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La Minusca va prendre le relais de la force française Sangaris en RCA
Publié le vendredi 5 decembre 2014  |  Journal de Bangui
Patrouille
© Autre presse par DR
Patrouille de soldats français dans le cadre de l`opération Sangaris à Bangui
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Sangaris, qui compte actuellement 2.000 hommes, restera en appui des 8.600 soldats de la Minusca mais diminuera de volume au fur et à mesure


Un an après le début de l’opération Sangaris qui a mis fin aux massacres de masse et rétabli un calme fragile en Centrafrique, les troupes françaises vont s’effacer progressivement derrière la Minusca de l’Onu, qui sera pleinement déployée fin avril.

Sangaris, qui compte actuellement 2.000 hommes, restera en appui des 8.600 soldats de la Minusca mais diminuera de volume au fur et à mesure de l’essor des troupes onusiennes.

Les paliers de désengagement des forces françaises ne sont cependant pas encore planifiés, a souligné jeudi le général Eric Bellot des Minières, commandant de Sangaris, lors d’une visioconférence organisée par le ministère de la Défense.

"Sangaris n’a pas vocation à rester dans le modèle actuel. Une fois que la Minusca sera pleinement opérationnelle, nous réorganiserons notre dispositif sous une force peut-être plus ramassée, en réserve sans doute de Bangui", a-t-il dit.

L’objectif sera de disposer d’une force suffisante pour rester en appui de la Minusca et "d’être capable d’anticiper une éventuelle montée en puissance de violences de manière un peu exceptionnelle malgré la présence de l’Onu", a-t-il ajouté.

Pour être capables de réagir très rapidement, les forces françaises ont ainsi déployé deux hélicoptères Tigre et deux drones de renseignement, précise une source militaire.

Même s’ils sont toujours confrontés à des pics de violence, les Français estiment avoir "fait le job" et rétabli une sécurité minimale en enrayant la spirale des violences et en permettant le retour des ONG et un semblant d’administration.

Normalisation en marche?
"On peut estimer qu’une normalisation est en marche", a dit le général Bellot des Minières, pour qui le niveau de sécurité est "sans commune mesure" avec ce qu’il était il y a un an, quand François Hollande a décidé le lancement de l’opération.

Depuis 2013, le nombre des déplacés a diminué de quasiment 50% et le camp de l’aéroport de M’Poko est passé de 100.000 réfugiés à 20.000 aujourd’hui, souligne la source militaire.

Environ 8.000 armes et 300.000 munitions ont été saisies et 14 tonnes détruites, tandis que l’opération a coûté la vie à 3 soldats français et fait 120 blessés.

De nombreux groupes armés subsistent cependant dans le pays, en particulier la Séléka, constituée de partis politiques et de forces rebelles opposés à l’ancien président centrafricain François Bozizé, renversé en mars 2013.

La Séléka est aujourd’hui divisée en trois branches et dispose de 6.000 combattants, soit trois fois moins qu’il y a un an, selon la source militaire.

Les "anti-balaka", groupes d’autodéfense majoritairement chrétiens constitués pour contrer les violences des rebelles surtout musulmans de la Séléka, constituent une nébuleuse peu hiérarchisée et divisée, avec des logiques locales.

Pour le général Bellot des Minières, le temps est désormais venu de "passer à une approche plus globale", c’est-à-dire développer les piliers politique, économique et judiciaire, un rôle qui appartient à la communauté internationale.

"C’est une approche traitant l’ensemble du spectre de la crise avec des partenaires ou des investisseurs internationaux comme avec des organisations non-gouvernementales, aux côtés de la Minusca, qui amènera une solution durable", a-t-il dit.

Le 20 janvier 2014, le Conseil national de transition de la République centrafricaine a élu Catherine Samba-Panza comme chef de l’État de transition de la République centrafricaine.
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