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Histoire Militaire : la polémique sur la date de la fin de la 2e Guerre Mondiale
Publié le mardi 8 mai 2018  |  RJDH Centrafrique
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Bangui — Le 8 mai de chaque année, les Alliés de la Deuxième Guerre Mondiale exceptée la Russie (ex URSS) célèbre la fin de ce conflit planétaire qui a fait des millions de morts. Cependant, Moscou commémore la capitulation de la Wehrmacht, l’armée allemande le lendemain. Deux actes de la reddition allemande ont été signés le 7 mai à Reims et le 8 mai à Berlin. Pourquoi cette polémique qui annonça les débuts de la Guerre Froide entre les anciens ennemis de l’Axe ? Et quelle leçon les centrafricains tirent-elle ?

Après ses succès depuis le déclenchement de la Guerre Mondiale, le 1e septembre 1939 par l’attaque de la Pologne, l’Allemagne nazie d’Adolphe Hitler et la Wehrmacht commencèrent à perdre le conflit face aux Alliés (France, Angleterre, Etats-Unis d’Amérique et Union des République Socialistes Soviétiques).

Après la prise de Nuremberg par la VIIe armée américaine le 20 avril 1945, Berlin fut assiégé quatre jours plus tard par les soviétiques. Le 25 avril 1945, la Ve garde soviétique et la Ie armée américaine établirent le contact à Torgau, sur l’Elbe, au nord-est de Leipzig. Dans la dernière semaine d’avril 1945, la résistance contre les Alliés cessa pratiquement partout, mais sur le front est, les troupes allemandes luttèrent désespérément pour éviter d’être faits prisonniers par l’Armée Rouge (URSS).

Reconnaissant sa défaite, Hitler, le chancelier du IIe Reich se suicida dans l’après-midi du 30 avril 1945, dans son bunker berlinois. Son dernier acte officiel fut la nomination de l’amiral Karl Dönitz comme son successeur à la tête du IIIe Reich grabataire.

L’amiral Karl Dönitz, un fidèle d’Hitler décida de se rendre aux Alliés. Il confia au général Jodl le soin de négocier la capitulation allemande. Car, les allemands crurent qu’américains et britanniques seraient plus conciliants que les russes. Grande fut sa déception lorsqu’on lui présenta dans la nuit du 6 au 7 mai l’acte de reddition du IIIe Reich.

Alors, le 7 mai 1945 à 2 h 41 à Reims, la capitulation allemande fut signée. « Le Haut Commandement allemand donnera immédiatement des ordres à toutes les autorités militaires navales et aériennes allemandes sous contrôle allemand de cesser toutes les opérations actives à 23 h 01 (heure d’Europe centrale) le 8 mai, et de rester sur les positions occupées à ce moment. Aucun navire, bâtiment ou avion ne devra être sabordé et aucun dégât ne devra être effectué à leur coque, machinerie ou équipement », lit-on dans le texte présenté à Reims.

L’acte de reddition reconnaît la capitulation sans condition du Troisième Reich – sur les deux fronts simultanément – et ordonna la cessation des combats le 8 mai à 23h01.

Mais Staline, furieux ne digéra pas cette signature qui apparut à ses yeux comme une attaque contre l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Il était mécontent car, « le document signé à Reims offrait aux Américains le prestige lié au fait que la capitulation générale allemande ait lieu sur le front Ouest, au quartier général d’Eisenhower. Les Allemands, pour leur part, obtenaient un « report de l’exécution » de près de deux jours, ce qui permit à un nombre incalculable de soldats allemands de se ruer vers l’Ouest et de gagner les lignes anglo-américaines, plus hospitalières que celles de l’Armée Rouge ». Pour le leader russe, « Berlin ayant été prise par les Soviétiques le 2 mai, cette ville constituait symboliquement le meilleur endroit pour rendre hommage au Petit père des peuples ».

Donc pour des raisons de prestige et de reconnaissance à l’URSS, « Staline veut qu’elle ait lieu sur le territoire de l’ennemi vaincu, symbolisant l’emprise des vainqueurs sur les dirigeants ainsi soumis. Staline obtint des Américains et Anglais qu’une cérémonie soit organisée à Berlin, dans la capitale vaincue. Les représentants des pays Alliés se rendent dans la périphérie est de la capitale allemande pour célébrer leur triomphe.

Le texte présenté à Berlin fut presque semblable à celui de Reims. Sauf que dans le document il est fait mention que « le Haut Commandement allemand donnera immédiatement à toutes les autorités terrestres, navales et aériennes allemandes, ainsi qu’à toutes les forces sous contrôle allemand, l’ordre de cesser toutes opérations militaires le 8 mai à vingt trois heures, heure de l’Europe centrale, et de rester sur les positions occupées à ce moment et de désarmer complètement, en remettant leurs armes et leur équipement aux Commandants alliés locaux ou à des officiers désignés par des représentants des Hauts Commandants Alliés ».

A Berlin, une cérémonie fastueuse fut organisée pour officialiser la reddition allemande aux yeux du monde entier le 8 mai 1945. A la faveur du fuseau horaire, il est donc minuit à Moscou. Raison pour les Russes de commémorer la capitulation allemande le 9 mai.

Si en Europe, en France et dans ses anciennes colonies, la fin du 2e conflit mondial est célébré le 8 mai de chaque année, « c’est parce que la nouvelle a été annoncée dans toutes les capitales occidentales ce jour-là (8 mai), à 15h. Soit un jour après la signature de Jodl à Reims ». Mais en Russie, elle est célébrée le 9 mai de chaque année. « Car Staline voulait que l’heure officielle de la capitulation soit établie à partir du fuseau horaire soviétique ».

Cette polémique était déjà un signe précurseur de la Guerre Froide qui divisera le monde en deux Blocs (Est –Ouest) avec son lot de malheurs.

Mais signalons que la 2e Guerre Mondiale n’a pas pris fin en mai 1945, car elle continua entre Américains et Japonais dans le Pacifique.

Quelle leçon tirée par les centrafricains ?

Pour nous centrafricains, cette polémique pour une question de prestige et de leadership entre les anciens Alliés Occidentaux au temps de la 2e Guerre Mondiale qui ont pu vaincre l’ennemi commun doit nous interpeller.

Aujourd’hui la République Centrafricaine, notre pays est englué dans une crise militaro-politique très profonde. Pour résoudre ce conflit, différents acteurs s’y investissent dans son règlement et nous présentent leurs recettes : Amnistie pour les criminels de guerre pour une paix durable pour les uns, arrestation, jugement et condamnation des criminels de guerre pour retrouver la stabilité pour les autres. Cette tergiversation profite aux criminels qui profitent allégrement et font des malheurs.

Et, un nouvel acteur est rentré dans la danse en Centrafrique, notamment les Russes. Beaucoup de nos compatriotes attendent de voir si sa méthode sera la meilleure.

Dans cette tergiversation d’idées, le peuple centrafricain est face à son histoire et devra combattre les acteurs invisibles de cette guerre dont l’ultime but est le pillage des ressources minérales et non ce cliché de guerre confessionnelle que ressasse certaine presse.

A l’occasion de ce 8 mai, nous rendons aussi un hommage aux braves Oubanguiens du Bataillon de Marche N°2 qui, partit du Territoire de l’Oubangui – Chari contribua à la libération de la France.

Quelle a été la gratitude de la France à ces vaillants Oubanguiens ?

Fleury Agou

Historien-Journaliste-Communicateur-Blogueur
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