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L’émissaire de l’ONU souhaite la "transparence" en Centrafrique

Publié le vendredi 28 septembre 2018  |  VOA Afrique
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© Autre presse par DR
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la République centrafricaine, Parfait Onanga-Anyanga.
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L'émissaire de l'ONU pour la Centrafrique, Parfait Onanga-Anyanga, souhaite de la "transparence" dans l'approvisionnement d'armes à l'armée centrafricaine par la Russie, la Chine ou les Etats-Unis, et de la "cohérence" dans les médiations comme celle conduite par Moscou.

Dans un entretien jeudi avec l'AFP, Parfait Onanga-Anyanga, dont le mandat s'achève à la fin de l'année, a indiqué aussi avoir un "espoir mesuré mais certain" pour ce pays en reconstruction même si des groupes armés convoitant des richesses minières continuent de s'affronter sur le terrain.


Au lendemain d'une nouvelle demande du président Faustin-Archange Touadéra devant l'Assemblée générale annuelle des Nations Unies de levée totale de l'embargo sur les armes pesant sur son pays, le chef de la force de paix Minusca juge que "le besoin d'armes pour la Centrafrique est indéniable".

Après l'exemption obtenue cette année par la Russie pour livrer de l'armement aux Forces armées centrafricaines (Faca), "la Chine mais aussi les Etats-Unis ont proposé de nouvelles quantités d'armes". "C'est pour une bonne raison, nous allons cette année aider le gouvernement à recruter 1.023 Faca. Jusqu'à 2023, il faudra recruter 1.300 Faca par an, les former, les équiper", précise-t-il.

Les formateurs européens des militaires centrafricains eux-mêmes ont réclamé "une solution parce que c'était dangereux d'avoir des gens formés qui allaient glander à longueur de journée et qui risquaient s'ils n'étaient pas encadrés, utilisés, d'être rattrapés par les démons du passé et refaire de la prédation".

Il y a "besoin d'une transparence la plus claire sur ce type d'opérations", souligne Parfait Onanga-Anyanga. Une vérification par l'ONU, avec le ministère de la Défense et la partie russe, des armes déjà livrées par la Russie vient ainsi d'être effectuée. "Le président du Comité des sanctions va se rendre à Bangui le 2 octobre pour examiner les besoins et nous assurer que ces transactions se font en conformité avec les positions du Conseil de sécurité", précise l'émissaire.

- Risque de "cacophonie" -

Concernant les récents efforts de médiation entrepris par la Russie auprès de groupes armés, dénoncés par la France selon laquelle il n'existe "aucune alternative" au processus conduit par l'Union africaine, Parfait Onanga-Anyanga met en avant l'importance d'une "coordination".

"Nous, aux Nations unies, nous n'avons pas d'a priori mais il est important qu'il y ait de la cohérence dans l'action des partenaires surtout lorsqu'il s'agit de s'engager dans le domaine de la médiation politique". "Il faut absolument une coordination entre les partenaires", insiste-t-il.

"Pour que cela soit constructif, il faut être tous dans la même vision, dans la même approche et c'est la raison pour laquelle, à la demande de plusieurs partenaires, la Russie a accepté de devenir membre observateur du processus de médiation" conduit par l'Union africaine, "comme l'est la France ou les Etats-Unis".

"Ce qui nous a fait avancer en Centrafrique, c'est l'unité des partenaires" de ce pays. "Des démarches solitaires non coordonnées peuvent créer une vraie cacophonie" et profiter aux "groupes armés qui ne demandent qu'à faire du shopping", met-il en garde.

Concernant la force de Casques bleus dont il a la charge - 12.000 militaires et 2.000 policiers -, l'émissaire de l'ONU a admis que le renfort de 900 hommes décidé il y a près d'un an par le Conseil de sécurité n'était pas complètement achevé. "Cela prend du temps de mobiliser les pays", reconnaît-il.

Les troupes rwandaises et népalaises prévues dans le cadre de ce renfort "sont arrivées" mais "tous les équipements ne sont pas encore sur place", indique-t-il.

Depuis son déploiement en Centrafrique en 2014, la Minusca a perdu 70 soldats, dont six depuis le début de l'année.
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