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Centrafrique : Analyse sur les 17 premiers candidats déclarés à la présidentielle de décembre prochain

Publié le lundi 26 octobre 2020  |  Rjdh Centrafrique
Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : Analyse sur les 17 premiers candidats déclarés à la présidentielle de décembre prochain
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La République Centrafricaine tient, fin décembre, le 1er tour des élections groupées, cinq années après celles qui ont consacré le retour à l’ordre constitutionnel. La présidentielle oppose plusieurs personnalités dont certaines ont eu à gérer le pays comme chef d’Etat et d’autres comme ministres.

Nous sommes à 65 jours du premier tour des élections groupées et à 8 jours de l’ouverture du dépôt des candidatures. A la présidentielle, 17 candidats sont connus. Certains sont investis par leurs formations politiques d’autres par des comités de soutien ou des groupes de pression. Mais quelles sont les forces et les faiblesses de ces hommes et femmes qui veulent diriger la République Centrafricaine entre 2021 et 2026 ?

Le RJDH commence cette analyse par les quatre des dix-sept candidats déclaré à cette présidentielle, lesquels candidats ont été chefs d’Etat à un moment de l’histoire de ce pays. Nous citons Faustin Archange Touadéra (depuis mars 2016), Catherine Samba Panza (2014-2016), Alexandre Nguendet (deux semaines en 2014) et François Bozizé (2003-2013).

Faustin Archange Touadéra est le président en exercice. Il devra défendre un bilan avant de présenter un nouveau programme. Il a l’avantage d’être au pouvoir et donc forcément, il aura les moyens de l’Etat à sa disposition. Faustin Archange Touadéra est connu comme un homme humble, ouvert. La relance de la coopération avec la Russie retiendra l’attention de la population en sa faveur. Les arriérés de salaire d’anciens régimes payés par le régime actuel, constitue un élément essentiel qui va jouer dans la balance. Il peut aussi compter sur certains leaders de groupes armés avec lesquels il a des accointances.

Mais, l’absence de résultat en matière de sécurité et surtout dans le cadre de rupture qu’il annonçait en grande pompe le 30 mars 2016, vont écraser le bilan qu’il aura à défendre. L’impopularité de Ali Daras, Sidiki et d’autres chefs rebelles qu’il appelle « partenaires de la paix » vont compliquer les équations au mathématicien. Touadéra est soutenu par son parti le MCU mais aussi par des formations politiques qui ne se sont pas engagées par conviction. Il est plus dans la peau d’un exécutant que d’un commandant en chef. Attentistes et Roublard, ce sont les qualificatifs que lui donnent ses détracteurs qui hier, étaient tous avec lui.

Catherine Samba Panza qui a géré la transition, est la femme qui pèse parmi les hommes dans cette élection. Elle va bénéficier des lobbies qui militent pour le concept genre. Son nom est connu en bien ou en mal sur l’ensemble du territoire. Elle a, à son actif l’organisation des consultations populaires à la base, du forum de Bangui et des élections de 2016. Le fait que les rebelles aient accepté de faire une trêve pour les élections de 2016 avant de reprendre la pression sous le magistère de Touadéra, la place comme la personnalité qui a laissé le pays dans une paix relative.

Mais Catherine Samba Panza à une grande tâche noire. C’est le don angolais dont la gestion calamiteuse sonne encore dans les oreilles des Centrafricains dans tous les coins du pays. En cinq années, elle n’a pas pu convaincre les uns et les autres pour laver son image. Ce dossier sera le principal qui va compliquer les chances de cette femme de remporter les élections prochaines.

Alexandre Ferdinand Nguendet est un politique très déterminé et engagé. Il n’est pas un inconnu pour les Centrafricains. Sa principale force est qu’après la démission du chef rebelle Djotodia, en deux semaines de règne, il y a eu calme relatif à Bangui malgré la présence des Séléka. Ses proches indiquent qu’il est très attentif et social. Il a une grande capacité de mobilisation.

Mais Alexandre Ferdinand Nguendet est considéré comme un des soutiens de la Séléka, ceci parce qu’il a été devant pour organiser la marche de soutien après le coup d’Etat qui a fait tomber François Bozizé. Sa gestion de l’Assemblée Nationale jugée très « orientée » reste un point noir que vont utiliser ses adversaires.

François Bozizé avec très peu de chance de voir sa candidature être validée, bénéficie d’une popularité relative à Bangui et dans certaines parties villes non contrôlées par les groupes rebelles de la Séléka. Le vide sécuritaire que connait la RCA depuis son départ et l’échec de la Séléka jouent en sa faveur, le place comme celui qui pourrait ramener la paix s’il venait à être élu. Il y a un large consensus de leaders politiques qui le considèrent comme la carte à jouer pour écarter Touadéra. L’ancien président est soutenu par son parti politique qui a des assises nationales et une certaine machine électorale.

François Bozizé est certes l’un des candidats sérieux mais il est aussi celui qui traîne plusieurs casseroles pour les dix ans passés à la tête de l’Etat. Considéré comme le promoteur des rébellions en RCA, l’ancien président est cité dans plusieurs affaires d’assassinats, de détournement...Il a beaucoup d’amis mais aussi pleins d’ennemis qui pour l’instant se taisent et comptent sauter au moment venu. Dans les zones sous contrôle rebelle, il ne pourra circuler tête sur les épaules. François Bozizé est considéré par une frange de la population comme un général qui a fui en abandonnant le peuple qu’il est censé protéger.

Ces quatre candidats auront leur mot à dire dans les élections de décembre. Ils ont en commun d’avoir déjà dirigé le pays. Nous passerons en revue les autres candidats dans un autre article.
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