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Demande d’asile rejetée : "Les anti-balaka ont menacé de me tuer [...] Je ne peux pas rentrer"
Publié le mercredi 1 novembre 2017  |  INFO MIGRANTS
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© Autre presse par DR
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Teddy Jamel, 25 ans, a fui la Centrafrique pour la France, au début de l'année 2016. Le jeune homme se dit menacé de mort dans son pays : sa mère est musulmane, son père chrétien. Les deux camps le considèrent comme un traître. Sa demande d'asile a été rejetée ce mois-ci. Il raconte.

Je m’appelle Teddy Jamel, j’ai 25 ans et je suis originaire de la République Centrafricaine. Je vis en France depuis un an et demi, je suis arrivé le 7 mai 2016. Deux semaines après avoir posé le pied sur le sol français, j’ai déposé un dossier de demande d’asile. J’ai attendu la réponse de l’Ofpra pendant plus d’un an. Le 27 octobre 2017, j’ai reçu une lettre m’annonçant que ma demande d’asile était rejetée.

Je ne sais pas quoi faire. J’habite chez des connaissances, à droite, à gauche, chez des amis. Mais pour combien de temps ? En ce moment, je suis à Torcy [en région parisienne] chez la tante d’un ami que j’ai rencontré en France. Mais je ne vais pas pouvoir rester dans cette situation. J’ai toujours réussi à éviter de dormir dans la rue bien que je n’ai jamais eu de réponse pour aller en CADA [centre d’accueil pour demandeurs d’asile], je crains de m’y retrouver pourtant.

Les allocations que l’Ofii me donnait [pendant que j’étais demandeur d’asile] se sont arrêtées. Je ne reçois plus rien. Je ne sais pas comment faire.

Je ne peux pas rentrer en Centrafrique, ma vie est risquée là-bas. Ma mère est musulmane et mon père est chrétien. Il est mort quand j’étais petit. Ma mère n’avait pas d’argent et elle était âgée, alors elle m’a envoyé vivre avec mon oncle, le frère de mon père, un chrétien lui aussi. Il s’occupait de moi.

Tout allait bien jusqu’au début de la guerre. Très vite, j’ai été dans le viseur des deux camps.

Quand j’allais rendre visite à ma mère, on me disait que j’étais chrétien et que je ne pouvais pas rester. Quand j’allais rendre visite à la famille de mon père, on me traitait de traître parce que je fréquentais les deux camps. Les anti-Balaka [milices chrétiennes opposées aux combattants de la Seleka] ont menacé de me tuer. Ils ont détruit la maison de mon oncle, juste parce qu’il me logeait.

Pour me protéger, j’ai dû aller dans un camp de réfugiés à Bangui, dans le quartier Km5 [à majorité musulmane]. Là-bas, on m’a accusé de "comploter" avec les chrétiens, quand mon oncle et ma famille paternelle venaient me voir.

Je ne pouvais plus travailler : j’étais en stage au ministère de l’environnement, dans le secteur chrétien, à Bangui. Il fallait que je traverse toute la ville pour aller sur mon lieu de travail, c’était dangereux. J’avais peur, je ne pouvais pas assurer ma sécurité.

Mon directeur de stage m’a appelé, inquiet par mon absence. Je lui ai tout expliqué. Il m’a dit qu’il allait m’aider, mais qu’en attendant, il fallait que je parte dans un autre camp. Je suis allé de l’autre côté de la frontière, en République démocratique du Congo, à Zongo. Je suis resté un an là-bas.

Mon directeur de stage m’a ensuite dit qu’il allait m’aider à me faire sortir du pays. Il avait des connaissances, m’a-t-il expliqué. Il m’a obtenu un visa Schengen "court séjour" pour un mois, direction la France. Il m’a acheté le billet d’avion. J’ai eu de la chance d’avoir son aide. Je ne veux pas rester définitivement en France, mais j’aimerais prolonger mon séjour ici le temps que la situation redevienne comme avant dans mon pays.

La rédaction
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