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Centrafrique : Le chef de l’Etat ouvre la présidence aux groupes armés
Publié le jeudi 12 octobre 2017  |  RJDH Centrafrique
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BANGUI, Des représentants de quelques groupes armés ont été nommés à la présidence de la République. Il s’agit, selon des proches du chef de l’Etat, de l’application de la politique d’ouverture promise par le président Touadéra.

Un mois après l’entrée des représentants de groupes armés au gouvernement, le chef de l’Etat nomme encore quelques leaders de groupes armés à la présidence. En dehors de l’ancien ministre de la défense, Joseph Yakété, toutes les autres personnalités nommées par le décret n°17.336 ne sont que de hauts cadres ou des proches des groupes armés concernés par le regain de violence actuel en Centrafrique.

Mahamat Ousmane Mahamat, très proche de Michel Djotodia, cadre influent du FPRC qu’il finance, selon nos informations, est nommé conseiller spécial. Assane Bouba, conseiller politique de l’UPC de Ali Daras, devient aussi conseiller spécial de Touadéra. Issa Bi-Hamadou dont des informations font état de sa proximité avec la Séléka, est nommé conseiller spécial en matière de l’agriculture et de l’élevage. Gilbert Toumou Dea, président du MLCJ, devient chargé de mission spécial tandis que Eddy Ali Gonissa devient chargé de mission en matière de diplomatie à la présidence de la République.

Ces nominations inquiètent plus d’un observateurs qui estiment que le président Touadéra fait preuve de naïveté, « si le chef de l’Etat pense que c’est en nommant des criminels à des postes de responsables qu’il va réussir à ramener la paix, il est naïf. Cette démarche n’a jamais payé. Il le sait puisqu’avec Bozizé, ils ont pris ce chemin et en mars 2013, leur régime a été chassé du pouvoir par la Séléka c’est-à-dire les gens qu’il nomme aujourd’hui », comment un leader de la société civile.

A la présidence, on défend ces nominations qui, selon des proches de Touadéra s’inscrivent dans le cadre de l’ouverture, « nous avons toujours souhaité que la gestion soit consensuelle et c’est dans cette ligne que le chef de l’Etat évolue. Les représentants des groupes armés sont appelés pour apporter leur contribution afin qu’on aille vers la paix. Je pense que nous sommes sur la bonne voie et l’ouverture est en marche », explique un ministre conseiller.

La nomination de ces leaders est certes une démarche qui peut créer la confiance entre le gouvernement et les groupes armés mais elle sonne une fois de plus comme une garantie ou une récompense aux bourreaux ou à leurs représentants, une pratique décriée par les Centrafricains lors du forum de Bangui de 2015. C’est d’ailleurs l’inquiétude de Max, leader d’une Association des victimes qui voit à travers cette ouverture, la percée de l’impunité, « ce que tout le monde a rejeté, est en train de revenir sans que nous le sachions. Les bourreaux sinon leurs représentants sont nommés. Ceux-ci ne vont pas défendre le principe de l’impunité bien au contraire, ils vont utiliser leur position pour faire passer l’impunité, se protéger ou protéger les leurs qui sont visés. Le président est en train de travailler pour l’impunité et contre la justice que nous réclamons », regrette ce dernier.

Interrogé par le RJDH, le 13 septembre dernier sur les raisons de l’entrée des groupes armés dans son gouvernement, Mathieu Simplice Sarandji a piqué une colère sans donner de raisons convaincantes.
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