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USA : OCHA inquiet d’un Centrafrique exsangue et à bout de souffle !
Publié le vendredi 21 juillet 2017  |  LNC
Stephen
© Autre presse par DR
Stephen O’Brien, Coordonnateur des Secours d’urgence et Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires
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New York – Stephen O’Brien, le patron d’OCHA, le bureau de coordination humanitaire de l’ONU ne vient pas de passer trois jours en Centrafrique pour une promenade touristique. Sa visite intervient au moment où une nouvelle flambée de violence inédite depuis 2014, a entraine de nouveaux déplacements forcés et une augmentation des besoins humanitaires. La Centrafrique n’a plus d’état, et les possibles bailleurs de fonds, de plus en plus lui tournent le dos. Inquiétant !

Au delà de tout, il y a l’URGENCE HUMANITAIRE, pour un pays dépendant à 100% de l’aide internationale. Or avec seulement 24% des besoins couverts sur les 400 millions de dollars évalués pour l’année 2017, le financement est actuellement au plus bas. Et les besoins augmentent de manière exponentielle après les massacres de ces derniers mois.

D’autant que les ONGs sont régulièrement la cible des groupes armés et la RCA est considérée comme le pays le plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires.

UN POUVOIR LA TETE DANS LE SAC

Même à l’ambassade de France à Bangui, nul besoin de pousser les diplomates pour lâcher leurs pensées, comme celle de celui-ci aux Affaires humanitaires :

“On a jamais vu dans ce pays un pouvoir aussi lamentable et autiste. Il y a des morts partout, et tout ce qui l’intéresse c’est de s’inventer des complots de coups d’état contre lui, par si possible les rares qui s’opposent à lui.”

L’entêtement à croire que la Paix ne viendrait que par des dialogues avec les groupes armés, pérennise la crise. Les victimes ne sont pas prises en compte, contrairement à la proposition plus réaliste de Karim Meckassoua, la nouvelle tête de turc du clan présidentiel.

L’impunité est non seulement pendante, mais déjà assurée pour les criminels de masse invités à dialoguer, comme si tuer dans ce pays constituerait le bon d’entrée pour être pris en considération.

Sur le terrain, O’Brien a déclaré, parlant de la recrudescence de la violence depuis le début de l’année 2017 : « Cette tendance met en péril les gains durement acquis depuis 2015, lors de mon dernier séjour ». En République centrafricaine, près de 2,4 millions de personnes (soit une personne sur deux) dépendent de l’aide humanitaire pour survivre.

« Si nous n’agissons pas maintenant, nous verrons les besoins humanitaires croître et serons les témoins d’une plus grande vulnérabilité des personnes déjà affaiblies. Nous risquons de voir une pression accrue s’exercer sur les capacités des acteurs humanitaires et des mécanismes de financement », a-t’il encore prévenu.

Au cours de ses entretiens avec Touadéra, les Ministres du plan et des affaires sociales, les acteurs humanitaires nationaux et internationaux, le corps diplomatique ainsi que les donateurs, M. O’Brien a exprimé son inquiétude face à « la montée injustifiée de la violence et son impact terrible, terrifiant et néfaste sur les enfants, les femmes et les hommes ».

« J’ai entendu beaucoup d’histoires à faire monter les larmes aux yeux pendant ma visite à Bangassou », a dit le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), citant l’exemple de Falmata et Amina, deux mamans ayant 8 et 3 enfants, qui ont dû fuir leurs maisons du quartier de Tokoyo en mai dernier et qui ont maintenant trouvé refuge sur le site du Petit Séminaire.

« Leurs maisons ont été détruites, elles n’ont nulle part où aller. Tout ce qu’elles demandent, c’est la sécurité et la sûreté dans leur quartier d’origine pour pouvoir envisager de rentrer chez elles », a dit M. O’Brien. Ajoutant encore : « Aujourd’hui, la République centrafricaine est l’un des endroits les plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires », rappelant que 24 d’entre eux ont perdu leurs vies depuis le début de la crise.

DRAMES EN PROVINCE

A Bangassou, le Secrétaire général adjoint a ainsi été témoin des conditions désastreuses dans lesquelles environ 2.000 personnes déplacées d’un groupe minoritaire sont confinées dans l’église catholique locale.

« Les attaques à caractère religieux ou ethniques constituent un recul inquiétant en RCA. Il faut mettre fin à des actes aussi inacceptables, afin de donner une chance à la paix. J’appelle toutes les parties à s’engager sans plus tarder dans le dialogue et la reconstruction de la vie des gens aujourd’hui et pour les générations futures », a-t-il insisté. Complétant encore : « A toutes les parties au conflit leur obligation, en vertu du droit international, de protéger les civils et de veiller à ce que leurs besoins fondamentaux soient satisfaits ». Il a également rappelé que les Nations Unies sont en Centrafrique pour aider et non pas pour être une cible, ou entraver l’engagement politique. « Utilisez tout simplement les mots et le dialogue au lieu des armes, de la violence ou de la discrimination », a-t-il ajouté.

UNE RÉPONSE HUMANITAIRE SOUS-FINANCÉE

La réponse humanitaire en Centrafrique fait face à un sous-financement chronique.

La détérioration continue de la situation dans le pays a amené la communauté humanitaire à réviser son Plan de réponse humanitaire. Porté désormais à 497 millions de dollars, il n’est toujours financé qu’à hauteur de 24%, ce qui est bien inférieur à la moyenne mondiale de financement située à 34%.

M. O’Brien a instamment demandé à la communauté internationale de maintenir l’appui dans l’intérêt du peuple centrafricain, de la paix et de l’avenir du pays. « Chacun d’entre nous doit faire plus pour transformer les mots et les bonnes intentions en actions concrètes dont les Centrafricains ont le plus besoin. […] Nous ne pouvons pas échouer dans cet effort supplémentaire ».
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