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Anicet-Georges Dologuélé: « La Centrafrique n’a qu’un problème : le fauteuil présidentiel est vide »
Publié le vendredi 4 aout 2017  |  Le Monde
Anicet
© Autre presse par DR
Anicet Georges Dologuélé, Président du Parti URCA.
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L’ancien candidat à la présidentielle de 2016 estime que les violences s’étendent à cause du manque de gouvernance et de la passivité de la Minusca. Candidat malheureux face à Faustin-Archange Touadéra lors de l’élection présidentielle de 2016 en Centrafrique, Anicet-Georges Dologuélé est inquiet pour son pays. Les violences s’étendent. La mission des Nations unies, la Minusca, est critiquée pour son manque de réactivité face aux groupes armés qui occupent – et souvent martyrisent – quatorze des seize provinces du pays. Pour le patron de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA), le premier responsable de cette situation est à chercher au palais présidentiel.

Pourquoi la situation ne cesse de se dégrader en Centrafrique ?

Anicet-Georges Dologuélé Les groupes armés se rendent compte qu’il n’y a pas de chef. Ils commencent par une petite ville, ils se rendent compte que rien ne se passe. Puis ils en prennent une seconde. Toujours rien. Ils prennent une région. Toujours aucune réponse. Et aujourd’hui, ils contrôlent pratiquement 75 % du territoire, car jamais le gouvernement n’a donné l’impression de s’intéresser à ce qui se passe. Il a abandonné toute cette gestion à la Minusca, mais la Minusca est au service du gouvernement.

On a donc ce sentiment qu’il n’y a aucune gouvernance et que l’on peut faire ce que l’on veut. Quand le président Touadéra a pris le pouvoir, il n’y avait pas beaucoup de violences. Aujourd’hui, de nouveaux groupes armés voient le jour, c’est tout de même paradoxal. Alors qu’ils devraient être en train de démobiliser, les groupes recrutent, s’arment au vu et au su de tous. Ils profitent de l’absence totale de leadership, d’autorité, d’organisation.

Que devraient faire les autorités ?

Au moins montrer qu’il y a un Etat qui s’organise et qui évolue avec la Minusca. Il faut que la Minusca sente que quand il y a un incident quelque part, le président s’implique, des réunions se font, des enquêtes sont lancées. Pour l’instant, ce n’est pas le cas.

Quels sont les ressorts des violences actuelles ?

C’est l’enrichissement, la conquête des espaces où il y a quelque chose à prendre. Cela peut être du bétail, du diamant, de l’or, du café, mais les groupes armés ne vont que là où il y a quelque chose à prendre. Ce sont des dynamiques économiques qui profitent de l’absence de l’Etat et de la très faible réactivité de la Minusca.

Douze mille casques bleus, n’est-ce pas suffisant pour protéger les populations ?

Je ne crois pas que leur organisation le permette. J’ai toujours prôné une coopération avec les FACA [Forces armées centrafricaines]. Certes, les FACA ne sont pas armés, mais ils connaissent le terrain, les populations. Envoyer quelques FACA, même en civil, dans chaque ville pour faire du renseignement et prévenir les crises, cela vaut mieux que de laisser ces crises s’installer. Les casques bleus ne parlent pas le sango. Comment vont-ils faire en ne comprenant rien de ce que leur disent les populations ?

Quand je rencontre les autorités de la Minusca, je leur dis de travailler avec les locaux, de prendre des gens dans l’armée ou la police centrafricaine pour faire du renseignement. Mais pour l’instant, cela ne fait que commencer timidement. Des soldats ont été formés par l’EUTM [la mission de formation de l’Union européenne], mais les officiers européens se plaignent que l’Etat n’arrive pas à les armer. Il faut croire que trouver 600 armes est très compliqué pour le président Touadéra.
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