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Centrafrique : L’ex- seleka dans la surenchère

Publié le mercredi 23 janvier 2019  |  Corbeau News
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© AFP par ISSOUF SANOGO
Une patrouille de la Minusca près d`un bureau de vote à Bangui, après les élections présidentielle et législatives en Centrafrique, le 2 janvier 2016.
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ENFIN ! LE GLAS SONNE POUR LES SÉDITIEUX

L’assaut d’une coalition des forces de la paix dans la Kotto mené contre les ex-Sélékas est une initiative particulièrement importante, porteuse d’un espoir de paix. Ce changement de stratégie n’est-il pas annonciateur d’une nouvelle donne pour la paix en Centrafrique ? Les forces internationales de la paix se décideraient-elles, enfin, à chasser les mercenaires de ce pays qu’ils ont martyrisé et à lui rendre sa souveraineté ? Le président Touadera a-t-il enfin perçu l’impossibilité d’un dialogue avec des rebelles fats et arrogants ?

Avec l’ambition démesurée de faire main basse sur la Centrafrique et ses richesses minières en terrorisant les populations, avec un équipement surpuissant obtenu par l’argent du trafic des « diamants du sang», agitant sans arrêt la menace de marcher sur Bangui quand ils le voudraient, sûrs de leur victoire face à un pouvoir faible, démuni et incompétent, les ex-Sélékas se croyaient invincibles. Ils voulaient qu’on leur remette toutes les clés du pays sans aucune résistance.

Projet fou, inenvisageable et inacceptable pour les Centrafricains !

Il semblerait que le glas sonne enfin pour ces terroristes mercenaires, qui ont transformé la République Centrafricaine en pays fantôme, où la mort frappe dans chacune de ses parcelles.

UNE COALITION MILITAIRE POUR LA PAIX

C’est une coalition des forces du Portugal, du Rwanda et d’autres membres de la MINUSCA qui a mis en déroute les troupes de l’ UPC menées par Ali Darassa. Le chef sélékiste et son ami, Sassa Bouba, ex-conseiller du chef de l’État, ont échappé de justesse aux mailles du filet ! Les barrières que les rebelles avaient dressées sur les routes de la région ont été détruites. Elles leur permettaient de prélever des droits de passage et de racketter les populations. Un coup d’arrêt a également été donné au commerce illicite des « diamants de la mort », qui alimentait des échanges fructueux avec le Tchad, le Soudan et le Niger.

Voilà peut-être le commencement de la fin pour les sanglantes aventures des mercenaires étrangers en Centrafrique ! Mais pourquoi ne pas avoir mis en place une telle coalition des forces dès le début du conflit ? On n’en serait pas là. Quoi qu’il en soit, mieux vaut tard que jamais.

Il est donc impératif que la coalition des forces ne relâche pas sa pression. La paix est à ce prix. L’axe Bambari-Bangassou-Bakouma doit être nettoyé. Ces trois villes ont trop longtemps été les symboles de l’arrogance des ex-Sélékas. Les provinces qu’ils ont envahies sont devenues des zones de non- droit, livrées à l’oppression, à la prédation et à la rapacité des rebelles. Ils sont allés jusqu’à interdire aux représentants légitimes de l’État d’être présents dans les zones qu’ils contrôlent ! Les propos vociférés par Hissène Ramadan, ex-chef d’État-major du Front Populaire de la Renaissance de la République Centrafricaine (FPRC) sont éloquents : « à partir de lundi, on ne veut plus entendre le gouvernement dans les zones placées sous notre juridiction. C’est clair et net. Ceux qui n’écoutent pas, on va les foutre en prison ! » Quel mépris, quelle arrogance à l’endroit des dirigeants légitimes !

Et comment accepter qu’ils annulent la Journée Mondiale de l’Alimentation 2018, qui devait se tenir à Bambari le 15 novembre 2O18 ? Cette journée se déroule chaque année en Centrafrique. Elle est particulièrement importante parce qu’elle permet aux paysans de présenter leurs productions et aux experts de faire le point sur la malnutrition de l’enfance, qui, aujourd’hui, est, hélas ! le résultat des violences des ex-Sélékas.

INTERVENTION ATTENDUE DES FACAS, APPUYÉES PAR LA MINUSCA ET LES MERCENAIRES RUSSES

Même regrettablement tardive, cette offensive contre les rebelles devrait devenir la règle. La peur doit changer de camp. La terreur que les ex-Sélékas ont apportée à la population doit les frapper à leur tour. Il faut tout faire pour inciter ceux qui sont à la solde des chefs de guerre à quitter leurs responsables. Il faut leur expliquer que ceux-ci s’enrichissent outrageusement, tandis qu’eux-mêmes ne survivent qu’avec des soldes misérables. Il faut leur rappeler que leurs chefs ont des comptes bien garnis dans des banques étrangères, qui leur assureront un exil doré si jamais ils arrivent à échapper aux griffes de la justice.

Mais les intimidations et les surenchères des séditieux sont, sans aucun doute, la preuve de leur affolement. Nous ne sommes pas loin de penser que leur agitation et leurs gesticulations témoignent d’une panique généralisée dans leurs rangs.

L’offensive coalisée des FACAS, appuyées par la MINUSCA et les mercenaires russes à Bambari doit donc s’accentuer en prévision des pourparlers de Khartoum. Il faut que le gouvernement centrafricain puisse se rendre en position de force dans la capitale soudanaise pour imposer les souhaits de son peuple. Il faut impérativement affaiblir les prétentions inacceptables des ex-Sélékas, apôtres prétentieux et arrogants de la partition de la République Centrafricaine.

Les chefs de guerre savent que l’heure de leur reddition approche. Les impunités et l’armistice dont ils prétendaient avec indécence bénéficier ne sont plus à l’ordre du jour. Ils doivent payer pour leurs crimes de guerre, pour leurs crimes contre l’humanité et ils doivent répondre de tous leurs actes de barbarie.

Les Centrafricains ont payé un trop lourd tribut à l’abominable chaos que les rebelles ont initié en République Centrafricaine. Les pays qui ont soutenu les séditieux, qui les ont armés et financés, doivent être dénoncés devant la communauté internationale et subir le même sort que leurs brebis égarées.

Le cœur épuisé des Centrafricains ne sera soulagé que par une justice implacable. C’est elle qui soignera les blessures béantes laissées par les rebelles. La paix et la réconciliation nationale seront à ce prix.



JOSEPH AKOUISSONNE DE KITIKI ET LOAWE A BANGUI

(22 janvier 2019)
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