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Centrafrique : « L’année scolaire 2018-2019, une année d’espoir », dixit Christine Muhigana représentante de l’Unicef

Publié le mardi 18 septembre 2018  |  RJDH Centrafrique
Rentrée
© Autre presse par DR
Rentrée scolaire à Bangui
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BANGUI —Le Fonds des Nations Unies pour l’Education (Unicef), premier partenaire de l’éducation dans le pays s’évertue chaque année pour la bonne marche de l’enseignement en Centrafrique. Pour cette année scolaire lancée ce 17 septembre sur tout le territoire national, Christine Muhigana représentante de l’Unicef la place sur un signe d’espoir et rappelle que l’école, les enseignants, les élèves ne sont pas une cible. Propos tenus lors d’une interview exclusive avec le RJDH.

RJDH: Mme Christine Muhigana, Bonjour, vous êtes la Représentante de l’UNICEF en République Centrafricaine. A quelques jours de la rentrée scolaire, vous en tant que partenaire numéro 1 de l’éducation en Centrafrique, dites-nous sous quel signe placez-vous cette rentrée ?

Christine Muhigana : L’année scolaire 2018-2019 pour nous commence par une note d’espoir. Elle est marquée par une régularité de la production des annuaires statistiques, nous avons désormais un Rapport d’Etat sur le Système Educatif National qui est en cours de finalisation et nous sommes en train d’appuyer le ministère dans l’élaboration d’un Plan Sectoriel de l’Education. Donc au-delà du fait que nous préparons la rentrée de petites filles et de petits garçons à l’école, nous avons le sentiment que nous accompagnons un système en reconstruction, qui est en bonne voie pour d’être un environnement qui accueillera les enfants pour un apprentissage

RJDH: L’Unicef soutien le secteur de l’éducation depuis plusieurs années, quels sont en résumé les actions menées l’année dernière ?

Christine Muhigana : L’année dernière a été marquée par la fin de deux programmes majeurs que nous menions dans le pays. Un projet appuyé par le Partenariat Mondial pour l’Education et un autre par l’Union Européenne où à travers lesquels nous avons contribué à reconstruire, réhabiliter des écoles, les approvisionner en manuels scolaires, à former des enseignants et les maitres-parents là où il y a des maitres-parents. Donc une année pour nous qui est le socle, la base des espoirs que nous avons aujourd’hui d’un système éducatif reconstruit, ou en tout cas en bonne voie de reconstruction dans le pays.

RJDH: Quels sont les programmes que vous envisagez renforcer cette année pour favoriser la bonne marche de l’enseignement en Centrafrique ?

Christine Muhigana : Dans le même temps que nous allons continuer les efforts que nous avons menés avec l’appui de financement de l’Union Européenne et du Partenariat Mondial pour l’Education, nous allons aussi nous assurer que nous avons une meilleure planification de l’éducation dans le pays. Nous sommes dans une situation aujourd’hui où les choses sont caractérisées par beaucoup de perturbations à cause de la crise, à cause des violences qui ont causé des déplacements des populations. Donc ce que nous envisageons aujourd’hui c’est un espoir que nous pouvons mener des activités de planification et de construction plus stable, avec par exemple le fait que c’est la troisième année où nous allons avoir un annuaire statique pour l’éducation qui est vraiment un signe que l’on peut suivre les choses de façon presque stable dans ce pays

RJDH: Aujourd’hui on assiste à des violences dans certaines villes du pays et le droit à l’éducation des enfants en mis à jeu. Comment faites-vous pour garantir le droit à l’éducation des enfants en âge scolaire dans ces zones si l’on sait que l’autorité de l’Etat est affaiblie ?

Christine Muhigana : Je dois dire que ce n’est pas chose aisé quand les familles, les communautés sont déplacées et leur éducation est perturbée. Souvent ils se déplacent vers des endroits où soit il n’y a pas d’école, ou s’il y a des écoles, elles ne sont pas en mesure d’accueillir un surplus dans leur structure. Donc ce que nous faisons par le biais des espaces qu’on appelle des Espaces Temporaires d’Animation et de Protection de l’Enfant (ETAPE) ce sont souvent des hangars, des structures temporaires, soit des enseignants qui se sont déplacés avec ces enfants ou des maitres-parents que nous amenons à niveau en améliorant leurs connaissances pédagogiques pour qu’ils s’assurent que les enfants qui sont déplacés soient le moins perturbés le temps qu’ils sont loin de leurs écoles. Aujourd’hui, nous avons plus de 50 000 enfants qui sont touchés par ce genre d’interventions qu’on appelle ETAPEs qui sont menées dans le cadre d’éducation en urgence. C’est le terme consacré pour ça mais je dois souligner que ce sont des interventions qui n’ont pas vocation à s’éterniser. Les efforts que nous menons c’est de nous assurer qu’on voit que soit ces enfants peuvent intégrer une structure scolaire normale soit œuvrer avec les partenaires à ce que ces familles puissent retourner chez elles et que les enfants puissent réintégrer leurs écoles d’origine.

RJDH: L’Unicef a été frappé par la tuerie de son personnel de l’éducation au nord du pays. Aujourd’hui comment se situe les activités de l’éducation dans les zones sensibles ?

Christine Muhigana : C’est une situation qui reste préoccupante. Nous continuons à œuvre avec des partenaires essentiellement de la société civile nationale pour aller dans ces zones, pour maintenir ces ETAPEs dont j’ai parlé où un apprentissage continue à être donné aux enfants. Pour les endroits où les écoles sont toujours là, les autorités des inspections académiques sont là, ce que nous faisons, encore une fois avec l’appui des partenaires de la société civile nationale et la Minusca et nous assurer que le matériel dont ces écoles ont besoin leur est acheminé pour que les enfants puissent continuer à aller à l’école et apprendre comme tous les autres dans le reste du pays.

RJDH: Quels messages lancez-vous aux groupes armés qui écument les villes et cibles les biens et personnels de l’éducation ?

Christine Muhigana : Notre message est clair et il n’y en a qu’un : les écoles ne sont pas une cible, les enfants qui sont dans ces écoles ou autour de ces écoles ne sont pas une cible et le personnel de l’éducation que ce soit les enseignants, les maitres-parents, les autorités des inspections académiques ne sont pas une cible. C’est ça le message.

RJDH : Madame Merci

Christine Muhigana : Merci à vous

Propos recueillis par Bienvenue Marina Moulougnatho
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