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Faut-il abandonner le franc CFA ?

Publié le jeudi 7 fevrier 2019  |  Financial Afrik
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© Autre presse par DR
Le franc CFA, ami ou ennemi des économies africaines ?
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Par Amath Ndiaye, Maître de Conférence, Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Le débat sur le CFA suscite beaucoup de passions, parce qu’il nous renvoie à notre passé colonial. Cette monnaie d’origine coloniale fait partie de cet héritage multidimensionnel qui nous lie à la France. Nous ne pouvons et ne devons pas tout rejeter de l’héritage colonial car ce qui importe, c’est de rester libre d’en prendre ce qui y est bon pour nous en faisant le choix de la raison et non du cœur. Notre dignité est certes malmenée sur les continents et les mers à cause de nos souffrances économiques et de la violence qui nous dévorent mais surtout à cause de notre incapacité à prendre notre destin en main. Oui, nous avons besoin d’un sursaut d’orgueil, de laisser parler le cœur mais gardons toujours la sérénité nécessaire pour penser avec la raison.

Certains pensent que le CFA de 1945, créé pour renforcer l’exploitation économique des colonies d’Afrique perpétue la servitude monétaire de l’Afrique francophone. D’autres pensent que le CFA de 1945 n’est pas le même que celui d’aujourd’hui. Qu’en est-il réellement ?

Les Réformes Institutionnelles et l’Africanisation des Banques Centrales des Etats de l’Afrique Centrale et de l’Ouest

Créé en 1945, le franc CFA signifiait alors « franc des colonies françaises d’Afrique ». Après les indépendances, il fut rebaptisé « franc de la communauté financière d’Afrique».

Aux premières années de l’indépendance, le dispositif institutionnel mis en place permettait de perpétuer l’exploitation économique coloniale. En effet, la France détenait la moitié des sièges à la Banque centrale des Etats de l’Afrique équatoriale et du Cameroun (B.C.E.A.E.C.), à Madagascar et depuis 1967 au Mali, un tiers à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (B.C.E.A.O.), mais dans ce dernier cas certaines décisions devaient être prises à une majorité qualifiée impliquant en fait l’accord de la France. Par ailleurs, pour maintenir son monopole commercial sur les pays de la zone franc, le dispositif s’accompagnait initialement (avant la signature de la convention de Yaoundé) d’un régime de préférences commerciales. Les importations en provenance de l’extérieur de la zone franc étaient contingentées, cependant que la France garantissait l’écoulement de certains produits africains à des prix stables. (1).

Bien qu’il y ait les accords de Yaoundé puis de Lomé pour maintenir le monopole commercial de l’Europe Occidentale sur leurs ex colonies, les partenaires commerciaux des pays de la zone franc vont se diversifier. Et les Etats africains de la zone franc vont exprimer un besoin de plus d’indépendance dans le cadre de cette coopération monétaire. C’est dans ce contexte qu’est intervenue la révision des accords signés lors des indépendances. Elle procède essentiellement d’un souhait des États africains de la Zone franc d’accroître leurs responsabilités dans le domaine économique et financier. Ce souhait s’est traduit notamment par :• une réforme de la gouvernance des institutions
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