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Analyse/le double jeu de la france en afrique et en RCA
Publié le jeudi 18 decembre 2014  |  LNC
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Le miracle ivoirien des années 80 n’était qu’un mirage français.Car si l’économie ivoirienne connut un bond de croissance momentané, ce n’était que grâce aux entreprises françaises sur place qui tenaient le pays, certainement pas des ivoiriens.
Félix Houphouët-Boigny conscient du fait disait avec une naïveté désarmante :

“Dites ce que vous voulez, quand ils partiront (les français), les immeubles qu’ils ont construit ne partiront pas.”

Dès que les français se sont retirés et que “l’ivoirisation” a pris la suite, le pays est retombé dans ses travers, et même plongea dans une longue et sanglante guerre civile de près de 10 ans.

Depuis, les choses ont changé.
Une délégation de parlementaires français était récemment à Abidjan, la capitale ivoirienne, et sans feinte, se réjouissait du retour en force dans le pays de la présence hégémonique française sur l’économie ivoirienne.
Une très bonne chose à les entendre pour contrer les velléités chinoises sur le continent.
“Bolloré” en quasi situation de monopole sur les ports ivoiriens, et même sur tous les ports occidentaux africains.
Les parlementaires français en sont très heureux.

Le cas ivoirien est devenu un cas d’école en matière d’analyse géo-politique.
Une “opération Barracuda” digne du bon temps des colonies boute dehors Laurent Gbagbo, et installe le très complaisant Alassane Ouattara au pouvoir, en dépit des casseroles en affaires que traîne sa femme blanche, ni même de ses propres crimes durant la guerre civile.
Le seul coupable c’est Laurent Gbagbo, point final.
Même si la CPI peine toujours à trouver de valables motifs pour le condamner.
La très servile procureure Fatou Bensouda, toute dévouée à la cause occidentale se démène pourtant dessus.

En 2012, François Hollande, socialiste à la base, et donc en principe adepte du droit d’auto-détermination des peuples est élu président de la France.
Fini le mépris des africains par Sarkozy dans son fameux discours de Dakar.
Un espoir pour le continent Africain, surtout quand il déclarait solennellement que “la Françafrique, c’était terminé.”
Un engagement qui ne valut que le temps de le dire.
La real politik a très vite fait de reprendre le dessus.

LA FRANCE NE PEUT SE PASSER DES RICHESSES AFRICAINES

Certains pays comme le Niger grognait du temps de Sarkozy.
Plus question de brader les richesses minières. Et le Niger relevait le prix de ses minerais à l’exportation.
Leçon retenue par le conseillers de François Hollande.
Un François Hollande, qui à l’inverse de son ancienne compagne Ségolène Royal, née au Sénégal, ne connaissait rien de l’Afrique, et qui même, s’en fichait comme de sa première culotte.

En décembre 2012, pris de court par la crise en Centrafrique amorcée par les Séléka, il eut la méprise (le début d’une longue liste), de déclarer qu’en RCA, la France n’y était que pour y défendre ses intérêts.
Au moins c’est franc !
Mais ses conseillers, héritiers du gaullisme magouilleur auront vite fait de le remettre dans le bon sens.
“Il faut intervenir en RCA, autrement, les chinois profiteront du chaos créé pour s’y installer. Et cela risquerait de faire boule de neige dans la sous région.”.

François Hollande, très hostile aux dictateurs africains, le démontra lors de sa courte visite à Kinshasa, lors du XIVe Sommet de la Francophonie en 2012 à Kinshasa. Il refusa un temps de quitter son avion, et ne salua même pas Kabila, le snobant complètement.
De même, il ne tenait nullement en estime le dictateur tchadien Idriss Deby, et encore moins Sassou Nguesso, le tyranneau de Brazzaville.

Mais en moins d’un an, les choses ont changé.
Hollande se défroque.
Plus question de morale, mais de réalisme froid, de défense des intérêts de la France, en réinstaurant tout simplement cette Françafrique que peu avant il dénonçait et condamnait.
Prêtant l’oreille à ses conseillers, il se convertit vite aux vertus de l’exploitation sans vergogne du continent africain.

MANOEUVRES ET STRATEGIES

En moins de deux ans, près de 9.000 soldats français sont dispersés sur le continent africain. Mais pour la bonne cause.
Plus question d’agir comme en RCA en 1979 en vil colon.
On y est pour combattre les Djihadistes au Mali, pour aider la Côte d’Ivoire à se relever, et en RCA, pour rétablir l’ordre républicain.
Ailleurs, au Gabon, on verrouille. Le pantin Ali Bongo est bien en place, et on renforce la présence militaire, cette sorte de porte avion pour agir dans toute la francophonie africaine à tout moment.
Même chose au Tchad, malgré les plaintes de Deby, l’armée française s’y renforce.
Et plus encore, avec la nouvelle idée de justification, l’opération “Bharkane” censée combattre les djihadistes.
Ils ont bon dos ceux-là !

En Centrafrique, les quelques 400 gus de l’Opération Boali font place à la “SANGARIS”.
Une opération rapide de police de quelques mois disait Hollande.
Depuis, la Sangaris s’est embourbée jusqu’au cou dans la latérite centrafricaine.
Pour un bilan, si on est gentil de “mitigé”.

En vérité, que font les français en Centrafrique ?

Depuis les prétextes d’humanitaire ou de bouter dehors les dictateurs, usés et reusés par les américains pour en 2003 et quelques années plus tard annexer et mettre par terre l’Irak.
Pour mémoire :
Le 30 décembre 2006, Saddam Hussein est exécuté à Bagdad, le jour de l’Aïd el-Kebir par pendaison pour crimes contre l’humanité, à la suite d’une procédure judiciaire, « supervisée » ou « dirigée » par les autorités américaines (le procès se déroula sans avocat pour l’accusé, les trois avocats devant assurer sa défense ayant tour à tour été assassinés dans les premiers jours du procès, et Saddam Hussein ayant refusé les avocats commis d’office qui lui avaient alors été proposés en remplacement par le Tribunal spécial irakien).

Nul ne saurait donc avaler les paravents occidentaux pour agir en Afrique à leur guise pour mettre main basse sur les richesses de ce continent.
Car tous les prétextes, comme en irak seront bons pour y agir.
Et à ce jeu là, la République Centrafricaine, longtemps oubliée par la France depuis l’époque Bokassa, redevient la belle maîtresse à reconquérir.
SANGARIS = OPERATION COLONIALE
Même la presse française, pourtant toujours très complaisante et amène avec son armée a fini par douter du bien fondé de cette étrange opération Sangaris en RCA, et décidée à la va vite, au grand dam des militaires.

ONU EN RCA = PARAVENT DE LA FRANCE
Le machin ONU, comme disait De Gaulle – qui savait de quoi il parlait – dépend de ses pays occidentaux membres. Les autres, surtout les africains, n’y sont que pour faire de la figuration.
Dans le cas centrafricain, qui dit résolutions de l’ONU concernant ce pays, dit décisions de la France.
En soi, ce n’est pas nécessairement condamnable, les politiciens de ce pays ayant depuis longtemps fait la démonstration de leur incapacité à gérer ce grand territoire.
La France n’est pas responsable du chaos à tous les niveaux en RCA, elle en profite, tout simplement.

Le malaise des SANGARIS en RCA est palpable.
Beaucoup de leurs officiers supérieurs, en off le disent : “Qu’est-ce qu’on fout là ? C’est un merdier”.
“Pourquoi on ne nous autorise pas à désarmer ces terroristes ?”
“Comment expliquer ce gouvernement qui est truffé de gens que nous sommes censés combattre ? C’est du n’importe quoi !”

En Centrafrique, l’armée française est manipulée par les politiciens français au pouvoir.
Aucune lisibilité sur les missions à mener, on fait du coup par coup, en ménageant tout le monde, afin, au plus vite de rétablir un semblant de République, pour que de nouveau la France fasse comme au Gabon ou en Côte d’Ivoire, y reprendre la main.
C’est sous cet angle qu’il faille comprendre l’incompréhensible, à savoir pourquoi aucun effort n’est fait pour désarmer les Séléka et les Anti-Balaka.
Pire, on discute avec eux, on négocie, on fraternise.
Cela dans un simple but, préparer la colonie centrafricaine à sa réintégration dans le giron “françafrique”.

Qu’en est-il des 500 millions de $ promis pour la RCA lors d’un des sommets de l’Union Africaine (en passant dépendante complètement de l’Europe) ?
Rien n’est arrivé, et quelque part, c’est triste à dire, mais c’est heureux.
Car autrement, nous aurions eu de nouveau une “angolate” à puissance maxima.
La présidente de Bangui, Samba-Panza, aurait bien trouvé moyen d’en détourner le maximum à son profit.

LA MINUSCA ?

Qui a suivi hier leur point de presse hebdomadaire à Bangui aura tout compris.
L’ONU n’est pas là pour désarmer les rebelles, qu’on se le dise.
Du coup, elle est là pourquoi faire ? On se le demande.
Seuls les gendarmes de l’EUFOR-RCA tentent de juguler le grand banditisme galopant dans Bangui, c’est court.

Or la résolution de l’ONU sur la Centrafrique est très claire, il faut désarmer toutes les forces armées non régulières dans le pays.
Dès lors, comment comprendre que les forces onusiennes en RCA, plutôt que de désarmer les rebelles, discutent avec eux, et même les apprécient ?
Nous sommes là devant une vaste fumisterie dont les centrafricains qui souffrent doivent prendre conscience.

Quant aux élections, l’ONU peut les organiser à tout moment.
Ceci n’est pas en soi un problème.
C’est le après qui sera problématique.
L’insécurité ne disparaîtra pas parce qu’il y’aura un nouveau président et une véritable assemblée nationale, en lieu et place de la distraction CNT.
Les Anti-Balaka et les Séléka non plus ne disparaîtront pas parce que de nouveau la RCA a un(e) président(e) élu(e).

LE BAL DES COCUS

Le prédateur “Bolloré” est déjà en RCA, et louche sur les transports fluviaux pour y faire main basse, tout comme sur les approvisionnements routiers.
Derrière, c’est “Total”, “Areva” et toute une foultitude d’entreprises française qui sont prêtes à fondre sur la proie RCA pour l’exploiter.
Et quoi de plus facile à contrôler qu’un pays fragilisé par la guerre civile ?
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