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Centrafrique : « l’entente de Khartoum, c’est n’est ni moins ni plus qu’une entente de mort-née », dixit Dominique Yandocka

Publié le mardi 20 novembre 2018  |  RJDH
Dominique
© Autre presse par DR
Dominique Yandocka,Directeur Général de la de Centrafrique Carte Système (CCS)
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Dans une interview accordée au RJDH ce lundi 19 novembre 2018, Dominique Yandocka, 1er Secrétaire général du Mouvement de l’Initiative pour une Transformation par l’Action (ITA) pense que le dialogue pour la paix en Centrafrique initié par l’Union Africaine doit revêtir un caractère inclusif notamment avec toutes les composantes de la société centrafricaine.

RJDH : Monsieur Dominique Yandocka, Bonjour !

DY : Bonjour !

RJDH : Vous êtes le Président du Mouvement politique ITA, notamment Initiative pour une Transformation par l’Action. La classe politique a signé un mémorandum dans lequel vous exigez votre participation au dialogue initié par le panel de l’UA. Est-ce le moment choisi ?

DY : Je vous remercie, je suis Dominique Yandocka, le 1er Secrétaire général du Mouvement ITA, pour la question que vous m’avez posée à savoir si c’est le moment pour participer au dialogue initié par l’Union Africaine, la réponse est oui.

RJDH : Les exigences évoquées dans ce Mémorandum indiquent que ce dialogue doit être conduit par une seule partie alors qu’aujourd’hui, nous assistons à des initiatives parallèles? Qu’en dites-vous?

DY : C’est ce que nous avons déploré dans ce mémorandum. Toute initiative parallèle ne peut que desservir l’initiative de paix initiée par l’Union Africaine dans son rôle d’accompagnateur dans ladite initiative à la demande du gouvernement centrafricain. Mais force est de constater qu’il y’a des initiatives parallèles dites de Khartoum qui, aujourd’hui n’a pas atteint les effets escomptés, ce qui handicape plutôt le processus initié par l’UA auquel nous souhaitons tous participer. Initialement, le gouvernement a voulu que cela se fasse entre le pouvoir et les groupes rebelles. La crise est d’ordre politique et nous, en notre qualité de partis politiques et d’organisations de la société civile, avons décidé d’écrire ce mémorandum demandant à notre intégration dans ce processus de négociation en vue d’un dialogue inclusif.

RJDH : Les groupes armés ont signé une déclaration dite « d’entente » à Khartoum lors d’une rencontre initiée par la Russie, déclaration dans laquelle ils se sont engagés à cesser toutes formes de violences contre la population civile mais ces derniers temps ces mêmes groupes versent encore dans des violences contre les civils. Je veux parler de Batangafo, récemment Alindao et pas plus tard avant hier Gbambia. Sont-ils sincères?

DY : Comme je vous l’avais dit, l’initiative parallèle entreprise par la Russie qui avait fait déplacer ces groupes armés à Karthoum, et pas tous les groupes armés qui ont fait le déplacement de cette ville, il y’a eu cooptation de cinq (05) groupes armés qui étaient représentés par leurs Chefs à Karthoum, d’après notre vision c’était un accord mort-né ; nous savons tous et pas plus tard que deux semaines, on nous a fait savoir qu’il y’avait un communiqué émanant de ces mêmes groupes armés qui relève que 03 d’entre eux ont retiré leur adhésion à cet accord. Donc cette entente de Karthoum n’est ni plus ni moins qu’une entente mort-née et nous ne sommes pas surpris que ces groupes armés continuent de s’agiter en essayant de s’en prendre à la population civile, ce qui est dommageable mais cela relève de la responsabilité du gouvernement qui n’avait pas pris de garantie pour protéger la vie des populations civiles. Mais hélas, on constate et on se demande pourquoi il y’a tant de violences et pourquoi les choses continuent de la sorte et pourquoi ces groupes rebelles continuent d’œuvrer sans qu’ils ne soient punis et traduits en justice.

RJDH : Parlez-nous un peu de votre mouvement ITA ? Comment se porte-t-il aujourd’hui ?

DY : Le mouvement ITA se porte à merveille, nous sommes un jeune mouvement mais plein d’avenir. Le mouvement n’est pas uniquement composé de jeunes, mais de toutes les classes d’âge, de toute sensibilité. Notre but est d’aider à contribuer à l’amélioration de la vie des Centrafricains. Nous sommes en phase de nous déployer d’ici peu et nous allons faire notre entrée politique.

RJDH : Qu’est-ce qui justifie votre entrée en politique parce que d’aucuns pensent que vous avez été lésé dans vos droits par le régime actuel. Que leur répondrez-vous ?

DY : Depuis 21 ans et au mois de Mai prochain, j’aurai comptabilisé 22 ans dans la politique. Si vous devriez prendre ça comme un bâton de pèlerin pour dire que c’est le régime du Président Touadéra qui m’a donné envie de rentrer en politique, vous vous trompez.

RJDH : Dominique Yandocka, nous vous remercions !

DY : C’est moi qui vous remercie.
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