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Centrafrique : Des interrogations autour de la rencontre de Naïrobi
Publié le mardi 30 decembre 2014  |  LNC
Martin
© Autre presse par DR
Martin Ziguélé, ancien premier ministre de Patassé et président du MLPC
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Qui organise la réunion de Naïrobi ? Dans quel but ? Pour quel objectif ?

Des questions qui demeurent sans réponses pour l’instant, car la nouvelle défraie la chronique depuis quelques jours.

Des discussions auraient été ouvertes à Nairobi au Kenya sur la Centrafrique. Plusieurs personnalités du pays, particulièrement les anciens chefs d’Etat, Michel Djotodia Am Nondroko et François Bozizé-Yangouvonda seraient conviés à ce rendez-vous. Nourredine Adam, le numéro 2 de l’ex-coalition Séléka serait lui-aussi à Naïrobi avec Joachim Kokaté, conseiller en charge du Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) à la Primature.

La rencontre de Naïrobi a fait l’objet de débat samedi dernier au palais de la Renaissance à Bangui, lors de la concertation des forces vives de la nation, mais pas de manière approfondie. C’est à la fois un sujet d’interrogation et de préoccupation majeure.

Les autorités de la transition déclarent tout ignorer des tenants et des aboutissants de la rencontre. Lors des débats de samedi avec la présidente de la transition, Martin Ziguélé, le président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) soulève la question et redoute une chose.

« Ce que nous craignons, c’est qu’il y ait un télescopage entre les deux initiatives, l’initiative pour le dialogue politique qui est mené en Centrafrique et cette initiative dont nous ne connaissons ni les tenants ni les aboutissants et qui se passe à Naïrobi au Kénya », a alerté Martin Ziguélé.

« Nous ne pouvons pas accepter que le sort de la République Centrafricaine soit traité en catimini », a fait savoir le président du MLPC.

Une préoccupation que partage le Premier ministre de la transition Mahamat Kamoun.

« Par rapport à ce qui se passe à Naïrobi, le gouvernement n’est pas au courant. Les autorités de la transition à savoir la présidente de la République, le président du parlement provisoire, nous ne sommes pas au courant », a indiqué le Premier ministre Kamoun.

« Je ne peux donc pas me fourrer le nez dans quelque chose que je ne maîtrise pas », a souligné Patrice Edouard Ngaïssona, le coordonnateur général de l’ancienne milice Antibalaka. Patrice Edouard Ngaïssona reconnaît avoir reçu aussi l’invitation de Nairobi, mais a décliné l’offre car ne maîtrisant pas les contours de la réunion.

« J’ai aussi été invité à aller à Naïrobi, mais pas d’une manière formelle. J’ai désisté parce que je ne connais pas les termes de référence de ce qui se passe à Naïrobi », a-t-il annoncé à la sortie de la rencontre avec Samba Panza.

(RJDH)–Quelques leaders de la Séléka et des Antibalaka se trouvent depuis quelques jours à Nairobi au Kenya. Selon les informations du RJDH, les deux délégations sont en discussion en vue de préparer le forum de Bangui.

Ce sont les leaders de l’ex Séléka tels que Michel Djotodia, Nourredine Adam et Moustapha Saboune qui se trouvent actuellement à Nairobi. Les Anti-Balaka sont représentés par l’ancien conseiller à la Primature Joachin Kokaté. Selon des sources proches des deux délégations jointes depuis Nairobi, Joachin Kokaté est arrivé à Nairobi avec un mandat signé du coordonnateur général des Anti-Balaka Patrice Edouard Ngaissona que le RJDH a tenté à plusieurs reprises de joindre en vain.

Sur les ondes de la radio Ndéké Luka, Patrice Edouard Ngaïssona affirmait au sortir de la concertation des forces vives de la nation présidées par la cheffe de l’Etat, le 27 décembre dernier, qu’il avait décliné l’offre de Nairobi. « Monsieur Kokaté est là avec un mandat que Edouard Patrice Ngaissona a signé. Je ne vois pas pourquoi ce dernier pourrait ne pas se reconnaitre dans ce que nous faisons ici parce qu’il a son représentant légitime », a confié au RJDH Moustapha Saboune joint depuis Nairobi.

Selon nos informations, les leaders de l’ex-Séléka et ceux des Anti-Balaka sont réunis dans la capitale kenyane sur initiative de la médiation dans la crise centrafricaine, médiation dirigée par le président congolais Denis Sassou Nguesso. Les membres des deux délégations affirment avoir été invités pour discuter des conditions de la tenue du forum de Bangui.

« C’est depuis le retour de Brazzaville en juillet dernier que le forum de réconciliation de Bangui devrait être préparé. Mais le pouvoir n’a pas cette volonté, c’est ainsi que le médiateur a pris l’initiative d’entendre les principaux belligérants que nous sommes afin de réfléchir et poser les bases de ce forum », a déclaré au RJDH un délégué de l’ex-Séléka.

De sources concordantes, les deux délégations tiennent des réunions à huit clos depuis qu’elles se sont retrouvées à Nairobi. Ces réunions seraient pilotées par des émissaires de Congo Brazzaville assistées de ceux du Kenya. Il est difficile de savoir réellement de quoi discutent les deux délégations sinon ce que les membres nous disent officiellement.

A Bangui, la présidence, affirme n’avoir pas été informée de cette rencontre qui est considérée par un ministre conseiller de Catherine Samba Panza comme une manière d’humilier l’Etat centrafricain et ses autorités. « Nous ne sommes pas informés de cette rencontre dont on ignore les tenants et les aboutissants. C’est une nouvelle tentative d’humilier la RCA », a expliqué ce ministre conseiller à la présidence. Un autre ministre conseiller à la présidence joint par le RJDH craint une tentative de déstabilisation ourdie de l’extérieur. « Les informations que nous avons indiquent qu’il est question de préparer une troisième transition avec Méckassoua comme vice président et de trouver des vice Premiers ministres. Tout cela ourdi de l’extérieur par des personnalités connues », a dénoncé le ministre conseiller visiblement remonté.

La rencontre entre les leaders de l’ex-Séléka et ceux des Anti-Balaka est condamnée par les forces vives de la Nations. Selon les informations du RJDH, les deux délégations repartiront à Brazzaville après les négociations qu’elles font en ce moment au Kenya.

Notons que c’est un avion affrété par la présidence congolaise qui avait conduit les membres de la délégation de l’ex-Séléka à Brazzaville. C’est après des échanges avec le médiateur dans la crise centrafricaine Denis Sassou Nguesso que Michel Djotodia, Nourredine Adam etMoustapha Saboune ont rejoint Nairobi. Ces derniers sont rejoints par Joachin Kokate, cadre du mouvement Antibalaka.

La présence de l’ancien président François Bozizé a été signalée à Nairobi mais selon nos sources, ce dernier ne participe pas aux négociations en cours.

Rappelons que François Bozizé et Nourredine Adam sont interdits de voyage par le comité de sanction des Nations Unies depuis le mois de mai 2014. Michel Djotodia lui est sous sanction des Etats-Unis qui lui ont interdit l’entrée sur leur territoire et le gel de ses avoirs dans ce pays./

Sylvestre Sokambi
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