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Afrique centrale : la SFI favorable à un marché obligataire dans la zone CEMAC
Publié le samedi 30 septembre 2017  |  Xinhua
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© Autre presse par DR
Le vice-président de la Société financière internationale (SFI), Hua Jingdong
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YAOUNDE -- La création d'un marché obligataire est indispensable pour dynamiser les économies actuellement en crise de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) en raison de la chute des prix du pétrole et des problèmes sécuritaires, a suggéré mardi le vice-président de la Société financière internationale (SFI), Hua Jingdong, en visite à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, la SFI, fondée en 1956, dispose d'un capital de 2,5 milliards de dollars constitué par ses 184 pays membres. Elle a réalisé des investissements de l'ordre de 1.000 milliards de dollars et soutenu le financement de plus de 6.000 projets dans environ 120 pays du monde, selon les statistiques officielles.

Au Cameroun, poids lourd de la CEMAC (composée aussi de la Centrafrique, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Tchad), cette institution financière évalue ses prêts à 113 millions de dollars, pour un total de treize opérations concernant principalement les secteurs de l'énergie et des marchés financiers.

Arrivé mardi à Yaoundé pour un séjour de deux jours, M. Hua a cité la création d'un marché obligataire comme un enjeu majeur pour aider à dynamiser les économies d'Afrique centrale, plombées en ce moment par la baisse des prix du pétrole et des crises sécuritaires dont celle due à la secte islamiste Boko Haram au Cameroun et au Tchad.

Pour un pays, trois infrastructures sont indispensables pour impulser son développement, une première d'ordre social, une deuxième d'ordre physique et une troisième d'ordre financier, a expliqué M. Hua lors d'un échange avec la presse dans les locaux de la Banque mondiale, peu après son arrivée dans la capitale camerounaise.

Selon lui, la création d'un marché obligataire offre l'avantage de favoriser l'amélioration des capacités managériales d'un pays, grâce à une bonne gestion de la trésorerie. Elle permet aussi la consolidation de l'économie, sur la base d'une offre de sources de financement diversifiée en faveur des entreprises et la création d'emplois.

Chaque année, la SFI réalise des émissions obligataires de l'ordre de 15 milliards de dollars. En 2009, elle s'était retrouvée coincée face à un manque de projet à financer, après avoir obtenu l'approbation pour une émission en franc CFA auprès de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC).

Depuis lors, l'institution basée à Washington s'est engagée à obtenir des approbations pour un programme d'opérations et non plus pour une seule opération afin de garantir la pérennité de ces investissements réalisés en faveur du secteur privé.

"Développer un marché obligataire nécessite des capacités techniques et de mécanismes de régulation. C'est un processus qui requiert aussi d'identifier les risques et de disposer des outils nécessaires pour gérer ces risques. Et pour un marché obligataire bien développé, il est important d'avoir un gouvernement qui émet de façon régulière", a souligné M. Hua.

La SFI entend se servir du statut du Cameroun comme première économie pour déclencher l'opérationnalisation de ce processus en zone CEMAC. Elle affirme se tenir à disposition pour accompagner les gouvernements et les entreprises du secteur privé dans cette évolution, en ouvrant les portes de ses structures spécialisées pour la formation des compétences.

Le grand défi à relever consistera à "trouver le moyen d'émettre des obligations en franc CFA". "Les revenus de ces obligations peuvent permettre d'accorder des prêts aux PME locales. Il sera question de faire en sorte que les clients puissent se concentrer sur leurs modèles économiques. Au lieu des emprunts en dollars, il est nécessaire d'avoir des crédits en monnaie locale", a assuré M. Hua.

Cette politique offre l'avantage d'aider à atténuer les difficultés de remboursement des crédits contractés en monnaies étrangères, dont notamment le dollar qui est au cœur des transactions financières internationales, et l'impact de crises financières.

Pour le haut dirigeant, le message est clair : la place du secteur privé dans le financement du développement sera centrale. "La priorité sera donnée à la dette gouvernementale pour financer des secteurs d'activité que le secteur privé ne pourrait pas financer. L'enjeu est de minimiser la pression sur la dette gouvernementale", a-t-il justifié.

Pour sa première journée au Cameroun, le haut responsable d'origine chinoise a rencontré mardi soir le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey. Il aura des entretiens ce mercredi avec des dirigeants de la BEAC, avant de s'envoler pour Douala, la métropole économique, où des échanges ont été programmés avec des compagnies d'assurance et des étudiants.

Cette visite survient au moment où le Cameroun exécute un programme d'aide sur trois ans conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), qui impose de mener des réformes économiques et structurelles pour permettre de redresser l'économie nationale fragilisée par la baisse des prix du pétrole et la crise sécuritaire due à Boko Haram.
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