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« Le retour en force de la diplomatie russe est le signe qui atteste que le combat idéologique est effectif en RCA », dixit Eddy Symphorien Kparékouti du PUR
Publié le mardi 9 janvier 2018  |  RJDH-Centrafrique
Eddy
© Autre presse par DR
Eddy Symphorien Kparekouti, président du Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR)
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BANGUI — La dotation des forces centrafricaines en armes par la Russie continue d’inspirer des leaders politiques. Eddy-Symphorien Kparékouti, président du Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR), sur un ton prudent a engagé les autorités à tout expliquer au peuple. Pour lui, le retour en action de la Russie lance un combat idéologique en RCA.

Monsieur Eddy Symphorien Kparekouti Bonjour

ESK: Bonjour Monsieur le journaliste

Vous êtes président du Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR). Ces derniers jours, l’actualité politique de la République Centrafricaine est axée sur la dotation des forces centrafricaines en armes par la Russie. Quelle analyse faites-vous du retour de la diplomatie russe ?

ESK:Merci pour l’occasion que le RJDH me donne. J’aimerai d’entame, présenter mes vœux au RJDH pour la qualité du travail qu’il fait et à travers vous, à tous vos lecteurs et auditeurs ainsi qu’à l’ensemble du peuple centrafricain.

Le retour en force de la diplomatie russe est le signe qui atteste que le combat idéologique est effectif en RCA. Comme vous savez, le monde a été divisé depuis 1945 en deux principaux blocs. Ce qu’il faut savoir, c’est que la Russie est venue en RCA pour défendre et faire la promotion de l’idéologie qu’elle représente. L’avantage de ma Russie est qu’elle a son amie sur le terrain, je veux parler de la Chine.

Jeu idéologique, certes mais les intérêts l’entourent.

ESK :Comme je viens de vous le dire, l’arrivée de la Russie lance véritablement le combat idéologique sur le terrain qui est depuis toujours occupé par la France. Je dois préciser que ce que ces puissances font, c’est justement l’extension de leur politique intérieure. Mais au-delà de tout, ce sont les intérêts qui encadrent tout ce que les Etats font à travers le monde. Donc, vous avez raison de dire que ce sont les intérêts qui déterminent l’élan des super puissances en RCA et partout ailleurs. C’est ce que j’ai fait ressortir dans la dernière édition de mon espace d’échanges dénommé « CAMAPOROSSOTILASSO » dont le thème a été qui des Etats-Unis, la France, la Chine et la Russie aime la Centrafrique plus que les Centrafricaine ? C’était un débat intéressant en direct avec les compatriotes qui ont compris que l’intérêt de la RCA ne peut être défendu et protégé que par des Centrafricains parce que personne ne saurait aider ce pays mieux que les Centrafricains.

La France est en Centrafrique depuis des années. Est-ce que la relance effective de la diplomatie russe peut bouleverser les positions ?

ESK :On doit comprendre que c’est le début de la guerre idéologique. Ce que les autorités ne semblent pas bien voir, c’est qu’il y aura des manipulations pour pousser aux fautes et aux troubles. Là, il faut se préparer pour anticiper cette situation.

Alors sur votre question, nous pensons qu’il y aura un véritable bouleversement dans les positions surtout celle de la France qui est trop théorique alors que les Russes sont pragmatiques. L’avantage pour la RCA, cette situation donne la position d’avoir à faire des choix réels sur des questions stratégiques. Les Russes viennent pour gagner du terrain alors que la France veut le conserver. C’est ce que j’appelle conflit idéologique, ce qui a aussi des conséquences.

Vous êtes donc inquiet ?

ESK: Je suis très inquiet parce que tout peut basculer si on n’arrive pas à porter la bonne manche.

La RCA a de mauvais souvenirs avec des régimes qui sont tombés lorsqu’ils se sont rapprochés du bloc que représente la Russie.

ESK:Les contextes ne sont pas les mêmes.

Le centrafricain qui écoute votre analyse, peut vous opposer le fait que la Russie arrive à mettre en difficulté l’Occident sur le dossier syrien et par conséquent celui de la RCA.

ESK : Les contextes ne sont pas les mêmes, je vous le dis. Vous savez, nous sommes un pays colonisé par la France. Donc la France a sa main sur notre pays depuis 1880. Et aujourd’hui, il y a plusieurs Centrafricains qui sont français. C’est pourquoi on appelle à la vigilance. Le gouvernement doit orienter et dire au peuple exactement sa position. Nous sommes là pour suivre la position de note gouvernement.

Une armée en pleine reconstruction ou encore en pleine refondation. Pensez-vous que l’armée centrafricaine est à même d’atteindre des objectifs avec l’orientation de notre diplomatie ?

ESK: L’armée centrafricaine est dominée par le mécanisme colonial. Il y a plein de militaires qui ont appris ce qu’on appelle la guerre et qui se trouvent aujourd’hui au ministère de la Défense et on se demande qu’est-ce qu’ils font là-bas ? En réalité, ils sont là pour partager des informations avec leurs maîtres qui les ont formés.

Nous voulons exactement savoir pourquoi le gouvernement n’explique pas ce qui se passe au peuple parce que c’est le peuple qui doit soutenir la politique du gouvernement et qui doit soutenir aussi l’armée mais aussi donner les informations à l’armée et au gouvernement. Le peuple doit comprendre exactement quelle est la ligne que le gouvernement a prise.

Pour vous, c’est trop tôt aujourd’hui pour la RCA de s’orienter vers la Russie ?

ESK: Le gouvernement peut s’orienter dès maintenant, c’est un choix. Mais il faut décider dès maintenant. Mon problème, c’est que le peuple doit savoir exactement ce qui se passe. Si le gouvernement est avec la France, il faut d’abord recadrer cette relation qui a daté et qui a causé plusieurs Coup d’Etats.

Monsieur Kparekouti, je vous remercie.

E S K: Je vous remercie aussi !

Propos recueillis par Jean Fernand Koena
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