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Eviter le chaos total en Centrafrique
Publié le mardi 13 juin 2017  |  Agence d'information d'afrique centrale
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La communauté Sant’Egidio, le Vatican et l’ONU entendent unir leurs efforts autour de la République centrafricaine.

L’accord est assez singulier, mais la situation ne l’est pas : vendredi, au siège de l’ONU à New York, a été signé un accord qui entend sauver la République centrafricaine du naufrage complet. Les signataires ne sont pas des partenaires habituels, même s’ils œuvrent souvent de concert. L’ONU, le Vatican et la communauté catholique Sant’Egidio veulent unir leurs efforts pour mener une médiation en Centrafrique.

Depuis un peu plus d’un an et après l’élection démocratique d’un nouveau président en Centrafrique, le calme espéré n’a toujours pas pacifié les villes et les campagnes. Les anciens acteurs des violences à Bangui la capitale, les Sélékas et les anti-Balakas, ont certes été déclarés hors-la-loi mais leurs affrontements n’ont fait que se déplacer. Notamment à Bangassou, Alindao, Bria où il ne passe pas de semaine qu’on ne fasse état d’attaques ou contre-attaques, obligeant des milliers d’habitants à chercher refuge dans les savanes et dans les paroisses.

Selon l’organisation Médecins sans frontières, « les déplacés représentent déjà 60% de la population et les habitants s'inquiètent du fait que la violence, qui a submergé Bangassou et Bria depuis début mai sous la forme de massacres, ne touche Bambari». Une crainte partagée par l’ONU, car la situation humanitaire a empiré. L’ONU craint une dégradation totale et appelle à une mobilisation des Centrafricains et de la communauté internationale avant qu’il ne soit trop tard.

« Je suis préoccupé par l'instabilité généralisée et par la persistance des violations des droits de l'homme en République centrafricaine, de même que par les attaques ciblant des soldats de la paix des Nations unies dans le sud-est du pays », écrivait la semaine dernière M. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, dans un rapport. Six Casques bleus ont été tués en mai à Bangassou et sa région.

C’est dans ce cadre que l’organisation Sant’Egidio bien connue pour ses médiations discrètes dans des pays africains en crise (Burundi, Mozambique, Rd Congo et même, il y a quelques années, en République du Congo) vient de s’engager auprès de l’ONU à jouer les ponts communiquants. L’ONU croit que Sant’Egidio peut effectivement faire avancer les choses, qu’elle a l’oreille des acteurs. Elle l’a déjà fait dans des dossiers aussi compliqués que le Sud-Soudan, l’Ethiopie ou d’autres pays comme l’Algérie au plus fort de la saison des attentats.

Cette organisation est capable, soutient-elle, « de parvenir à l'accord le plus difficile à atteindre », selon Jeffrey Feltman, sous-secrétaire général de l’ONU aux affaires politiques. ONU et Sant’Egidio croient en leurs chances de devenir plus fortes pour persuader la prolifération des groupes armés agissant actuellement en Centrafrique à déposer les armes. Marco Impagliazzo, président de Sant’Egidio devait s’adresser à l’ONU lundi après-midi pour notamment réaffirmer que rien n’était irrémédiablement perdu en Centrafrique.
Lucien Mpama
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