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Centrafrique : « la vie humaine est en danger à l’intérieur du pays » selon James Vegas Ouadjabanga
Publié le vendredi 6 octobre 2017  |  RJDH-Centrafrique
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BANGUI — Le coordonnateur de l’ONG Vegas Jeune pour le Développement (FVJD) a qualifié de préoccupante la situation humanitaire à l’intérieur du pays et appelle les groupes armés à respecter l’accord de Rome et passe sous bénéfice d’inventaire l’action de son ONG. C’est ce qui ressort dans son interview avec le RJDH ce 6 octobre à Bangui.

RJDH : Monsieur James Vegas Ouadjabanga bonjour !

Ouadjabanga James Vegas : bonjour madame !

RJDH : Vous êtes coordonnateur de l’ONG nationale FVJD entendez fondation Vegas Jeunes Pour le développement. Dites-nous comment se présente déjà votre structure !

OJV : La fondation Vegas Jeunes pour le développement a été créée le 3 Janvier 2016, ayant un siège dans le 5e arrondissement de la ville de Bangui. Et c’est une organisation à but non lucratif qui travaille dans un domaine humanitaire puisque nous avons fixé comme objectif de travailler auprès de la population.

RJDH : au mois d’Aout dernier votre organisation a mené une activité de sensibilisation contre le choléra, Ebola et sur le calendrier vaccinal dans la sous-préfecture de Damara et ses environs. Quel est l’impact aujourd’hui de ces activités sur la communauté ?

OJV : Parler de l’importance de cette activité touche à l’objectif recherché. Nous avons réalisé cette activité pour sensibiliser la population sur les maladies qui sont le choléra, Ebola mais surtout sur le respect du calendrier vaccinal qui n’est pas le plus souvent pris en compte par les parents des enfants. Selon nos expertises dans cette sous-préfecture, nous nous sommes rendus compte de l’insalubrité qui fait son plein dans cette ville et pour laquelle la population pourrait être exposée aux maladies et même s’il n’y a pas un cas détecté de la fièvre hémorragique Ebola dans le pays, nous avons jugé important en termes de prévention d’en sensibiliser la population car nous sommes dans un pays transfrontalier avec le Congo où sévit cette maladie.

S’agissant du calendrier vaccinal, vous conviendrez avec nous qu’aujourd’hui, il est difficile pour beaucoup des parents des enfants qui sont à l’intérieur du pays d’accepter de se faire vacciner et vacciner leurs enfants ou encore de respecter le calendrier vaccinal. Donc il est nécessaire pour nous qui travaillons pour la population de mener de telles activités afin de sensibiliser la population. Et je pense que la sous-préfecture de Damara n’est qu’une première étape, nous comptons toucher aussi d’autres.

RJDH : Quel bilan faites-vous de cette réalisation ?

OJV : aux termes de ces quatre jours d’activités que nous avons mené dans la sous-préfecture de Damara, et se périphéries qui sont les villes Vangué, Bossele, Liby, Boroumba, Ngbosso, Bogouin et Oumba, nous avons visité au total 1244 Ménages. 4269 personnes ont été sensibilisées et nous avons enregistré 521 enfants non ou incomplètement vaccinés. Au regard de ces chiffres, nous dirons qu’il est important d’intensifier la campagne auprès de cette population.

RJDH : Pensez-vous que la population a été touchée par cette sensibilisation ?

OJV : Oui, nous dirons que la population a été vraiment touchée durant cette campagne de sensibilisation par rapport aux témoignages (feedback) que nous avons recueillis auprès d’elle. Mais quelques difficultés ont été notées aussi puisque nous avons projeté toucher la ville de Damara et ses périphéries mais faute de moyens mobiliers certains villages n’ont pas été touchés. Et le temps nous était également imparti, car quatre jours étaient vraiment insuffisants. Mais nous avons fait de notre mieux pour faire le maximum.

RJDH : En parlant justement des difficultés, dites-nous monsieur le coordonnateur avez-vous reçu un appui pour la réalisation de cette activité ?

OJV : effectivement, nous avons reçu des appuis. Sur le plan financier, nous avions eu le soutien de l’organisation mondiale de la santé (OMS). Et sur le plan matériel, nous avons eu un appui du service de santé communautaire qui nous avait prêté des matériels qui nous ont permis de faire des descentes sur le terrain.

RJDH : Quelle lecture faites-vous en tant qu’organisation à caractère humanitaire, aujourd’hui de la situation sécuritaire en Centrafrique, marquée par l’occupation des villes par les groupes armés.

OJV : En tant qu’acteur humanitaire, je dirai que c’est une situation vraiment déplorable et lamentable parce qu’après l’accord de San’t-Egidio où les 14 groupes armés ayant pris part ont opté pour la non-agression, nous avons pensé qu’il allait y avoir un apaisement de la situation. Mais aujourd’hui ce n’est pas le cas avec ce que nous sommes en train de constater. C’est un regret amer si ces groupes armés dont certains sont signataires de cet accord de Rome, reprennent les armes et font souffrir la population innocente. Et les occupations de ces villes empêchent les humanitaires à apporter une assistance à ces populations victimes. La preuve est que notre organisation même devait aussi faire une descente dans la ville de Bangassou mais compte tenu de la situation sécuritaire nous n’avons pas pu. La vie humaine est en danger à l’intérieur de notre pays. En tant que centrafricain, je prierai les groupes armés de déposer les armes afin d’offrir la vie à leurs compatriotes.

RJDH : monsieur le coordonnateur je vous remercie

OJV : c’est moi qui remercie

Propos recueillis par Nina Verdiane Niabode
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