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Centrafrique, les groupes rebelles vainqueurs des accords de Khartoum

Publié le jeudi 27 juin 2019  |  mondafrique.com
Cérémonie
© Autre presse par DR
Cérémonie de la signature de l’accord de Khartoum au Palais de la renaissance à Bangui.
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Lors des accords de Khartoum en février 2019, les concessions du président Touadera aux groupes rebelles ont été importantes sans réelles contreparties de ces derniers.

Près de cinq mois après sa signature, le 6 février 2019, l’Accord de paix et de réconciliation de Khartoum a été évalué le 21 juin 2019 par le Conseil de sécurité de l’ONU. Cette mise à plat confirme le manque de sincérité des groupes armés signataires, alors que les autorités de Bangui ont fait droit à quasiment toutes leurs revendications.

Le caractère léonin de l’accord ne fait plus de doutes, les groupes armés y ont retiré tous les avantages.

Des déclarations alarmistes de l’ONU
Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et patron de la Minusca, le Sénégalais Mankeur Ndiaye a tenu un discours qui, dans sa traduction diplomatique, est particulièrement inquiétant voire alarmiste. En filigrane, il confirme que les groupes armés ont bénéficié de la légitimation de leur rébellion sans s’acquitter de leurs obligations.
Mankeur Ndiaye rappelle que le gouvernement centrafricain a rempli la plupart de ses obligations politiques. Les groupes armés participent désormais au gouvernement « inclusif », trois chefs rebelles sont conseillers-militaires à la primature, des ministres conseillers issus des groupes armés ont été nommés à la présidence et à la primature, des préfets et sous-préfets ont été nommés sur proposition des groupes armés.

En revanche, le gouvernement tarde à mettre en place le DDRR ( désarmement, démobilisation, réinsertion, rapatriement) et le redéploiement de l’autorité de l’État sur les 80 % du territoire, occupés par les rebelles, prend des retards.

Des violations quotidiennes des accords
Mankeur Ndiaye constate : » chaque semaine entre 50 et 70 violations de l’accord de paix, commises principalement contre les populations civiles par les groupes armés, sont rapportees ». En cinq mois cela donnent donc plus de 1200 cas enregistréspar l’ONU. Évidemment, de très nombreux autres cas n’ont pu être répertoriés par la Minusca. Les violations de l’accord de Khartoum se comptent par milliers et concernent tout le territoire national. Mankeur Ndiaye cite notamment : » les violences faites aux civils, la levée illégale de taxes, l’obstruction au déploiement de l’autorité de l’État, l’occupation de bâtiments publics… » il est à peine besoin de rappeler les tueries du 21 mai 2019 attribuées aux hommes du Camerounais Abass Sidiki, désormais conseiller-militaire à la primature et le blocage du corridor Cameroum-Bangui par les hommes d’Abdoulaye Miskine, éphémère ministre de la modernisation de l’Administration !
L’Accord de Khartoum n’est qu’un pacte de non-agression


Les Centrafricains vont devoir attendre pour la paix et la réconciliation. L’accord passé entre le président Touadera et le maître d’oeuvre de l’accord, son premier ministre Firmin Ngrebada, avec les chefs des quatorze groupes armés signataires est un acte politique confortant les intérêts des deux parties contractantes.

D’un côté, le président Touadera voulait s’assurer du soutien ou la « neutralité positive » des groupes armés contrôlant près des trois quart du pays pour sa réélection au début de 2021. Son régime s’est protégé contre une éventuelle renaissance de la Seleka. Qui ira contrôler les listes électorales, le vote des électeurs, les résultats des bureaux de vote et les pourcentages affichés, dans ces territoires hors du contrôle de l’État mais sous la coupe des rebelles ?

Un brevet de respectabilité aux groupes armés

Les groupes armés ne devraient pas être combattus militairement. Ils ont obtenu la reconnaissance, validée par l’ONU et l’Union africaine, de leur désormais statut de partenaires du gouvernement. Ils ne sont plus considérés comme des rebelles. Leurs chefs se voient accorder l’impunité en dépit de leurs sanctions internationales et du souhait du peuple centrafricain de les traduire en justice.


L’Accord de Khartoum permet de satisfaire les intérêts fondamentaux des parties signataires, laissant les populations avec les tourments de leur vie quotidienne. L’Accord de Khartoum est un accord de paix et de réconciliation entre les autorités de Bangui et les quatorze groupes armés. A l’heure actuelle, il manque l’adhésion de l’opposition, des victimes du conflit et de la plupart des organisations de la société civile. Cela fait beaucoup
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