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Centrafrique : Catherine Samba Panza exhorte le pouvoir de Bangui à l’inclusivité
Publié le mercredi 26 juillet 2017  |  RJDH-Centrafrique
Samba
© Autre presse par DR
Samba Panza Présidente par interim
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BANGUI — L’une des pistes de solution de sortie de crise passe par l’inclusivité selon l’ancienne Présidente de la Transition Catherine Samba Panza. Elle exhorte les autorités du pays selon ses propres termes « de ne pas laisser les passagers à quai ». Propos exprimés lors d’une interview exclusive accordée au RJDH ce 22 juillet à sa résidence à Bangui.

RJDH : Madame Catherine Samba Panza bonjour !

CSP : Bonjour !

RDJH : Vous venez d’être promue au sein du comité des sages de l’Union Africaine. Comment accueillez-vous cette nomination ?

CSP : Je l’accueille avec beaucoup de fierté, beaucoup de plaisir et beaucoup d’honneur. Car, j’ai été honorée par notre organisation continentale qu’est l’Union Africaine, à travers moi c’est toute la République Centrafricaine qui est honorée ; mais surtout toutes les femmes centrafricaines qui sont portées vraiment au-devant de la scène.

RJDH : Selon vous qu’est-ce que ce nouveau poste peut apporter du neuf dans la résolution de la crise centrafricaine ?

CSP : Le groupe de sage au sein de l’Union Africaine est un mécanisme qui fait partie du Conseil de paix et de sécurité et qui est chargé de la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique, un mécanisme clé mis à la disposition du Président de la commission et du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine. Le groupe de sage conseille donc l’UA en matière de règlement, prévention de conflit et de médiation. Généralement, c’est cinq personnalités africaines qui composent ce groupe de sages. Pourquoi cinq personnalités ? Ce sont ces personnalités qui représentent différentes régions de l’Afrique et moi j’ai donc en charge l’Afrique Centrale, la République Centrafricaine membre de l’Afrique Centrale, j’aurai moi à me préoccuper de problème de paix, de sécurité et également de la stabilité en République Centrafricaine.

RJDH : Votre nomination vient à point nommé, mais quel plaidoyer pouvez-vous faire pour permettre à la RCA d’atteindre le standard qu’est celui de la paix ?

CSP : Déjà avant d’être nommée au groupe de sage, l’Union Africaine s’est préoccupée de la situation de la République Centrafricaine. Situation où les conflits ont resurgi, où la sécurité pose problème, où la stabilité même du pays devient préoccupante. Et c’est comme cela qu’il y a eu cette initiative de l’Union Africaine pour la paix qui a été traduite en feuille de route. Laquelle feuille de route sera portée par tous ceux qui veulent s’impliquer dans le processus de paix en RCA. Moi, étant membre des sages de l’Union Africaine, j’aurai donc à m’approprier cette feuille de route et travailler en m’y référant dans le cadre de mon mandat.

RJDH : Cela fait bientôt un an et sept mois que vous avez passé le bâton de commandement à Faustin Archange Touadera, comment appréciez-vous le fonctionnement de la République ?

CPS : Les nouvelles autorités qui ont été démocratiquement mis en place ont donc la charge de diriger un pays avec de nombreux défis. Nous avons certes réussi un processus électoral apaisé, mais on n’a pas gommé d’une baguette magique tous les problèmes et tous les défis qui se présentent à la République Centrafricaine depuis plusieurs années. Les nouvelles autorités ont hérité donc d’un pays certainement bien meilleur qu’il y a plusieurs années, mais toujours avec de nombreux défis et ils essayent comme ils le peuvent de faire face à ces nombreux défis, et ce n’est pas facile.

RJDH : ce n’est pas facile, alors que 4 institutions sur 8 prévues par la Constitutions déjà mises en places sont dans la rue, elles n’ont pas de siège, la situation économique n’est pas meilleur que cela, la banque centrale vient de revoir à la baisse le taux de croissance, la situation sécuritaire et humanitaire reste marquée par l’augmentation du nombre des déplacés internes et externes. Etes-vous inquiète ?

CSP : Bien sûre, les problèmes des centrafricains et les défis qui se posent aux centrafricains sont multisectoriels et multiformes. Vous avez parlé des défis économiques, sécuritaires, humanitaires. Ce sont autant des défis qui se posaient déjà à la transition que nous avons déjà essayé de régler du mieux que nous avons pu, même si nous n’avons pas pu tout régler. Nous avons réglé quelques-uns, mais il en reste beaucoup et je pense que les nouvelles autorités ont besoin de la contribution de tous les fils et filles du pays et ils ont également de l’apport de la communauté internationale, de l’accompagnement de la communauté internationale pour faire face à ces nombreux défis.

RJDH : Aujourd’hui l’Union Africaine dont vous êtes membres porte une initiative de l’amnistie, vous comme conseiller au sein de l’Union, opteriez-vous pour l’amnistie ou la justice ?

CSP : Quand j’étais à la tête de la transition, j’ai toujours prôné la réconciliation, j’ai prôné la paix et j’ai toujours dit pas au dépend de la justice. Les centrafricains dans leur ensemble au cours de la consultation populaire à la base, au cours du forum de Bangui ont opté pour la lutte contre l’impunité. Je pense que la feuille de route que j’ai parcourue rapidement ne parle pas expressément de l’amnistie. Par contre les questions de justice ont été évoquées. Puisque cette feuille de route doit être mise en place avec l’appui et la contribution de toutes les forces vives de la nation, cette question doit être discutée pour savoir : la paix, la paix dans l’intérêt de qui, pour qui et à quel prix ?

RJDH : Madame la Présidente, le climat politique est marqué par un conflit de bas étage caractérisé par les rumeurs de conspiration de coup d’Etat entre l’Exécutif et le législatif. En tant que sage de l’Union Africaine que conseilleriez-vous aux autorités du pays ?

CSP : Les querelles politiciennes ont toujours existé lorsqu’on fait de la politique ; il faut se mettre au- dessus de ces querelles politiciennes et voir l’intérêt du pays. J’ai connu ces querelles pendant que j’étais à la tête de la transition. Mais quand on est à la tête du pays, on essaie d’ouvrir les bras, la porte à tout le monde et d’avoir une grande capacité d’écoute, il faut écouter tout le monde. Il faut avoir le leadership et se dire qu’on est la locomotive qui tire le train et il ne faut pas laisser les passagers à quai. Lorsqu’on laisse les passagers à quai et quand il n’y a pas d’inclusion, les gens se sentent frustrés et cela pose problème. Et je pense qu’il faudrait que les nouvelles autorités fassent beaucoup d’inclusivité, et je pense aussi que cela va être l’une des solutions de sortie de crise.

RJDH : Dites-nous est-ce qu’il vous est arrivé une fois d’être consultée par les nouvelles autorités aux fins d’orientations ?

CSP : Malheureusement non, quand je quittai la tête de la transition, j’ai affirmé ma disponibilité à apporter une quelconque contribution qui serait sollicitée de ma part pour améliorer certainement la situation de la République Centrafricaine. Si les nouvelles autorités ne l’ont pas fait jusqu’ici, certainement les besoins ne se font pas encore sentir.

RJDH : Les centrafricains se posent des questions sur votre avenir politique, alors entre la mise en place d’un parti politique et une fondation laquelle préférez-vous ?

CSP : Je suis arrivée dans la sphère politique sans être politique. Je suis issue de la société civile, j’ai accepté une mission dans l’intérêt de mon pays. Je suis devenue femme politique uniquement dans l’intérêt de la République Centrafricaine. Je suis revenue à mes premiers engagements d’acteurs de la société civile, engagée pour les droits de l’Homme, la démocratie et pour la paix et pour la sécurité. Dans cette optique, j’ai effectivement un projet de créer une fondation pour la paix et la sécurité. Je ne pense pas que je créerai un parti politique. Par contre j’encouragerais les femmes à entrer en politique. Comme j’aime bien le dire, « ce sont les femmes politiques qui peuvent le mieux s’occuper de politique des femmes ».

RJDH : Ceci étant, comment appréciez-vous l’élection de Madame Brigitte Ramadan à la tête de l’OFCA ?

CSP : Je l’ai appris comme tout le monde sur la voix des ondes. Je pense que si les femmes ont choisi Madame Marguerite Ramadan, c’est parce qu’elle a le mérite, elle a de valeurs. C’est une bonne chose qu’il y ait une nouvelle équipe, il faudrait que les femmes arrêtent d’avoir des conflits entre femmes, qu’elles parlent d’une même voix, qu’elles regardent dans la même direction, qu’elles se battent pour une meilleure participation aux affaires de leur pays.

RJDH : Madame Catherine Samba Panza merci

CSP : c’est moi !

Propos réceuillis par Jean Fernand Koena et Juvénal Henri Kohérépedé.
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