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Forum de Bangui : Les leaders religieux plaident encore pour le dialogue à la base
Publié le jeudi 27 novembre 2014  |  Corbeau News
Dieudonné
© Autre presse par DR
Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui
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Bangui (CNC). Mgr Dieudonné Nzapalainga, l’Imam Omar Kobine Layama et Pasteur Nicolas Grékoyamé ont animé ce mercredi 26 novembre 2014, une conférence de presse à Bangui, lors de laquelle, ils ont présenté leur prix décerné par l’Ong américaine Search for Common ground ; mais ils se sont également prononcé sur le forum de Bangui, annoncé pour janvier prochain.
Le trio des leaders religieux a été visiblement très déçu de voir la première étape du Forum de Bangui escamoté sur ordre des partenaires internationaux, notamment la médiation internationale qu’incarne le président Congolais Dénis Sassous Nguesso. « Depuis très longtemps, nous avons crié haut et fort, à travers nos inlassables plaidoyers au sujet du désarmement. On ne peut pas dialoguer arme à la main. Les centrafricains n’étant pas si rancuniers comme beaucoup le pensent, si un bourreaux s’assoit devant ses victimes et reconnait ses actes, la communauté saura le pardonné et ce sera un soulagement pour les victimes. C’est pourquoi, nous pensons que la plateforme des religieux n’a pas pleinement sa place dans le dialogue de Bangui, puisque les victimes que nous plaidons la cause seront écartés de ces assises. La plateforme des religieux ne sera pas en premier plan au Forum de Bangui » a déclaré Mgr Dieudonné Nzaplainga pour cracher le sentiment de mépris de la place des victimes dans la crise en République centrafricaine.
Le Pasteur Nicolas Grékoyamé a fait savoir pour sa part que l’organisation d’un dialogue politique à Bangui est une volonté manifeste de négation des souffrances des centrafricains de l’arrière-pays : « Nous pensons que lorsque quelqu’un est lésé dans ses intérêts, il est normal et juste qu’on puisse l’écouté. Et la meilleure manière de cette écoute, c’est d’aller vers ces personnes. Or, les centrafricains ne se résument pas seulement à Bangui. D’ailleurs, ceux qui ont subi le plus ces exactions, qui ont perdu leurs biens, qui ont perdu en vies humaines, se trouvent en province. » a-t-il dit.
Même sentiment chez l’Imam Omar Kobine Layama qui a laissé entendre : « Nous avons fait la proposition du dialogue à la base au gouvernement parce qu’après avoir fait l’exégèse des dialogues en Centrafrique, on s’est rendu compte que les dialogues politiques sont toujours organisés au sommet de l’Etat. Et ce sont les mêmes personnes qui se retrouvent pour des amnisties et pour se partager des postes. Malheureusement, les victimes sont là en train de les observer. C’est, à notre point de vue, ce système qui nourrit la haine au milieu de la population. »
Bref, les leaders religieux en se retirant du premier plan dans ces assises annoncées pour janvier prochain ont ainsi rejoint la présidente de la transition Catherine Samba Panza qui avait projeté ce dialogue selon des étapes dont la toute première devrait être un diadoque à la base, c’est-à-dire à travers les seize préfectures de la RCA.
A propos du prix pour la paix décerné par l’Ong américaine Search for common ground, les trois leaders n’ont pas caché leur satisfaction. Chacun d’eux a, devant lui, le prix qui leur a été remis depuis le 16 novembre dernier aux Etats unis. En effet, la conférence de presse de mercredi dernier, se voulait l’occasion par excellence pour le trio de présenter au peuple centrafricain cette reconnaissance internationale. « C’est un moment émotionnel pour nous. Beaucoup de gens nous suivent dans ce que nous faisons, il est normal que nous ayons cette reconnaissance en retour. C’est depuis le début de la crise que nous nous sommes mis à l’œuvre pour déployer tous nos efforts pour dire non à la violence, non à l’instrumentalisation de la religion. » a noté Imam Kobine
Mais, cela n’a pas été facile du tout. C’est un vrai sacrifice, voire au prix de leur vie comme l’a relevé Pasteur Nicols Grékoyamé : « Nous sommes des pasteurs et lorsque nous voyons que la vie de nos brebis est en danger, il est de notre devoir de nous lever, de nous mettre au premier plan, quel que soit le prix à payer. Moi par exemple, j’ai dû abandonné ma fille agonisante pour aller avec mes frères à la lutte pour cette cause, alors qu’après moi, elle était décédée; ce qui ne m’avait pas empêché de continuer. La vie de l’Imam est menacée. Une fois, avec l’Evêque nous avons été menacés au quartier Kpéténé. » Le pasteur ajoute qu’à travers ce prix, Search For Common Ground est un message d’encouragement et un appel à la persévérance pour le trio.
Quant au Mgr Nzapalainga, il a dédié le prix aux populations victimes du conflit en RCA.

©Corbeau News Centrafrique / Bangui / Fred Krock.
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