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Centrafrique : Le spectre de coup d’état et le coup de semonce contre le retour à la case départ
Publié le dimanche 16 juillet 2017  |  Corbeaunews
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© Autre presse par DR
Et si l’armée tchadienne était tout ou partie de la solution a la crise en Centrafrique ?
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Le lendemain de l’accord de Rome a connu un regain de violence qui a atteint son apogée. La majorité des préfectures centrafricaines s’est embrasée mettant en déroute les nouvelles autorités qui ne savent plus à quels saints voués.

L’environnement politique centrafricain est pollué et agité par des événements précurseurs qui annoncent l’imminence d’un coup d’état militairement appelé putsch.

Par définition, un coup d’état est la prise de pouvoir de façon violente, illégale avec des moyens militaires et non constitutionnels. Les non dits ou la quintessence des accords de Rome donnent un début d’explication à cette vague de violence. Il s’agit d’imposer l’amnistie aux nouvelles autorités ainsi qu’au peuple centrafricain qui privilégie la justice et la rapide opérationalisation de la Cour pénale spéciale. À ce propos, le President de la République s’est fait remonter les bretelles en de termes crus par le guide tchadien en présence du President de la commission africaine.

Face à la nonchalance ou à la tentative de résistance du pouvoir de Bangui, des événements précurseurs tous azimuts confirment l’imminence d’un tel complot. Ainsi, on assiste à la disparition d’un important stock d’armes au camp Deroux, des mercenaires étrangers, des gradés des groupes armés ainsi que des unités spéciales tchadiennes seraient signalés aux alentours de la capitale, des agitations du colonel Francis Bozizé qui manifeste un désir de voyager nonobstant l’interdiction de quitter le territoire national… Apeuré et un peu perdu, le citoyen lambda tente de maîtriser sa panique et s’interroge : quelles sont les circonstances et les motivations d’un tel vol d’armes dans un camp militaire aussi sécurisé ? Suite aux investigations, quelles sont les suites données par le parquet général ? Le service de renseignement centrafricain confirme t-il l’imminence d’un éventuel complot ? S’agit-il d’une manœuvre pour forcer la main du President de la République à octroyer l’amnistie aux chefs de guerre ? S’agit-il d’une véritable conquête du pouvoir ? La Centrafrique s’achemine t-elle vers une nouvelle transition sans Touadera ? Ces différents indicateurs suffisent-ils à penser à un putsch ? Avons-nous véritablement un ministère de La Défense au sein du gouvernement ? Dans l’affirmative, quelle est sa feuille de route pour la pacification et la sécurisation du pays ? Comparer à la fin de la transition, le gouvernement évalue t-elle la situation actuelle du pays ? À qui impute t-on cette dégradation constante ? Au President de la République ? Au gouvernement ? Au départ de la force « sangaris » ?

Dépassé par le cours des événements et incapable d’arrêter la spirale de violence, le citoyen lambda a aussi le sentiment que la Minusca se désengage progressivement à l’instar du départ sans remplacement du contingent congolais pour laisser le terrain libre aux groupes armés. Dans ce contexte, quel sera le sort du pouvoir mal élu qui n’est protégé que par la Minusca ? En dehors de l’indifférence du President de la République qui ne vit que dans un monde d’illusions, nous tenons à rappeler qu’un coup d’état remettra en cause les avancées et acquis démocratiques, notre chère patrie sera sanctionnée au niveau de l’Union Africaine, contraint de renégocier les accords économiques et financiers avec les institutions financières de Bretton Woods, les aides au développement seront suspendues etc…Nous invitons et mettons en garde les différents agitateurs et fossoyeurs de la République de laisser le mandat suivre son cours et d’utiliser les voies constitutionnelles pour recarder le pouvoir soit en faisant recours à la motion de censure, soit en mettant en place une procédure de destitution du President de la République. Cela permettra à notre jeune démocratie de bien s’ancrer et de connaître un classement progressif au niveau des États.

Fort de ce qui précède, nous estimons opportun de rappeler au President de la République que le programme DDRR qui est son cheval de bataille dans la guerre contre l’insécurité n’est pas une politique, c’est un programme post-guerre qui est généralement mis en place pour permettre à l’Etat de retrouver l’équilibre en vue de la pacification et de la relance économique. Au lieu d’opter pour des accords qui seront violés le lendemain, au lieu d’opter pour des approches ou méthodes de gestion qui créent d’avantage de problèmes que de solutions, nous invitons humblement le chef de l’Etat de s’investir personnellement et de tenter une ultime discussion directe de dernière chance sans intermédiaires avec les groupes armés sous l’arbitrage des Nations Unies. La classe politique centrafricaine, la société civile, la hiérarchie militaire centrafricaine ainsi que les parlementaires qui maîtrisent le terrain doivent être associés à cette démarche. L’échec de ce processus ouvrira droit au recours à la force demandé officiellement par le chef de l’Etat aux forces onusiennes. Pour finir, nous rappelons au pouvoir centrafricain et tchadien que la justice ainsi que la réparation des préjudices ne sont pas négligeables et que cela soit intégré dans toutes les esquisses de solutions à la crise centrafricaine. Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites pas que c’est moi.

Bernard Selemby Doudou, CNC
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