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Commémoration du cinquantième anniversaire de l’ENERCA : « 50 ans au service du peuple, merci pour la confiance »
Publié le lundi 30 octobre 2017  |  Centrafrique Matin
L`électricité
© Autre presse par DR
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25 octobre 1967 – 25 octobre 2017, voilà exactement cinquante (50) ans, jour pour jour que l’Energie Centrafricaine (ENERCA) a vu le jour. Cinquante (50) ans d’existence ne sont pas cinquante (50) jours, ni cinquante (50) semaines, encore moins cinquante (50) mois. L’ENERCA est devenue adulte mais beaucoup reste à faire par cette société Anonyme (S.A) dont l’Etat centrafricain est le principal actionnaire.

La célébration de ce cinquantième anniversaire de l’ENERCA dont le thème est : « 50 ans au service du peuple, merci pour la confiance », et le sous-thème. « Nous sommes l’Energie, nous sommes l’Avenir », s’est déroulée au sein de la direction générale de ladite société à Bangui. A cette occasion, une conférence de presse relative au cinquantenaire de l’ENERCA a été co-animée par le ministre du Développement de l’Energie et des Ressources hydrauliques, Gontran Djono Ahaba et le Directeur Général (DG) de l’Enerca, Thierry-Patient Béndima, aux environs de 16 heures dans la salle de conférence François Epaye, ce mercredi 25 octobre 2017. Presque tous les directeurs de l’ENERCA y ont pris part. Les thèmes abordés au cours de cette conférence sont : problème de potentiels hydrauliques de la RCA, les types de stratégies à prendre et les perspectives d’avenir.

Dans son propos liminaire, le ministre du Développement de l’Energie et des Ressources Hydrauliques, Gontran Djono Ahba a présenté la situation générale de l’ENERCA. Il s’est aussi appesanti sur le sous-secteur dont il a la charge. D’après le membre du gouvernement, il a la mission d’élaborer et de mettre en œuvre les politiques du gouvernement de Mathieu Simplice Srandji, Premier ministre, sous la très haute impulsion de son Excellence, Président de la République, chef de l’Etat, professeur Faustin Archange Touadéra en matière d’énergie. Il a aussi clairement signifié que le président Touadéra attache une importance capitale à l’Energie qui est l’une de ses priorités. La RCA dispose de nombreuses potentialités hydrauliques à l’exemple de celles de Kotto, de Palambo, de la Lobaye, de Mobaye. Malheureusement, elles sont inexploitées, à l’exception de celle de Mobaye qui est peu exploitée. Le taux d’accès de la population centrafricaine d’une manière générale à l’électricité est de 3%. Pour la population banguissoise, il se situe à 22 % et 01% pour son environnement immédiat et 00 % pour le reste.

Toujours selon le ministre Djono Ahaba, la ville de Bangui est confrontée à une insuffisance d’électricité, ce qui se traduit par un délestage intempestif. Ce problème récurrent de coupure de courant est dû aux installations de Boali 1 qui sont dans une situation de vétusté. Mais le gouvernement a fait de son mieux pour remplacer cinq (5) turbines de Boali 1. Et Djono Ahaba de dire, « la situation n’est guère reluisante ».

Mais le ministre de Développement de l’Energie et des Ressources Hydrauliques a indiqué qu’une série de mesures est élaborée par son ministère à travers une lettre adressée au gouvernement afin d’apporter des réponses concrètes. Il s’agit, entre autres de :

- l’amélioration du taux d’électricité (augmentation de la production de l’électricité). Pour ce faire, des actions ont été entreprises par nos partenaires au développement ;

- Projet hydro-électrique ;

- Projets de construction des champs solaires à Bangui pour 50 mégawatts mais révisé, à 40 mégawatts. La Banque Mondiale a déjà apporté un financement ;

- Finalisation de remplacement de Boali3.

- Réhabilitation des groupes thermiques de Bangui.

- Réalisation des travaux de terrain…

Des nouveaux projets sont en cours dont le montant s’élève à 9.000.000.000 FCFA pour le secteur de l’Energie afin d’accroître l’accès des ménages à l’électricité.

« En somme, dans les trois prochaines années, la production de l’électricité augmentera de 50 mégawatts, pour 18 mégawatts précédemment et va passer à 70 mégawatts. Une requête de 19.000.000.000. FCFA pour la production hydro-électrique de Mobaye est lancé afin d’atteindre Langandji, Kongbo, Alindao, Kémbé… et probablement, Bangassou. Les travaux d’électrification de Béloko ont été déjà réalisés », a martelé Djono Ahaba. Il a terminé ses propos en souhaitant un joyeux anniversaire de 50 ans au staff dirigeant de l’ENERCA et à tout son personnel.

Quant au Directeur Général de l’Enerca, Thierry-Patient Béndima, il a brossé succinctement l’historique de l’Enerca en ces termes : « L’électrification de la République Centrafricaine a démarré en 1942 par la ville de Bangui. Elle a été assurée par la Société Union Electrique d’Outre-mer (UNELCO) à partir d’une centrale équipée de trois (3) groupes et gaz dont deux (2) de puissance de 250 CV et le troisième de 75 CV à travers un réseau de distribution Basse -Tension en 230/130 V et comptant cinquante (50) abonnés.

En 1950, il y a eu la création de la Société Equatoriale d’Energie (SEEE) et l’électrification de la ville de Bouar par la création d’un centre équipé de groupe électrogène.

En Mai 1955, il y a eu un aménagement sur la rivière de Mbali située à 95 Km de la capitale Bangui, avec installation de deux groupes de 1700 Kw chacun.

En 1967, la République Centrafricaine a mis fin à la concession UNELCO et crée la Société «Energie Centrafricaine» (ENERCA) avec un capital initial de 2.704.948.094F CFA appartenant en totalité à l’Etat, la centrale de Boali 1 a bénéficié de l’installation d’un troisième groupe de 1750 KW suivi de celui du quatrième groupe de même puissance.

Par le décret n°68/018 du 12 janvier 1968, l’Etat Centrafricain a étendu la compétence de l’ENERCA en lui confiant la gestion et l’exploitation du centre de Bouar.

Le 1er janvier 1969, la Société Hydraulique de Boali (SHB) a été créée avec des capitaux centrafricains pour permettre le transfert des actions rachetées à la SEEE par l’Etat Centrafricain.

Dans la même année, fut électrifiée la ville de M’baïki avec un centre équipé de groupe électrogène et rattaché à l’ENERCA le centre de production hydroélectrique de Boali 1 combiné avec l’installation du cinquième groupe de puissance identique aux autres.

Par décision politique, l’Etat a ordonné en 1970, l’électrification des villes de Bambari, Ndélé et Bossangoa suivies des centres de Berberati et Carnot en 1971.

Au cours de la même année 1971, ce fut le passage du réseau Moyenne Tension de Bangui de 5,5 KV à 15 KV.

De cette histoire humaine, il y a eu deux phases. La première qui va de 1967 à 1998 où il y a eu des efforts d’investissement et d’extension du service publique d’électricité tant à Bangui que dans les villes de province allant de 1969 à Mbaïki, à Kaga Bandoro en 1998. Il y a eu la construction de l’aménagement hydroélectrique de Boali 2 avec une seconde ligne de transport en technologie de 110 KV en 1976, le barrage de régulation sur la M’bali en 1989 et le renforcement de la capacité de la centrale thermique de Bangui en 1990. En cette année, la capacité installée s’élève à 42 MW avec une interconnexion avec la RDC sur le barrage de Mobaye.

La seconde phase allant de 1998 à ce jour est marquée plus par un désinvestissement et une aggravation de la vétusté des installations de production, de transport et de distribution accompagnés de réels problèmes de gestion.

Même s’il n y a pas eu d’investissements, nous avons assisté à une augmentation de la demande créant un déséquilibre entre l’offre et la demande et aboutissant à des opérations de délestage dont la durée est passée de 30mn en 2000 à plus de 16 heures par jour en 2017.

Cette situation montre un accroissement réel de la demande pour le système Boali Bangui tant pour les besoins des opérateurs économiques que des ménages.

Mais si ENERCA continue d’exister, c’est aussi grâce à des femmes et des hommes qui ont eu à gérer cette entreprise, à des époques précises, prenant des décisions tant en matière d’investissement qu’en matière de recrutement afin de constituer des ressources stratégiques sur lesquelles l’entreprise a pu compter jusqu’aujourd’hui. A titre d’exemple, Cinquante ans après sa mise en service, la centrale hydroélectrique de Boali 1 continuait à fournir 85% de sa capacité installée.

En 1972, le Gouvernement Centrafricain signe un contrat avec l’entreprise ENERGOPROJEKT (Ancienne Yougoslavie), pour la construction de l’usine de Boali 2 avec une puissance installée totalement de 20 MW.

Le Gouvernement fait électrifier la ville de Bozoum et Mongoumba en 1975.

En 1976, il y a eu l’achèvement de la première phase des travaux d’implantation de l’usine de Boali 2 avec 10 MW et le renforcement de la capacité de la centrale thermique de Bangui par un groupe PAG 18 de 5250 KVA.

Les villes de Bangassou et Sibut furent électrifiées respectivement en 1981 et 1982.

En 1983, il y a eu le renforcement de la Centrale de Bangui par l’installation de deux groupes PAG 12 ayant une puissance de 3.175 KVA chacun.

L’Etat a poursuivi l’électrification des villes de : KEMBE en 1985 ; PAOUA en 1995 ; BODA en 1996 ; KAGA-BANDORO en 1998.

Entre temps en 1998, la centrale thermique de Bangui a été renforcée par l’installation d’un groupe de 6 MW ».

Après cette brève historique de l’ENERCA, le patron de l’Energie Centrafricaine a présenté les perspectives d’avenir de cette société dans les trois prochaines années de la manière suivantes :

- Amélioration de la gestion et de restauration de la confiance basée sur l’investissement ;

- Augmentation du volume de production tant pour Bangui que les villes de provinces ;

- Rehausser les performances commerciales ;

- Participer à la satisfaction de nos clients et améliorer les capacités de financement des investissements ;

- Gérer l’amélioration et la migration technologiques ;

- Travailler à réduire le volume des portefeuilles des impayés ;

- Participer à l’amélioration des performances de l’Enerca ;

En réponse aux questions des journalistes, le ministre a indiqué que la privatisation de l’Enerca n’est pas envisageable par le gouvernement. Mais il faut augmenter la production de l’électricité. S’agissant des villes de l’arrière-pays, il faut s’acheminer vers la production solaire. Il a tout de même noté que quatre arrondissements de la ville de Bangui vont bénéficier de l’extension de Boali 2 mais cela ne veut pas dire que le problème de l’électricité est résolu. Et d’ajouter, « nous allons tout faire pour rattraper le retard en termes d’électricité. Je vous assure que d’ici trois ans, lors du quinquennat du président de la République, une bonne partie du pays sera électrifiée ».

Pour le DG de l’Enerca, il a rassuré les professionnels des médias qu’il va tout mettre en œuvre pour que la confiance règne, que les relations soient conviviales à travers les clients, les fournisseurs. Quant au dédoublement de Boali 2, il a indiqué que le problème de délestage ne sera pas supprimé. Abordant la sécurisation de l’installation de l’Enerca, il a dit que la société le fait à travers la communication et que la population doit savoir que les matériels de l’Enerca sont d’utilité publique. Elle doit les protéger.

En ce qui concerne le blocage de la reprise des travaux de Boali 3, le ministre a dit que les travaux avaient été réalisés à 80%. A cause de la crise, les installations ont été vandalisées. Il faut renégocier avec la Chine. Et de poursuivre, « le programme de développement de l’énergie par le gouvernement ne se limite pas seulement à l’élaboration des projets. C’est un processus et cela revient de droit au gouvernement. On ne peut pas dissocier la pacification du pays avec la relance de l’économie. Les deux doivent aller ensemble ».

C’est sur ce jeu de questions-réponses que le rideau était définitivement tombé sur cette conférence de presse aux alentours de 17 heures.



Denis LOUGOUSSOU-NGOUVENDA
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