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Centrafrique : Karim Meckassoua dos au mur !

Publié le jeudi 4 octobre 2018  |  Corbeau News
Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : Abdou Karim Meckassoua enfin de retour en Centrafrique
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Le discours prononcé le 1er octobre par le président de l’assemblée nationale à l’occasion de la seconde session parlementaire dans lequel il affirme ne pas être un agneau sacrificiel qui se laissera conduire sagement à l’autel traduit s’il en était besoin, le grave climat malsain, délétère et pourri qui règne dans cette institution depuis mars dernier où le même PAN a été contraint à la cohabitation au sein du bureau. Dès le lendemain de ce même discours, comme par hasard, Radio France Internationale qui est truffée de journalistes au service de Karim Meckassoua, a embouché la trompette pour alléguer que ce dernier, qualifié de « pro-français », serait « très populaire » dans son fief du PK 5 de Bangui et que ce serait en raison de « son franc-parler » que le pouvoir du président Touadéra chercherait à le destituer pour lui barrer la route de la présidentielle de 2021 etc….

Faut-il rappeler pourtant que ce même Karim Meckassoua n’avait obtenu que 37 947 voix, soit 3,21 % finissant ainsi septième du premier tour d’une élection présidentielle. Il s’était présenté sans étiquette et était persuadé qu’avec le pactole que certains de ses amis ici et là, notamment des chefs d’état africains avaient mis à sa disposition et qu’il a déversé sans compter sur un électorat qui n’en demandait pas tant, la victoire lui allait être assurée dès le premier tour. Mal lui en a pris, lui, intellectuel haoussa d’une communauté musulmane minoritaire dans le pays à qui la rébellion Séléka avait savonné la planche. L’électorat lui a manifestement tourné le dos à la présidentielle. Egalement mal élu aux législatives dans l’une des circonscriptions du quartier musulman du PK 5, le candidat Meckassoua, contre la volonté populaire et la vérité des urnes, a été proclamé élu député de sa circonscription dès le premier tour, avec 39 voix seulement par la Cour Constitutionnelle de Transition qui, pour parvenir à cette fin, a procédé à l’invalidation de la quasi-totalité des bureaux de vote où Meckassoua a été proprement battu par son challenger Lazare Ndjadder du MLPC.

Avec force démagogie, corruption et promesses fallacieuses en direction des députés fraîchement élus, il s’est assuré la victoire à l’élection au perchoir en usant de méthode aussi contestable que l’achat de consciences, persuadé qu’avec de l’argent on peut tout s’offrir dans la vie. Pourquoi gémit-il aujourd’hui lorsque ses adversaires veulent s’offrir sa tête en recourant aux mêmes méthodes dont il n’a eu de cesse de faire usage ? Qui tue par l’épée périra par l’épée, dit un proverbe n’est-ce pas ? Porté au perchoir par la volonté du PM Mathieu Sarandji et le président Touadéra qui voulaient le remercier de ce que naguère où il était ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, il les avait fait nommer par décret de François Bozizé Yangouvonda, secrétaire général pour le premier et recteur de l’université de Bangui pour le second, Karim Meckassoua avait poussé le sens de l’ingratitude jusqu’à vouloir coûte que coûte le départ de la primature de Mathieu Sarandji ainsi que celui de Faustin Touadéra du palais de la Renaissance. Il n’hésitait pas et n’avait de cesse devant ses interlocuteurs députés et autres diplomates, de les traiter de cancres et d’incompétents.

Avec son score de 3,21 % aux dernières présidentielles, sauf un grand miracle, on ne voit pas comment Karim Meckassoua dont l’obsession est certes de s’asseoir dans le fauteuil présidentiel du palais de la Renaissance, pourrait l’emporter en 2021 malgré ses milliards. Son discours du 1er octobre est un véritable écran de fumée davantage destiné aux membres du corps diplomatique qu’au peuple centrafricain qui ne le connaît que trop. Manipulateur hors pair et intriguant de grand chemin, de quoi a-t-il peur qui ne cesse de répéter qu’il « ne se laissera pas faire » ou encore qu’il « ne tombera pas tout seul ». Qui ferait-t-il tomber avec lui ? Sarandji ? Touadéra ? Wait and see ! S’il tombe du perchoir, ce serait pour de banales histoires de détournement de deniers publics et de mauvaise gestion de finances de l’assemblée nationale ce qui n’est pas très glorieux pour quelqu’un qui aspire à diriger le pays. Aux dernières nouvelles, la recevabilité de la demande de destitution par les membres de la conférence des présidents de l’assemblée nationale ne fait plus aucun doute. Celle-ci doit se réunir samedi prochain en principe…. !


Édouard Nzouloutoua, Journaliste Chroniqueur, CNC.
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