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Centrafrique : « A travers le projet Partenariat Stratégique, les victimes reprennent espoir » affirme le coordonnateur du RJDH
Publié le mardi 5 septembre 2017  |  RJDH-Centrafrique
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BANGUI – Dans une interview accordée au journal Lissoro, le coordonnateur du RJDH Thiery Khondé a fait le point sur les activités réalisées par cette structure dans le cadre du projet « Partenariat Stratégique » financé par Cordaid. Ce dernier se dit satisfait du parcours fait jusque-là.

Le RJDH que vous dirigez fait partie des organisations de la société civile impliquées dans la mise en œuvre du projet « Partenariat Stratégique » financé par Cordaid. Quels sont les violets d’intervention du RJDH dans ce projet ?

Dans le cadre du Programme Partenariat stratégique, le RJDH assure la visibilité du programme en s’appuyant sur le plaidoyer et le lobbying accomplis par les Organisations de la société civile impliquées dans le projet. La particularité du RJDH est que son intervention est en deux volets : sur « l’accès à la justice » et sur « la lutte contre les violences basées sur le genre ». Nous nous efforçons d’amener les communautés spécifiquement les victimes à s’exprimer sur les besoins d’accès à la justice et à lutter contre les VBG. Concrètement, c’est à partir des collectes des données sur les conditions des victimes avec les différentes formes de violations des droits de l’homme qu’elles ont subies et les recherches des outils pouvant améliorer la lutte contre les VBG que font les autres OSC que le RJDH arrive à proposer les supports de communication. A travers le projet Partenariat Stratégique », nous rassurons les victimes qui de plus en plus reprennent espoir.

Après plusieurs mois d’activités, quelles sont les activités que vous avez pu développer et quels sont les principaux résultats auxquels vous êtes parvenus dans le cadre de ce programme ?

L’objectif global de ce projet est de renforcer l’engagement de la société civile à rétablir le contrat social dans un contexte de fragilité lié à la crise. Pour le RJDH, nous avons la mission de conduire la coordination des organisations de la société civile impliquées dans le programme comme organe de pression, nous avons produit deux documentaires de photojournalistes et vidéo à partir de collecte des témoignages de victimes d’une part sur leurs conditions de vie et leurs besoins en assistance juridique pour préparer leurs dossiers de plaintes sur les violations des droits de l’homme et d’autres part sur ce que les victimes comprennent sur le devoir de mémoire. Pour la publication de ce photojournalisme, le RJDH a organisé deux expositions de ces photos en décembre 2016 et lors de la célébration de la journée des victimes du 11 mai 2017 accompagnées de sensibilisation de masse. Il y avait la publication des recommandations et des vœux des victimes sur cette question de devoir de mémoire. Pour matérialiser l’engagement de la société civile, le RJDH a organisé des rencontres d’information et de communication sur la Cour Pénale Spéciale, sur la justice transitionnelle sous forme d’atelier avec les victimes et des couvertures médiatiques sur les radios communautaires et sur un support imprimé « Journal LISSORO » dont nous sommes à notre huitième publication avec deux fréquences de production par mois depuis le mois de mai 2017.

Comment appréciez-vous la collaboration avec les autres organisations ?

Pour ce qui concerne la collaboration avec les organisations de la société civile impliquées, le RJDH a dans son rapport trimestriel encouragé les deux associations des victimes à se rendre disponibles pour mettre à sa disposition les informations collectées auprès des victimes pour renforcer le plaidoyer et orienter la communication. De même pour les ONG comme « Fondation, J’ai rêvé » et le RESOLEP qui n’ont pas partagé leurs données sur les actions accomplies au cours du premier trimestre. Mais dans l’ensemble, nous sommes satisfaits car, il y a un engagement remarquable des OSC aux côtés des victimes. Un sujet sur ce point a été publié sur l’un de nos numéros LISSORO.

Monsieur le coordonnateur, quelle appréciation faites-vous de l’organisation actuelle des victimes des victimes et que proposez-vous ?

Les Associations des victimes font ce qui est nécessaire pour mobiliser les victimes, mais elles doivent faire mieux pour l’élargir sur l’ensemble du territoire en créant un réseau national avec une coordination pour bien orienter les actions de communication. Cela est un impératif compte tenu de la mise en place de la Cour Pénale Spéciale qui est en sa phase opérationnelle. Nous avons remarqué que dans plusieurs villes du pays, les associations des victimes existent, mais il y a un déficit d’information sur la mise en place de la Cour Pénal Spéciale et du processus de la Justice transitionnelle. D’où la proposition de renforcer l’information et attirer l’attention des victimes sur les défis et la complexité du processus de l’opérationnalisation de cette Cour, dans ce contexte de conflit où les hostilités n’ont pas cessez. Car le nombre des victimes ne fait qu’augmenter.

L’idée de la fédération des victimes est en train de faire son chemin. Comment le RJDH apprécie cette dynamique ?

Au mois de juin 2017, les Députés ont fait une proposition de Plan de Paix au gouvernement. Dans ce document, les élus demandaient qu’un « Comité National des Victimes », soit mis en place pour que la réparation de leurs préjudices soit au centre du processus de Paix et de réconciliation. Mais seulement, le processus de la mise en place de ce comité, selon la logique des représentants de la nation, n’est pas réaliste. Car, ils demandent que les comités de paix que le Ministère de la réconciliation nationale avait mis en place puissent se réunir et qu’ils élisent le Comité national des victimes. C’est une « grosse erreur » qui risque de créer d’autres problèmes, car les comités de Paix ont été mis en place dans un autre contexte. Et les comités de paix ne représentent pas les victimes. Ces comités ont été mis en place au moment où certaines personnes étaient dans les camps de déplacés. Ce sont ces déplacés qui sont des véritables victimes.

C’est dans cette perspective que, le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH) a sollicité le Centre de Dialogue Humanitaire dans la suite du travail que nous faisons avec Cordaid pour SOUTENIR LE PARTAGE D’INFORMATION AVEC LES VICTIMES DE L’INTERIEUR DU PAYS SUR CETTE NOUVELLE COUR, LE MECANISME DE LA JUSTICE TRASITIONNELLE ET LA NECESSITE QU’ELLES SE METTENT EN RESEAU NATIONAL POUR ALLER VERS CE COMITE NATIONALE.

La CPS est en train de se mettre en place. Est-ce que cette structure pourrait rassurer les victimes ?

Oui, cela montre que la justice est en train de se mettre en place, nous entrons ainsi dans la dynamique de la fin de l’impunité.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au niveau du RJDH dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Partenariat Stratégique » ?

Le retard dans les démarches administratives et le décaissement de la subvention au niveau de notre bailleur. Cela bloque l’élan des activités et l’exécution du programme. On se bat pour que cela soit fluide.

Je vous remercie.

Propos recueillis par Verdiane Niabodé
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