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Dissiper les rumeurs : l’OMS a-t-elle été trop lente à déclarer le COVID-19 comme une urgence sanitaire mondiale?

Publié le vendredi 24 avril 2020  |  Xinhua
L’ancien
© Autre presse par DR
L’ancien ministre éthiopien des Affaires étrangères et de la Santé, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus élu directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)
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A l'heure où l'Organisation mondiale de la santé (OMS) coordonne une réponse mondiale à la pandémie de COVID-19, certains critiques l'ont condamnée à tort pour avoir trop tardé à déclarer la propagation du nouveau coronavirus comme une urgence sanitaire mondiale.

Depuis l'apparition de l'épidémie, prendre d'autres comme boucs émissaires et multiplier les reproches partout dans le monde pour dissimuler sa propre réponse laxiste n'a rien de nouveau pour l'administration américaine. Il apparaît clairement que l'OMS, organisme onusien en charge de la santé, est devenue sa nouvelle cible.

Le 14 avril, le président américain Donald Trump a annoncé que son administration suspendait le financement de l'OMS par les Etats-Unis, accusant l'organisation d'avoir "mal géré et dissimulé" la propagation du nouveau coronavirus.

Cette décision capricieuse et irresponsable a suscité un immense tollé au sein de la communauté internationale, au premier chef de laquelle l'Allemagne, la France, la Chine, la Russie, l'Iran, l'Afrique du Sud et le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a dit regretter cette décision.

Le 15 avril, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a estimé que "blâmer ne sert à rien. Le virus ne connaît pas de frontières. Nous devons travailler en étroite collaboration contre le COVID-19".

"L'un des meilleurs investissements en la matière est de renforcer l'ONU, en particulier l'OMS qui est déjà sous-financée, par exemple pour développer et distribuer des tests ainsi que des vaccins", a-t-il tweeté.

Faisant écho aux critiques de M. Maas, son homologues irlandais Simon Coveney a qualifié la décision américaine d'"indéfendable" et de "choquante", tandis que l'Union africaine l'a jugée "profondément regrettable".

Lors d'un point de presse virtuel mercredi, Tedros Adhanom Ghebreyesus a rappelé que l'OMS avait déclaré le 30 janvier le COVID-19 comme urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC), soit le plus haut niveau d'alerte du genre.

"Avec le recul, je pense que nous avons déclaré cette urgence au bon moment (...), lorsque le reste du monde disposait de suffisamment de temps pour réagir", a-t-il noté.

"Cela a été fait il y a (...) près de trois mois", alors qu'il n'y avait "que 82 cas et pas un seul décès" en dehors de la Chine, a souligné le chef de l'OMS, suggérant qu'il aurait alors été possible de couper les chaînes de transmission.

"Ce n'est pas le directeur général qui déclare tout seul une urgence mondiale", a nuancé Tedros Adhanom Ghebreyesus. "Nous avons des experts représentant le monde entier qui se réunissent et discutent".

L'annonce de la PHEIC a été faite à l'issue d'une réunion à huis clos du Comité d'urgence de l'OMS le même jour, lorsque des experts de la santé du monde entier sont parvenus à un consensus sur le fait que les critères d'une urgence mondiale étaient remplis.

Lors de la même conférence de presse, Michael Ryan, directeur exécutif du Programme des urgences sanitaires de l'OMS, a assuré que, "techniquement, l'OMS a élevé l'alerte à son niveau le plus élevé selon le droit international", se référant au Règlement sanitaire international de 2005, un instrument juridique liant l'OMS et ses Etats membres.

En date de mercredi, le nombre de cas d'infection confirmés dans le monde a dépassé les 2,6 millions, touchant plus de 185 pays et régions, selon le Centre pour la science et l'ingénierie des systèmes (CSSE) de l'Université Johns Hopkins.

Les Etats-Unis, épicentre de la pandémie, ont signalé 840.897 cas et 46.611 décès en date de jeudi 0h39 GMT, soit les chiffres les plus élevés au monde.

Le chef de l'OMS a appelé mercredi les Etats-Unis à reconsidérer leur décision de suspendre leur financement de l'agence onusienne et dit espérer qu'ils soutiendraient une fois de plus le travail de l'OMS et continueraient de sauver des vies.

"J'espère que les Etats-Unis pensent qu'il s'agit d'un investissement important non seulement pour aider les autres, mais aussi pour leur permettre de rester en sécurité", a-t-il déclaré.
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