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Anicet-Georges Dologuélé : « La Minusca a laissé l’insécurité se développer en Centrafrique »
Publié le mercredi 28 juin 2017  |  Centrafrique Presse
Anicet
© Autre presse par DR
Anicet Georges Dologuélé, Président du Parti URCA.
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Dans cette interview, le député centrafricain Anicet-Georges Dologuélé, président de l’Union pour le renouveau centrafricain (Urca), revient sur la situation sécuritaire de son pays. Il a assisté à Rome aux discussions organisées par la communauté catholique Sant’Egidio entre les groupes armés et les représentants du gouvernement.



Pour lui, l’accord qui a été trouvé permettra de fixer des lignes rouges capables de guider le pays vers une sortie de crise : pas de chantage par les armes, pas d’amnistie, et le respect de l’autorité de la présidence. Pour celui qui est le chef de l’opposition, le gouvernement et la Minusca ont certes accusé du retard dans la mise en place d’une transition vers la paix, mais elle reste atteignable.



Par Aïssatou Diallo et Jules Crétois


“Il faut laisser les Centrafricains résoudre eux-mêmes le conflit“



Le 19 juin dernier, 13 groupes armés et le gouvernement centrafricains ont signé un accord de paix à Rome sous l'égide de Sant'Egidio. Censé mettre fin à la crise que traverse le pays depuis 2013, le texte suscite beaucoup de critiques dans le pays. Et la colère de l'avocat Mathias Morouba, président de l'Observatoire centrafricain des Droits de l'homme



Que pensez-vous de l'accord de paix signé le 19 juin entre treize groupes armés centrafricains et le gouvernement de Bangui sous l'égide de Sant'Egidio ?


Il s'agit d'un énième accord de paix signé à l'extérieur du pays. Je ne suis pas contre un accord de paix sur le principe, bien sûr, mais pendant que l'on invite à Rome des criminels qui ont du sang sur les mains, sur le terrain, ces mêmes groupes continuent de massacrer la population. Où sont les victimes dans cette histoire ? On déroule le tapis rouge, on paye des billets d'avions et des chambres d'hôtel à des gens qui ont commis des horreurs, et pendant ce temps les victimes sont abandonnées à leur sort.


Les groupes armés présents et le gouvernement se sont pourtant mis d'accord sur un cessez-le-feu immédiat..


Ce n'est pas la première fois qu'un cessez le feu est évoqué. Le lendemain de la signature, un nouveau massacre a eu lieu à Bria dans le centre du pays, commis par un des groupes signataires. C'est donc cela, le cessez-le-feu dont ils parlent ? Il nous faut un accord franc et clair signé sur le terrain. Vous savez, il ne se passera rien tant qu'on ne laissera pas les Centrafricains prendre en charge eux-mêmes la résolution du conflit. Même le pape François, en venant lui-même en Centrafrique en 2015, a laissé entendre que la solution devait être trouvée ici. Nous sommes là. Les victimes sont là. Il faut résoudre le conflit sur place. Laissez le peuple centrafricain tranquille. Tout vient de là : il y a beaucoup trop de personnes qui s'intéressent à la Centrafrique et qui ont intérêt à ce qu'elle soit instable car, ainsi, elles profitent de cette situation, pour exploiter les mines d'or et les diamants du pays.


Comment cet accord a-t-il été perçu par la population ?


Que voulez-vous que les Centrafricains en pensent ? Les gens souffrent. Dans la brousse, à Bria, Bangassou et Alindao (où ont eu lieu des massacres en mai et en juin), les centres de santé et les écoles sont fermés. La population est dans la boue. Elle n'a que faire d'un accord signé à Rome et qui n'a pas de conséquence sur le terrain.


L'archevêque de Bangui, le cardinal Dieudonné Nzapalainga dément avoir mandaté quiconque pour signer en son nom l'accord de paix… Comment expliquez-vous un tel couac ?


Je fais partie des avocats de l'Église catholique centrafricaine et je peux vous affirmer que l'archevêque n'a jamais demandé de mandat à quiconque pour parapher cet accord. Il dément formellement avoir voulu le signer. Il se trouve aux côtés de la population qui souffre et non à Rome.
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