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Centrafrique: Mahamat Kamoun, un proche de la présidente à la tête du futur gouvernement
Publié le mercredi 13 aout 2014  |  AFP
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© AFP par PACOME PABANDJI
La présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza reçoit le nouveau premier ministre Mahamat Kamoun
Lundi 11 aout 2014. Centrafrique. Photo : Le nouveau premier ministre de la Centrafrique Mahamat Kamoun
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Plutôt éloigné des arcanes politiciennes, le nouveau Premier ministre centrafricain Mahamat Kamoun est un spécialiste des finances qui a traversé les derniers régimes et est vu comme un proche de la présidente de transition Catherine Samba Panza.

A 52 ans, ce haut fonctionnaire incarne une certaine continuité par rapport à son prédécesseur, André Nzapayéké: comme lui, c’est avant tout un gestionnaire réputé "neutre" face aux groupes armés qui ont mis le pays à genoux. Comme lui, il s’est longtemps tenu à l’écart des interminables querelles politiques qui minent le pays depuis des décennies.

M. Kamoun est originaire de Ndélé, dans le nord du pays. Titulaire de plusieurs diplômes en économie, il a fait ses armes à l’Université de Boston, aux Etats-Unis, puis un troisième cycle à l’université Paris 1 de la Sorbonne, en France.

M. Kamoun a ensuite travaillé plusieurs années à Bangui pour la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO), avant de rejoindre le ministère des Finances, où il a notamment été directeur général du Budget, puis du Trésor sous le président François Bozizé (au pouvoir de 2003 à mars 2013).

Il parle couramment l’anglais, le français, l’arabe et langue nationale centrafricaine, le sango.

Plusieurs accusations ont cependant entaché sa carrière de "gestionnaire", durant laquelle il s’est retrouvé mis en cause pour détournements de fonds et malversations financières, notamment en 2006-2007 durant son passage au Trésor. Il a été finalement blanchi par la justice centrafricaine.

Plus récemment, d’autres accusations ont été portées contre lui à la suite d’une aide budgétaire angolaise au gouvernement centrafricain, accusations balayées par l’entourage de la présidente de transition.

Ces derniers mois, Mahamat Kamoun est devenu très proche de Mme Samba Panza, dont il a l’oreille attentive et qu’il accompagne, en tant que conseiller spécial, dans tous ses déplacements à l’étranger depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2014.

On lui attribue un rôle efficace pour obtenir les votes des représentants de l’ex-Séléka au sein du Conseil national de transition (parlement) qui a désigné Mme Samba Panza à la tête de la transition en janvier 2014.

M. Kamoun a pour compagne Rachel Ngakola, une cousine de Mme Samba Panza, par ailleurs directrice générale des douanes.

- ’Compétence’ plutôt que religion -

En le désignant Premier ministre, la présidente a tenu tête à la communauté internationale, qui soutenait ouvertement un autre candidat et pour qui Mahamat Kamoun reste un inconnu.

Sa nomination "n’est pas conforme aux voeux de la communauté internationale", a reconnu une source diplomatique occidentale à Bangui, mais elle "peut s’avérer une dernière chance à saisir".

Mahamat Kamoun est le premier musulman à occuper la fonction de Premier ministre depuis l’indépendance de cette ex-colonie française en 1960, meurtrie depuis un an par de terribles violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et jeté sur les routes des centaines de milliers de déplacés.

Ce critère religieux "auquel beaucoup font allusion aujourd’hui" n’a pas véritablement compté, a-t-il assuré à l’AFP, préférant mettre en avant sa "compétence, son expérience et son intégrité".

Sa nomination pourrait être un atout pour rassurer la communauté musulmane, calmer les tensions avec l’ex-Séléka et couper l’herbe sous le pied des tenants de la partition, analyse un bon connaisseur de la scène politique locale.

Par sûr cependant que sa confession suffise à amadouer les chefs militaires de l’ex-coalition rebelle Séléka à dominante musulmane, et plus particulièrement les "durs" du mouvement.

M. Kamoun n’est pas membre de la Séléka, mais il a été directeur de cabinet du chef rebelle Michel Djotodia après sa prise de pouvoir par la force en mars 2013. Il est donc familier des arcanes de l’ex-rébellion, aujourd’hui affaiblie et minée par les divisions.
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