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Centrafrique : Prier, prier et encore prier
Publié le lundi 11 aout 2014  |  l'observateur Paalga
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© Autre presse par DR
Les civils en déplacement suite à la crise en Centrafrique
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La Centrafrique a voulu faire la guerre à ses milices. N’ayant pas les moyens de sa politique, elle s’est résolue à «aider le voleur à porter son butin», pour reprendre un proverbe de chez nous. Et voici où on en est : tout ce qui paraît simple devient compliqué. Exemple : le choix d’un Premier ministre. On pensait que les choses iraient très rapidement et pourtant, cela fait cinq jours, après la démission d’André Nzapayéké, que ce pays se cherche toujours un chef de gouvernement. La présidente Catherine Samba-Panza se débat comme un beau diable. L’oiseau rare religieusement correct et connecté ne pointe toujours pas à l’horizon. Il faut pourtant le trouver puisqu’aux termes des récents accords de Brazzaville, le poste doit revenir à un musulman. En plus d’être mahométan, il serait souhaitable qu’il soit de la Séléka.



Le choix a failli se porter sur Karim … Il a échoué à l’oral, sa tare rédhibitoire est d’avoir servi sous Bozizé. Un chef de gouvernement musulman … Faut-il ajouter pratiquant ? Une chose reste sûre : l’appartenance religieuse reste de rigueur. «Nous avons cohabité ensemble avec les chrétiens jusqu’à maintenant. Ce sont les politiciens qui nous ont divisés. Ce n’est pas une question de chrétien ou de musulman. Pourvu qu’il y ait la paix !», a analysé si pertinemment un Banguissois qui n’a pourtant pas fait Sciences-po.

Pendant que l’appel à candidature se poursuit, le pays continue de tanguer entre guerre et paix. Dans la nuit de vendredi à samedi, et ce jusqu’au matin, des affrontements à l’arme lourde qui ont duré trois heures, ont secoué le quartier Boy Rabe, lesquels ont fait deux morts. Casse-tête centrafricain ! Les autorités de transition et leurs parrains sous-régionaux et internationaux ont jusque-là presque tout essayé sans avoir trouvé la bonne formule. Et il ne reste plus qu’à invoquer la Providence ; qu’on l’appelle Dieu, Allah ou Jéhovah, l’essentiel est qu’il entende enfin les cris de désespoir de ses enfants et vienne à leur secours.

C’est sans doute dans cet esprit qu’on peut comprendre la toute dernière croisade œcuménique, avec Dame Catherine comme grande prêtresse. Certes, cette image de musulmans, de catholiques et de protestants se tenant la main est très belle. Malheureusement, s’il ne fallait que ça pour que la paix soit, il y a fort longtemps que le conflit ne serait plus qu’un lointain souvenir. Puisque ce n’est pas la première fois qu’un tel rassemblement se tient. «Centrafrique : il faudra plus que des prières», rappelions-nous dans une de nos précédentes éditions.

«Ya kanga ! (1)», s’écrierait le charretier du côté de Roodwoko, le grand marché de Ouagadougou. La situation est d’autant plus complexe que les combattants tiennent toujours à en découdre. Les chaînes de commandement sont cassées à tous les niveaux, que ce soit chez les antibalaka ou à la Séléka. Dans chaque entité existent des sous-groupes qui excellent dans l’esprit de vengeance et la guerre de rapine et qui, jusque-là, ne méritent pas de porter la majuscule à laquelle ont droit les noms propres.



Issa K. Barry
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