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Centrafrique : Les chenilles contre l’insécurité alimentaire

Publié le mercredi 15 aout 2018  |  RJDH Centrafrique
Commerçante
© Autre presse par DR
Commerçante proposant des chenilles
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BANGUI — Depuis que les grosses pluies s’abattent sur les forêts centrafricaines, la population, surtout celle de l’Ouest, de Bangui et sa périphérie se régalent avec la chenille. Une habitude alimentaire ancestrale riche, sous-exploitée mais menacée par les actions anthropiques.

Du marché de Bimbo à celui de Pétévo, sans oublier ceux de PK 12, de Combattant ou le marché de nuit de Sango, les chenilles, très appréciées des centrafricains abondent. Grossistes et détaillants tirent les dividendes du commerce de cet insecte comestible très apprécié.

Pendant les mois de juillet et août, les chenilles, surtout l’espèce Sapelli sont ramassées en forêt et vendues. Contribuant à l’alimentation, elles sont une source de revenues pour les commerçantes et les communautés riveraines des zones de cueillette ou de ramassage.

Abondante et riches en protéine, les chenilles sont une opportunité pour la République Centrafricaine confrontée à une insécurité alimentaire depuis le déclenchement du conflit en 2013.

Comme l’a encouragé l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) en novembre 2004 après une recherche, « les insectes comestibles, importante source de protéines en Afrique Centrale ». La FAO et de nombreuses Organisations ont noté que la chenille a une « une forte valeur nutritionnelle ». Car, dans 100 grammes de chenilles séchées, il y a environ 53 grammes de protéines, 15 % de lipides et 17 % d’hydrates de carbone. « Leur valeur énergétique s’élève à environ 430 kilos calories pour 100 grammes. Les insectes présenteraient également une proportion plus importante de protéines et de lipides que le bœuf et le poisson avec une forte valeur énergétique », a indiqué le communiqué de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture.

Et, l’enquête a montré que « les chenilles sont riches en minéraux tels que le potassium, le calcium, le magnésium, le zinc, le phosphore et le fer ainsi que diverses vitamines. La recherche montre que 100 grammes d’insectes couvrent plus de 100 % des apports journaliers recommandés en minéraux et en vitamines ». Compte tenu de sa forte valeur nutritionnelle, la farine de chenilles incorporée dans la bouillie et servie aux enfants est efficace contre la malnutrition.

Alors, vu l’importance de cet aliment et au lieu d’attendre l’aide alimentaire des ONG pour nourrir les enfants malnutris, il est souhaitable que les autorités centrafricaines encouragent la transformation de la chenille en farine. Cela a été initié dans un passé par des sœurs missionnaires catholiques, mais non perpétué.

Energétique et protéique, la consommation de la chenille est beaucoup conseillée, mais surtout avec précaution, car elles contiennent une quantité importante de lipides. A cet effet, « il est recommandé de les faire cuire au four, à la vapeur ou à l’eau bouillante », conseille-t-on.

Comment rentabilisées les chenilles ?

Alternative contre l’insécurité alimentaire Afrique centrale, la chenille est aussi une source de gain pour les riverrains des forêts dont elles logent. Elles les collectent et les vendent aux commerçantes. Qui à leur tour, les revendent aux consommateurs sur les marchés.

A l’instar du Burkina Faso, de la RDCongo, du Soudan et du Nigeria, la République Centrafricaine pourra exporter l’espèce Sapelli très prisée en France et en Belgique. « Environ 5 tonnes et 3 tonnes d’espèces de chenilles séchées chaque année de la République démocratique du Congo. Les exportations annuelles vers la Belgique sont évaluées à 41 500 dollars », rapporte la FAO.

Aussi, le ramassage de la chenille est un moyen efficace de préserver l’écosystème. Car, après plusieurs années celles-ci peuvent détruire des arbres en se nourrissant de leurs feuilles.

Par ailleurs, il est aussi important de sensibiliser sur la méthode de cueillette et de ramassage. Car, dans certaines régions de Centrafrique, les arbres sont coupés pour bien ramasser les chenilles et les sociétés forestières ne cessent de réduire les espaces.
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