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la campagne agricole 2017-2018 menacée à plus de 20% selon Alexandre Scaglia
Publié le vendredi 9 juin 2017  |  RJDH Centrafrique
Centrafrique:
© Autre presse par DR
Centrafrique: selon Jean Alexandre Scaglia, il faut «une reconquête nationale»
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BANGUI, 09 Juin 2017… Jean-Alexandre Scaglia, représentant de la FAO s’inquiète des menaces sécuritaires qui pèsent sur la campagne agricole 2017-2018 et s’est félicité de la volonté des bailleurs à financer le secteur agricole. Une déclaration faite le 08 juin, lors d’un entretien avec le RJDH à Bangui.

RJDH-Monsieur Jean Alexandre Scaglia, bonjour !

Jean Alexandre Scaglia : bonjour madame !

RJDH- vous êtes le représentant de la FAO en Centrafrique, le regain de violence à l’intérieur du pays menace-t-il la campagne agricole?

JAS : Oui la campagne est en partie menacée, notamment dans les fameuses zones de Bangassou, Alindao et Bria, nous avons même fait un communiqué de presse pour appeler au calme. Tout cela à cause des difficultés d’accès et des transports des intrants et l’insécurité sur les routes. Disant, nous avions publié qu’à l’heure actuelle, un peu plus de 70% des bénéficiaires et des zones géographiques sont couverts, c’est un bon résultat mais je dirais aussi que 20% de la campagne risquent de ne pas se faire surtout dans cette partie Centre-Est du pays simplement parce qu’on n’a pas l’accès. Le problème est que nous au niveau de la FAO, nous sommes obligés de respecter un calendrier agricole ce qui veut dire que même si la situation se calme, on ne pourra plus distribuer des semences en Juillet. En effet les délais sont courts et nous avons peur qu’une partie de la campagne ne se fasse pas au regard de la situation actuelle.

RJDH : Alors que 48% de la population sont touchés de l’insécurité alimentaire, quelle analyse faites vous de la campagne agricole que vous lancez avec le gouvernement ?

JAS : L’analyse est positive, depuis deux ans et demi, on a repris le suivi des conditions météorologiques et ce qui est intéressant est que cette année les conditions météo sont exceptionnelles puisque les pluies sont arrivées à temps, presque dans tout le pays, le niveau des pluies est satisfaisant. Donc c’est pour dire que si les gens peuvent semer on arrivera à de bonnes récoltes. Ces tendances, je me rappelle avaient été enregistrées l’année dernières. Chaque fois nous faisons ce qu’on appelle l’évaluation des récoltes et par exemple l’année 2016, on a vu qu’on avait des chiffres concernant le manioc, et même la céréale qui étaient en hausse donc la production nationale augmente de manière très spectaculaire. Et cette année avec la bande pluviométrique qui est en cours si les gens peuvent semer s’il ya la sécurité parce qu’en Centrafrique, les rendements sont portés par la surface cultivée. Et on sait dans les années 2013, 2014, ce qui avait fait chuter fortement la production agricole, c’est que les gens avaient au lieu d’aller loin et cultiver 10 hectares, ils ne cultivaient que 3 ou 2 hectares tout proche de leurs maisons et ils étaient aussi découragés par les pillages des récoltes. Mais l’année dernière, on a constaté que la situation s’est inversée de manière très positive, une tendance qui reste pareille pour cette année. Donc la tendance est positive mais en dépendance de la situation sécuritaire.

RJDH : Les communes d’élevage sont sous contrôle des groupes armés, la campagne cotonnière commence mollement dans les zones cotonnières et le café n’est pas aussi au beau fixe, cette situation vous inquiète vraiment ?

JAS : Je ne serai pas d’accord à entendre que toutes les communes d’élevages sont sous contrôle des groupes armés car ce n’est pas le cas partout. On sait qu’il y’a traditionnellement une montée vers le nord. Ce n’est pas seulement la présence des groupes armés mais aussi l’absence des structures d’appui notamment dans les provinces du Nord. Plus que l’occupation par les groupes armés, la non-restauration des services vétérinaires dans les communes d’élevages est inquiétante. Nous avons vu la réussite des récentes campagnes de vaccination vétérinaires dans ces communes d’élevages, même les plus reculées du pays. Sur le coton et le café je pense nous sommes toujours dans la même problématique. J’ai toujours l’habitude de dire que ce sera un programme de longue haleine, rebâtir une filière coton prend des années ; parce que c’est une filière complexe. Il faut non seulement le produire, il faut de bonnes semences, des usines d’égrainages, des camions de transport. Il faut une réexportation !

Là il y’a un petit début qui est faible par rapport à ce que la RCA a produit par le passé. Le coton de rentes qui nécessite un personnel d’encadrement. Le café quant à lui est plus facile, les caféiers sont toujours là, il suffit de remettre en place l’aspect commercial de récollette du café. J’ai toujours été optimiste pour le redémarrage du café dans un moyen- termes d’autant plus que son marché international reste bien orienté. Mais on tombe toujours dans le même problème qui est la capacité d’encadrement des paysans et le redéploiement des techniciens sur le terrain.

RJDH : En 2016, juste avant la table ronde de Bruxelles vous vous inquiétez du manque de financement orienté vers l’agriculture qu’en est-il aujourd’hui ?

JAS : Finalement on a vu qu’il y a une bonne volonté de beaucoup des bailleurs à soutenir le secteur de l’agriculture. Ceci a été la bonne nouvelle de Bruxelles, on a vu que beaucoup de bailleurs étaient déterminés et ont mis en avant l’agriculture et d’ailleurs le président de la République aussi avait rappelé en insistant dans son discours lors de cette table ronde, l’importance de la relance du secteur agricole. L’inquiétude est que tous ces engagements sont que des promesses que nous attendons toujours la réalisation tout en tenant compte des cycles agricoles. On espère que les financements permettront le lancement de la campagne agricole l’année prochaine. Si mes souvenirs sont bon, le montant global alloué pour l’agriculture était de deux milliards et quelques de dollars. Donc voilà, la table ronde Bruxelles a été positive pour le secteur agricole.

RJDH : Comment la FAO compte accompagner le gouvernement pour la réussite de cette campagne ?

JAS : Cette année, les semences ont été disponibles à temps. En 2014 lorsqu’on a commencé à réappeler les campagnes agricoles, on était obligé d’importer des semences mais cette année 100% des semences sont achetées en Centrafrique, ce qui explique un appui très concret. En effet cette année on vise environ 130 milles ménages c’est un effort qui favorisera l’augmentation de production. On essai d’améliorer le niveau de production et on essai d’améliorer aussi le niveau de commercialisation, de génération de revenus. Nous avons organisé des formations du monde rural à la mise en place du mécanisme du microcrédit, et nous allons continuer. Nous appuyons aussi le gouvernement à aider certains cadres à participer à des formations ici ou à l’extérieur. Et on soutient aussi la participation de la RCA à des conférences internationales.

RJDH : Monsieur Jean-Alexandre Scaglia, je vous remercie !

JAS : C’est moi qui vous remercie infiniment.

Propos recueillis par Nina Verdiane Niabodé
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