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Mgr Nzapalainga et les chrétiens catholiques au chevet des Anti-balaka de Boy-Rabe
Publié le mercredi 17 decembre 2014  |  Corbeaunews
Dieudonné
© Autre presse par DR
Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui
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Bangui (Corbeau News Centrafrique): 16-12-2014. Après avoir visité et mangé avec les éléments de l’ex-coalition Séléka cantonnés au Camp Beal, l’Archevêque de Bangui Mgr Dieudonné Nzapalainga, en compagnie d’une équipe des chrétiens catholiques a rendu visite et mangé mardi 16 décembre 2014 avec les Anti-balaka de Boy-Rabe, sur le site du Monastère de Boy-Rabe dans le 4ème arrondissement. L’objectif de cette visite reste le même à en croire Nzapalainga qui le résume à la rencontre de ses fils et filles de Centrafrique qui ont perdu leur chemin et qui errent sans perspective de vie. Il est également question de leur donner espoir et d’écouter leurs doléances, prendre le pool de leur vision de la réinsertion sociale.
Ce sont des centaines de jeunes, hommes et femmes Anti-balaka confondus qui ont pris d’assaut le Monastère de Boye-Rabe à la rencontre de l’Archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga. Ce dernier présente les motivations de son initiative en ces termes : « Les centrafricains qui sont détresse, qui dans l’attente d’une rencontre et surtout d’être accueilli et estimés, je suis venu à leur rencontre. Nous avons certes des clichés d’eux, mais je suis venu démasquer leur vrai visage et faire tomber les préjugés qui pèsent sur eux. Il est question de voir ce qui se cache derrière leur colère, pourquoi ce désir de vengeance ? Qu’est-ce qui se cache derrière cette montagne de colère ? Et surtout de proposer ensemble avec eux, un nouveau chemin qu’on doit prendre. »

C’était pour Nzapalainga, au-delà d’une simple rencontre d’échanges et de partage un moment de la recherche de reconversion de ces jeunes Anti-balaka dans la vie active, étant donné qu’ils ont pris beaucoup de leur temps pour une cause qui les place aujourd’hui dans une situation sans repère. L’Archevêque a profité pour leur passer un message d’espérance. « Nous voulons leur dire qu’on ne les a pas oubliés, moins encore nous ne sommes pas contre eux, on continue à les aimer ; ce que nous refusions, ce sont les armes et autres qui ne sont pas en conformité avec ce que les centrafricains demandent. Ceci, afin qu’ils puissent s’insérer dans la société. On ne doit pas exclure qui que ce soit, chacun à sa place dans cette société qui s’appelle la République centrafricaine. » a-t-il ajouté.
Faut-il indiquer que lors de cette visite, comme en a été le cas au Camp Beal avec les ex-Séléka, d’une assistance multidimensionnelle de l’église catholique. La Coordination diocésaine de la santé (CODIS) conduite par le Frère Elkana a installé sur place, une équipe médicale qui a consulté et soigné les Anti-balaka souffrant de maladies diverses. Aussi, la Société Saint Vincent de Paul et la Légion de Marie ont préparé de la bouffe, pendant que l’Ong CARITAS-Bangui conduite par la Sœur Flora Guerekopialo a distribué des vivres et non-vivres, notamment des vêtements, du savon, du riz, etc. Des séances de débat entre Anti-balaka et Nzapalainga ont eu lieu sur les questions relatives aux conditions de vies, à la vision de sortie de crise et aux vœux de réinsertion sociale de ces jeunes.
Cette assistance semble intervenir au moment opportun pour les Anti-balaka qui se sentaient déjà abandonnés par les autorités et le peuple centrafricains, et donc frustrés des sacrifices qu’ils ont déployés au nom de la patrie. Ndomaté Dieudonné est Commandant, Chef des opérations adjoint des Anti-balaka de Boy-Rabe qui a exprimé sa satisfaction : « Nous sommes très contents de voir Mgr Dieudonné Nzapalainga et tous les chrétiens de l’église qui l’ont suivi, venir nous assister. Nous leur disons merci. C’est vrai qu’il est venu avec de quoi manger et des habits pour nous, mais nous sommes plus marqués par le fait qu’il est venu vers nous pour entendre nos doléances et voir dans quelles conditions nous vivons ici. Nous avons quitté loin dans les différentes villes pour venir chasser du pouvoir les mercenaires qui ont pris en otage notre peuple. Normalement, notre mission est terminée. Mais quel sort les autorités nous réservent pour rentrer chez nous et reprendre nos activités ? »
De son côté, Corine Ngombe-Ketté responsable Anti-balaka pense qu’il y a un temps pour toute chose et que le temps est venu aujourd’hui pour faire la paix en RCA, notamment entre tous les centrafricains sans exclusif. « Aujourd’hui, les Anti-balaka n’ont aucun problème avec leurs frères Séléka centrafricains. C’est d’ailleurs nous qui avons initié l’idée du dialogue de Brazzaville, parce que nous avons été les premiers à aller vers nos frères Séléka pour leur demander qu’on cesse de s’entretuer entre nous. Malheureusement, tout ce qui nous a été promis à Brazzaville n’est pas concrétisé, notamment le cantonnement et l’accompagnement des Anti-balaka à retourner et à reprendre leur vie d’avant. » a-t-elle indiqué.

Notons que Nzapalainga projette une visite similaire pour le 23 décembre prochain au site de cantonnement des ex-Séléka du Camp RDOT.

Bangui / Fred Krock / Corbeau News Centrafrique.
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