Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Centrafrique    Publicité
aBangui.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Centrafricaine : Samba-Panza a ouvert la boîte de pandore
Publié le mardi 12 aout 2014  |  Centrafrique Libre
Le
© Autre presse par DR
Le Chef de l`Etat de la transition, Mme Catherine Samba-Panza
Comment




La cheffe de l’Etat, Catherine Samba-Panza a nommé Mahamat Kamoun
premier ministre en replacement de André Nzapayeke. Cette nomination qui sonne aujourd’hui comme l’offensive de la présidente de transition contre la communauté internationale, est en fait l’ouverture de la boite à pandore que Catherine Samba-Panza aura à gérer.

Mahamat Kamoun a pris la place de André Nzapayeke, sur volonté de la cheffe de l’Etat Catherine Samba-Panza. Il faut dire que, jusqu’à la dernière minute, ce banquier n’était attendu à ce poste. Seuls Samba-Panza et ses proches le savaient. C’est en fait contre tous les pronostics et la volonté des partenaires de la communauté internationale que la présidente de transition a choisi Mahamat Kamoun.

Avant la démission de André Nzapayeke, ce jusqu’à la nomination de Kamoun, la communauté internationale a milité pour que Karim Meckassoua soit le remplaçant de André Nzapayeke. Mme Catherine Samba-Panza, pour des raisons qu’elle seule connait, n’a pas voulu suivre cette proposition qu’elle n’a pas hésité à qualifier de diktat. Comme l’a dit un observateur de la vie politique de la République Centrafricaine: « Samba-Panza a pris cette décision à ses risques et périls ».

En passant outre les propositions de la communauté internationale, Mme Catherine Samba-Panza prend des risques énormes. Loin d’apporter un début de solution au blocage politique actuel à travers cette nomination, la présidente s’est fabriquée un problème à plusieurs têtes qu’elle devra gérer pour le reste de cette période transitoire.

Les difficultés liées à la nomination de Mr Kamoun ont commencé par la
contestation de la coordination politique qui, selon l’esprit de Brazzaville devrait être impliquée de manière claire dans le processus de la nomination du premier ministre. Sur ce point, la cheffe de l’Etat a failli puis que selon des sources bien informées, la
coalition Séléka n’a pas encore introduit ses préoccupations sur la primature lorsque Catherine Samba-Panza a nommé Mahamat Kamoun.

C’est pour cette raison que la coordination politique ainsi que les éléments sur le terrain ont contesté la nomination de ce dernier dès les premières heures. A l’heure actuelle et sans se voiler la face, la coalition Séléka, même si elle a perdu des positions, reste une force à non négligeable. Tout porte à croire que, la présidente de la transition a décidé de se passer à la fois de la communauté internationale et de la coalition Séléka dans le processus de la nomination de ce premier ministre qui réputé très proche de la cheffe de l’Etat.

Voulant montrer son indépendance vis-à-vis de la communauté internationale, dame Samba-Panza prend des risques qui peuvent lui couter très chers. Déjà, avec cette nomination, elle aura Denis Sassou Nguesso dans le dos. Il faut dire que sur le dossier le président congolais avait un autre candidat qui n’est pas celui qui a été nommé.

Avoir Sassou et la communauté internationale au dos, c’est quant même trop pour Catherine Samba-Panza qui n’a ni moyen de ses actions, ni la légitimité conséquente pour avancer. Il est alors certain que la cheffe de l’Etat devra faire maintenant avec la réticence de la Séléka qui refuse déjà de participer au gouvernement de Kamoun et conjuguer avec un éventuel durcissement de la position de la communauté internationale.

L’on sait que depuis le début de la transition, l’État centrafricain n’est pas à même de faire face aux charges régaliennes. C’est la communauté internationale qui paye les fonctionnaires, assure le fonctionnement de l’Etat…Si cette communauté internationale prend position et durcit le ton pour répondre à l’offensive de Catherine Samba-Panza, elle aura mis la cheffe de l’Etat devant le peuple qui ne
tardera pas à vomir la présidente.

Il est possible aujourd’hui que la transition s’enfonce d’avantage avec cette nomination qui crée beaucoup plus de problèmes qu’ elle ne les résout en réalité. Un politique a confié à Centrafrique Libre « je suis certain que les problèmes vont submerger la présidente avec l’imprudence politique qu’elle a eue ces derniers temps en voulant
écarter la communauté internationale qui la soutient sur tous les points.

Elle veut jouer au lion alors qu’en réalité, elle n’est qu’une souris. La s’est compliquée la chose en s’opposant à la communauté internationale qui risque de la placer dans une position inconfortable».

Il faut dire que la cheffe de l’État va avoir un premier ministre qui ne pourra pas aller où il veut en commençant par ses alliés. Il n’aura pas d’ouverture aussi sur la communauté internationale. Dans ces conditions, il est difficile de faire avancer des dossiers essentiels au retour de la paix, au redéploiement de l’autorité de l’Etat et à
l’organisation des élections.

Une source de la MINUSCA a expliqué ceci à Centrafrique Libre « elle a nommé mais elle devra donner les moyens à ce dernier. Si elle veut compter sur une entité qu’elle n’a pas impliquée dans le processus de nomination, ce sera difficile. Nous risquons de connaitre un autre remaniement complet avant la fin de la transition, ce qui n’est pas du genre à faire avancer les choses ».

Il parait clair que la nomination déjà contestée de Kamoun réserve des surprises désagréables pour le reste de la transition et surtout pour la survie du régime de Catherine Samba-Panza qui réclame une indépendance alors qu’elle en a aucune.

Diane LINGANGUE
Commentaires


Comment