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Centrafrique : les victimes de Jean Pierre Bemba réclament une indemnisation individuelle
Publié le jeudi 23 novembre 2017  |  RJDH-Centrafrique
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BANGUI–Condamné à 18 ans en mai 2016 par la Cour Pénale Internationale pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par ses combattants entre 2002 et 2003 en Centrafrique, les victimes de Jean-Pierre Bemba ont demandé un dédommagement individualisé.

Venus à la rescousse du pouvoir chancelant du Feu président Ange Félix Patassé menacé par la rébellion du Général François Bozizé, les combattants du Mouvement de Libération du Congo de J.P Bemba ont commis entre 2002 et 2003 des crimes de guerre et crimes contre l’humanité. L’ancien vice-Président congolais a été condamné en juin 2016 à 18 ans par la Cour Pénale Internationale (CPI).

Ainsi, un an après sa condamnation et à quelques semaines que la CPI rende son ordonnance de réparation, les 5.229 victimes du MLC ont réclamé à la CPI « des réparations individualisées » dans un rapport publié par la Fédération Internationale de Droits de l’Homme (FIDH) le 20 novembre. Ce document qui est le résultat d’une enquête de la FIDH auprès des victimes effectuée en RCA du 9 au 16 juin, rapporte « l’extrême indigence et détresse des victimes des crimes commis entre 2002 et 2003 ».

S’agissant des réparations, les victimes désirent qu’elles soient « de préférence en espèces pour leur donner accès à la santé, l’éducation, un emploi, ou un logement ». Par ailleurs, elles ne souhaitent pas que l’Etat soit aussi le gestionnaire des « projets collectifs » invoquant « la corruption généralisée dans le pays ».

Dans son enquête, l’ONG déplore la précarité des victimes du MLC. Elle souligne que les victimes « ayant parfois tout perdu (proches, soutiens, biens), beaucoup sont malades (contamination par le VIH lors des viols) et souffrent de séquelles physiques et psychologiques graves ». La Fédération Internationale de Droits de l’Homme déplore que les victimes « sont en outre stigmatisées et objet de moqueries, rejetées par leurs proches et communautés. Ainsi, toutes les femmes rencontrées ont été abandonnées par leur mari et doivent élever seules leurs enfants ». Aussi, difficile pour ses victimes stigmatisées de reconstruire leur vie quinze ans après les faits, déplore FIDH.

Comment seront financées ces réparations ?

Pour la troisième fois de son histoire après 15 ans d’existence, la CPI prononcera une ordonnance de réparations après celle du jihadiste malien Ahmad al-Mahd (2012) et de Germain Katanga en 2014.

Contrairement à Germain Katanga qui n’a pas versé les réparations de lui-même « du fait de son indigence », son compatriote J.P Bemba risquera d’indemniser lui-même ses victimes, estime la FIDH. Car, en dépit du Fonds au Profit des Victimes (FPV) mis en place par la CPI pour remédier à l’indigence des accusés, les victimes ont déclaré à la Fédération Internationale de Droits de l’Homme qu’« elles souhaitent que ces réparations puissent surtout être directement financées par Jean-Pierre Bemba ».

Qu’est-ce que le Fonds au Profit des Victimes (FPV) ?

Distinct de la Cour Pénale Internationale, le FPV a été créé au sein du système du Statut de Rome et est dirigé par un Conseil de direction élu par l’Assemblée des États parties. Le Fonds appuie et met en œuvre des programmes qui prennent en charge les préjudices découlant de crimes de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre relevant de la compétence de la CPI. Pour y parvenir, le Fonds a un double mandat : exécuter les ordonnances de réparation rendues par la Cour ; offrir une assistance à travers un soutien physique, psychologique et matériel aux victimes et à leur famille.

Le FPV intervient en Ouganda en soutien aux victimes de la LRA de Joseph Kony.

En 24 mars 2017, la CPI a ordonné les réparations individuelles et collectives en faveur des victimes des crimes commis par le chef milicien Germain Katanga.

Dossier à suivre…
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