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Centrafrique : La loi de finance 2018 est adoptée sans toucher aux questions de fond et de forme, selon Thierry Vackat
Publié le mercredi 6 decembre 2017  |  RJDH-Centrafrique
Thierry
© Autre presse par DR
Thierry Vackat
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BANGUI — Thierry Vackat député de Mongoumba a quitté l’hémicycle de l’Assemblée lors du vote du budget pour l’exercice 2018. Selon lui, l’absence de la loi de règlement pour justifier les dépenses ne passe pas. Président de la commission défense à l’Assemblée Nationale, il clame son désaccord à la ligne de crédit accordée à la défense par le budget 2017 et qui est viré par le décret 17.308 du chef de l’Etat. Il soutient sa position par l’institutionnalisation des structures militaires cas de garde rapproché qui selon lui est en violation de l’article 27 de la constitution du 30 mars 2016.

RJDH : Monsieur Thierry Vackat bonjour !

TV : Bonjour !

RJDH : Lors du vote de projet d’exploitation de loi des finances soumis au parlement, vous avez refusé de voter et vous avez claqué la porte pour sortir. Qu’est-ce qui justifie votre attitude ?

TV : Vous savez, le député est libre. Il peut assister à un débat tout comme il peut sortir. Il y’a des choses qui frustrent et parfois, on se demande quel est notre rôle de député. Par rapport à cette loi de finances, d’une manière fondamentale et qu’on ne s’est pas penché dessus, en votant comme si c’était de la lettre à la poste, sans vérifier. C’est quand même l’argent du contribuable centrafricain. Donc de ce fait, je ne peux pas m’associer à cette parodie.

RJDH : Vous qualifiez de parodie le vote de ce projet de loi alors que plusieurs députés dont votre groupe parlementaire qui ont approuvé la loi que vous qualifiez de vote « comme lettre à la poste ». Quels sont les points fondamentaux pour lesquels vous n’en êtes pas d’accord ?

TV: La forme et le fond de ce projet de loi posent problème. En la forme, c’est que le gouvernement doit faire parvenir au bureau de l’Assemblée Nationale, un projet de loi de règlement pour que le bureau donne son quitus. C’est cette loi de règlement qui montre quels sont les différents taux d’exécutions de l’exercice antérieur. Ce qui n’est pas le cas !

Le président de la République a pris un décret portant virement d’un crédit à des départements. Mais la loi en la matière et la constitution disent qu’il faut passer par l’Assemblée Nationale, cela n’a pas été respecté et même ces 10 milliards qui sont sortis du Trésor public je vais dire, octroyés à certains départements dont la défense n’ont pas été mentionnés dans l’exposé de motifs du projet de loi des finances. Donc sur la forme et sur le fond, il y a des doublants, des lignes fictives qui existent. Mais on n’a pas pu aller au fond pour voir ces anomalies et on a préféré réajuster pour faire passer cette loi, parce qu’on aime la faire passer. C’est pour cela que je qualifie de parodie, tout ce qui a été fait de mise en scène qui n’honore pas notre pays.

RJDH : Donc selon vous, ce vote est une mise en scène ?

T V : C’est une mise en scène.

RJDH : Après votre intervention, le président de l’Assemblée Nationale Abdou Karim Meckassoua a regretté le fait que le débat n’était pas à la hauteur et des rumeurs de soupçons de corruption ont circulé. Dans les coulisses de l’Assemblée pouvez-vous nous confirmer qu’il y a eu pots de vin lors de ce vote ?

TV : Vous venez de me tirer le verre du nez. Mais si le président même a dit que nous n’avons pas abordé du fond ce problème, c’est que nous disons la même chose, le président et moi. On me l’a confirmé que certains groupes des parlementaires ont reçu 3 millions chacun, venant du ministère des finances.

RJDH : Le problème d’avoir de quitus de député par le truchement d’argent devient de plus en plus récurent. Comment expliquez-vous cela ?

TV : Cela donne de la nausée, mais moi je prône l’éthique de ce métier noble que nous exerçons. Parce que c’est le peuple qui nous a choisis. Et je me suis rendu compte que parfois, ce qui se passe dans ce pays, nous sommes victimes de notre propre turpitude, de nos propres bêtises. Donc à ce niveau, vous allez voir que certains députés sont mieux traités que les autres et on peut passer par là pour faire des bêtises.

RJDH : Alors vous êtes membre du groupe parlementaire (chemin de l’espérance), lors de la mise en place du vote de président et du bureau de l’Assemblée Nationale en 2016, cette question a été soulevée. Ne pensez-vous pas que la corruption est déjà érigée en mode de gouvernance en cette 6e législature ?

T V : Non ! Il ne faut pas faire de l’amalgame pour la mise en place du bureau de l’Assemblée Nationale. Il y a des gens qui se retrouvent entre eux, il y a des stratégies si vous regardez bien, parmi tous les candidats qui étaient au perchoir dont moi y compris, je peux vous rassurer que plusieurs candidats ont donné de l’argent aux députés que ce que les gens prétendent que Meckassoua ait fait. Je puis vous le confirmer.

RJDH : Honorable, je vous remercie !

T V : Je vous remercie monsieur le journaliste.

Propos recueillis par Jean Fernand Koena et Marly Pala
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