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Discours de Madame Samula Isopi , l’Ambassadrice de l’Union européenne en RCA à l’occasion du lancement du Programme de Consolidation de la Démocratie

Publié le vendredi 25 octobre 2019  |  Corbeau News Centrafrique
Le
© Primature par DR
Le premier ministre a échangé avec la Représentante de l’Union Européenne en Centrafrique et le Représentant de la Banque Mondiale
Mercredi 24 Avril 2019. Bangui. Le premier ministre a échangé avec la Représentante de l’Union Européenne en Centrafrique et le Représentant de la Banque Mondiale. Photo : Représentante de l’Union Européenne en Centrafrique Samuela ISOPI
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Madame la Présidente de l’ANE

Honorable Présidente du Forum des Femmes Parlementaires de Centrafrique,

Chers collègues du corps diplomatique,

Monsieur le Représentant Résident d’ENABEL, l’agence de coopération belge

Monsieur le chargé de programme Election du PNUD

C’est un plaisir de co-présider, aux côtés de Mme la Présidente de l’ANE, cet événement de lancement du Programme de l’Union européenne de Consolidation de la Démocratie en Centrafrique.
Je remercie toutes celles et ceux qui ont bien voulu se joindre à nous pour ce moment qui n’est pas que symbolique, car en réalité, certaines actions, prévues dans ce programme, commencent déjà, en particulier les actions concernant les opérations de préparation aux élections de 2020-2021.

Vous ne le savez que trop bien, les élections constituent un élement inconturnable pour la consolidation d’une jeune démocratie et le renforcement des institutions démocratiques.

Si le retour à l’ordre constitutionnel a été reconquis le 30 mars 2019:

– c’est non seulement grâce aux efforts de la communauté internationale, au sein de laquelle l’Union européenne a été le partenaire n°1 en appui aux élections,

– mais surtout grâce aux centrafricains qui par leur abnégation et leur engagement ont été les premiers acteurs de ces élections 2016 réussies.

Ces élections de 2016, elles ont été réussies selon l’avis même des observateurs nationaux et internationaux (parmi lesquels les experts de la mission européenne d’appui électoral) parce que le résultat s’était imposé comme incontestable.

En effet, les efforts conséquents mobilisés en vue de garantir des élections inclusives, transparentes et crédibles, avaient payé.

Les élections n’auraient pas été possibles si les forces positives tournées vers l’avenir n’avaient pas vaincu les forces contraires à tout changement. Un nombre sans précedent de centrafricains s’étaient inscrits dans les listes électorales et avaient participer à décider l’avenir de leur pays. Ce résultat avait été à juste titre considéré historique.

Nous sommes là aujourd’hui pour le rappeler et pour dire que ce résultat, cet acquis, nous devons le préserver, en contribuant tous ensemble à créer les conditions nécessaires pour que ce même resultat, de participation et de crédibilité, soit atteint aux prochaines élections.

Certes, nous savons que sur le plan logistique, d’importantes difficultés avaient été rencontrées à l’époque. Je pense par exemple au premier tour des législatives annulé, je pense au fichier électoral dépourvu de photos d’identité. Mais je suis convaincue que l’ANE a su emmagasiner l’expérience passée et capitaliser les leçons apprises pour prévenir la répétitition de ces difficultés et renforcer davantage l’efficacité du processus.



Quelques soient les défis logistiques et sécuritaires, d’ailleurs déjà relevés en 2015-16 dans une situation plus compliquée que celle d’aujourd’hui, l’Union européenne est convaincue que la tenue des élections 2020 est non seulement possible, mais surtout indispensable:

indispensable pour préserver les acquis remportés depuis 2016 avec toutes les réalisations du RCP-CA;
indispensable pour garantir le respect de la Constitution et consolider les dividendes de la démocratie;
indispensable pour respecter les engagements pris dans l’Accord de Bangui du 6 février 2019.

Je voudrais ici exprimer à la Présidente, aux Membres de l’ANE et aux centrafricains un message de soutien fort et de confiance renouvelée de la part de l’Union européenne, en vue des échéances électorales qui nous attendent.

Le rôle que vous jouez, en tant qu’Institution indépendante chargée des élections, est un rôle absolument majeur pour la reconstruction de ce pays. Votre leadership pour diriger les opérations pré-électorales et électorales et pour coordonner une grande variété d’acteurs étatiques ou non-étatiques, de partenaires institutionnels et internationaux, sera encore plus essentiel en vue des prochaines élections.
Votre leadership s’exerce dès maintenant avec les opérations cartographiques que vous avez déjà lancées.

Je m’adresse également aux centrafricains, ce processus vous appartient. Comme dans toute démocratie le droit de vote est un droit mais aussi un devoir civique: de contribuer à la consolidation de la démocratie et à l’avenir du pays. Vous l’avez déjà fait en 2015-2016 malgré toutes les difficultés. Nous exhortons tous les centrafricains à y croire, à participer, à s’inscrire dans les listes électorales, à exprimer leur choix, pour consolider ce que vous avez commencé à construire en 2015-2016.

Ce pays a besoin de batisseurs. “Il est très facile de casser et de détruire. Les héros, comme le disait Nelson Mandela, ce sont ceux qui font la paix et qui bâtissent.”
Le programme que nous lancons aujourd’hui, de consolidation de la démocratie, s’articule en différentes composantes, essentielles pour le fonctionnement d’un système démocratique: l’Assemblée Nationale, et tout particulièrement le Forum des Femmes parlementaires, la société civile et l’Autorité Nationale des Elections.

Ce programme permet de lancer dès maintenant un appui direct de l’Union européenne au processus électoral et d’apporter un soutien immédiat à l’ANE, à un moment où la communauté internationale commence à se mobiliser. Ce premier soutien, qui s’ajoute à celui du Gouvernement, vise à permettre à l’ANE le déploiement de ses cartographes, la mise à jour de son Centre de Traitement des Données et l’opérationnalisation d’une partie de ses démembrements.

Je vous félicite, Mme la Présidente, du lancement des opérations de cartographie, qui ont marqué le début du processus électoral, et vous encourage à poursuivre avec détermination et esprit positif toutes les étapes, sans céder aux difficultés qui sont inévitables mais pas insurmontables.

L’Union européenne partage la conviction du Chef de l’Etat, de l’ANE et de la CC, traduite par la Loi sur la Parité de 2016, conviction selon laquelle la consolidation du processus démocratique ne peut se faire qu’avec une participation active des femmes. J’en profite pour saluer les nombreuses associations de leadership féminin et féliciter les femmes qui se battent pour affirmer le role et la participation active de la femme dans la vie du pays.

Je voudrais dire à mes chères sœurs, qu’on n’aura pas d’élections ni crédibles ni satisfaisantes sans votre action, sans une participation active des femmes qui représentent 52% de la population. Votre action en termes de plaidoyer, de sensibilisation, d’appel à la sagesse a déjà démontré son efficacité.

C’est pourquoi l’égalité entre hommes et femmes est au cœur de notre nouveau programme. Dès mars 2019, lorsque le DG Stefano Manservisi et le Ministre Félix Moloua avaient signé la convention de financement d’un montant total de 5 million d’euros, le Forum des Femmes Parlementaires de Centrafrique était un partenaire naturel et s’était inscrit comme membre du comité de pilotage.

De plus, grâce à ce programme mis en œuvre par une agence de coopération d’un Etat-membre de l’Union européenne, ENABEL, le poste de conseiller genre sera créé, financé et mis en capacité au sein de l’ANE. Le programme permettra également le financement d’une campagne de sensibilisation afin d’encourager les femmes à s’inscrire au fichier électoral, elles n’étaient que 900’000 sur 1,9 million d’électeurs enregistrés en 2015.

Je voudrais m’adresser également aux jeunes, surtout à ceux qui voteront pour la première fois. Inscrivez-vous, participez, massivement, c’est une contribution à la reconstruction de votre pays

Je m’adresse efin aux partenaires. Nous savons que tous les partenaires partagent la même vision pour l’avenir de ce pays. Un retour en arrière ne peut pas être une option.

Nous savons que les ressources nécessaires sont estimées à 41.8 millions de dollars, en tablant sur un soutien de la MINUSCA, que nous sommes confiants le Conseil de Sécurité va accorder dans le cadre du renouvellement du mandat de la Mission.

Aujourd’hui, nous pouvons compter sur une participation financière du PNUD à hauteur de 2 millions de dollar. Vous pouvez, Mme la Présidente, aussi compter sur une participation importante de l’Union européenne, qui s’est engagée à apporter une contribution supplémentaire de 15 million d’euros, soit plus de 17 millions de dollars, au basket fund, qui seront matériellement décaissés en mars (donc dans 4 mois), mais qui sont acquis, sans doute et sans réserve, et qui permettront de couvrir la plus grosse partie du budget prévu par l’ANE.

En plus l’UE contribue dès maintenant avec l’appui de 2 million d’euros du programme que nous inaugurons aujourd’hui. Il s’agit d’une contribution logistique, en coordination avec l’ANE, et d’un appui en matière de sensibilisation, éducation civique et promotion de la participation des femmes, qui est aussi prévu dans votre programme et dans votre budget.

Notre appui global s’èlève donc dejà à 17 millions d’euros, soit presque 19 millions de dollars (18.87).
Mais il y a un gap qui reste à combler.

J’aimerais encourager tous les pays amis de la Centrafrique, ici représentés, à eux aussi considérer, très sérieusement, les possibilités d’une contribution, n’importe quel montant, chaque contribution sera determinante.

Les ressources étant encore rares, j’aimerais féliciter le Gouvernement pour son engagement à consacrer 1.7 MM XAF en 2019 et à nouveau 2,2 MM XAF en 2020 aux élections (soit presque 6 millions d’euros, 6,6 millions de dollars).

En même temps, Mme la Présidente, j’aimerais aujouord’hui faire un plaidoyer pour que ces fonds centrafricains soient orientés vers des activités dûment recensées dans le PAPEC, afin d’être certain d’atteindre notre cible des élections. C’est un souhait très fort exprimé par la communauté des bailleurs.
L’Union européenne est aussi prête à apporter un soutien en assistance technique et à examiner la demande du Gouvernement de déployer une mission d’observation ou d’appui électoral, comme il avait été fait en 2015-2016.

Nous appélons aussi tous les partenaires à renforcer le dialogue et la coordination autour des élections et proposons de nous rassembler dans un groupe “d’amis des élections” pour soutenir les citoyens centrafricains dans cette étape importante de consolidation de leur démocratie.

Je voudrais donc souhaiter un plein succès à nos efforts collectifs et plus particulièrement à ce programme qui en réalité a déjà démarré, et je salue notre chef de projet, Marc Amougou, un vrai baroudeur expérimenté des élections en Afrique, qui a déjà travaillé avec plusieurs membres de l’ANE dans sa belle carrière.

Au nom de la Paix tant méritée et attendue par les populations de Centrafrique, je veux dire que l’Union européenne ne ménagera pas ses efforts pour que des élections crédibles se tiennent dans les délais. Nous le devons aux centrafricains

Kapa ti sorongo a kotazo ti kodoro !

Merci SINGUILA MINGUI
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