuriser, nous n’hésiterons pas à déposer les armes.

RJDH : Nos dernières informations font état de ce que vous procéder à l’enrôlement des jeunes de la localité et vous les entrainez. Qu’en dites-vous ?

PK : C’est faux madame, nous sommes des peuhls et on nous a combattu depuis Bangui pour arriver au Cameroun. Si nous avons pris les armes, c’est pour défendre notre communauté et que tous centrafricains sans distinction ethnique ou religieuse puissent circuler librement. Nous sommes vraiment déçu d’écouter l’ancien président du Conseil National de Transition Ferdinand Alexandre Nguendet sur BBC, nous traiter des mercenaires. Est-ce qu’il peut prouver par A+B en quoi nous sommes des mercenaires ?

Il a aussi souligné qu’il ne peut pas discuter avec nous, mais seulement avec les Séléka et les Anti-Balaka, alors qu’il ignore les exactions que les Anti-Balaka sont en train de faire à Ngaoundaye et Bang. Vers Baboua, ils ont tué deux(2) bergers et emporté leurs troupeaux et personne n’en parle.

RJDH : Confirmez-vous que la ville de Koui est toujours sous votre contrôle ?

PK : Oui effectivement !

RJDH : Est-ce vrai que vous occupez présentement les bâtiments administratifs et les résidences de certaines autorités locales à l’exemple de la maison du député de Koui ?

PK : C’est faut madame, nous infirmons cette information, car nous occupons seulement la sous-préfecture et le commissariat de police de Koui. Lorsque nous réclamons la libre circulation est-ce encore nécessaire d’aller prendre les maisons d’autrui ?

RJDH : Si vous occupez le camp de la police, la police et la sous-préfecture, cela sous entendant que vous vous substituez à l’Etat ?

PK : Nous réclamons depuis ces derniers temps le redéploiement de l’autorité de l’Etat, à travers la police, la gendarmerie et autres, afin de prendre le contrôle de chaque village.

RJDH : certains déplacés redoutent de rentrer chez à cause de votre pourtant vous dites que vous n’êtes pas contre la population civile ?

PK : Présentement certains ont commencé à regagner la ville, vous pouvez vérifier cette information auprès de madame le sous-préfet de Bocaranga et le maire. Ils vous dirons plus madame.

RJDH : La semaine dernière les villes de Ngaoudaye et Bang ont été attaquées, quelle lecture faites de ces attaques et quelle est votre position ?

PK : Ce sont les éléments d’Abaraphall, chef des Anti-Balaka de Bocaranga qui ont attaqué la ville de Ngaoundaye et Bang. Présentement, les autorités ne sont même pas en place parce qu’elles sont pourchassées par ces éléments. Ces deux villes sont sous contrôle des Antibalaka et nous, nous nous sommes pour rien.

RJDH : Patrick Kogbatrou merci !

PK : C’est à moi de vous remercier madame la journaliste.

Propos recueillis par Bienvenue Marina Moulou-Gnatho.
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