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Présidentielles 2020 : « Il y a à craindre que les lendemains électoraux ne seront pas sereins » (Martin Ziguélé).

Publié le jeudi 5 novembre 2020  |  aBangui.com
Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : comment Martin Ziguélé prépare la présidentielle de 2020
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Candidat déclaré à l’élection présidentielle prévue pour le 27 décembre prochain, Martin Ziguélé ne redoute pas moins les lendemains de ce scrutin. L’ancien Premier ministre (avril 2001 – mars 2003) craint que ces élections débouchent sur des dérives en raison de la présence continue des groupes armés sur le territoire centrafricain.

Invité Afrique de radio France internationale (Rfi), ce jeudi 05 novembre 2020, le candidat du Mouvement de libération du peuple centrafricain (Mlpc) traduit ouvertement cette préoccupation à deux mois du scrutin, parlant des conditions dans lesquelles ils devront se tenir. « Si, comme je le vois aujourd’hui, les groupes armés circulent librement, font ce qu’ils veulent, font des oukases, prononcent des fatwas contre certains candidats, il y a à craindre que les lendemains électoraux ne seront pas sereins ».

En effet, pour l’invité du confrère français, les conditions sont loin d’avoir été réunies pour un scrutin libre, inclusif et transparent en terre centrafricaine. « Je suis le premier à ne pas être satisfait du processus électoral. Nous savons que le processus n’est pas du tout parfait et inclusif. Il y a beaucoup de poches de non inscrits pour diverses raisons, les réfugiés ne sont pas inscrits. Il y a beaucoup de choses à revoir dans le processus électoral », dénonce l’ancien Premier ministre, qui ne veut pas, pour autant, manquer le rendez-vous du 27 décembre prochain, s’il a lieu. « Si la date du 27 décembre est maintenue, nous irons aux élections. Ma candidat a été déposée, et le Mlpc s’est déjà mis en ordre de bataille. Nous avons mis en place notre équipe de campagne, et nous irons vers nos compatriotes si la date du 27 décembre est tenue. S’il y a un changement, nous aviserons, mais nous sommes prêts. Les conditions ne sont pas réunies, mais quelques soit la situation, le Mlpc ira aux élections », laisse entendre le champion du Mlpc qui entend rééditer l’exploit de 1993 avec son parti. « Nous sommes un parti de militants. En 1993, le Mlpc a réalisé l’alternance au pouvoir contre toutes les attentes. Donc, quelles que soient les conditions, nous n’avons pas le droit de reculer, parce que si nous reculons, nous fermons la porte à toute possibilité d’alternance et donc de sortie de crise pour beaucoup de nos compatriotes », se convainc-t-il.

Justement, comme promesse de campagne, Martin Ziguélé pense qu’il est l’alternative pour solder la question de la paix et de la sécurité en République Centrafricaine. « Je peux accélérer le retour à la paix et à la sécurité dans notre pays », soutient l’homme qui dit appréhender, en sa qualité de député ayant sillonné le territoire, la problématique de la sécurité avec les groupes armés qui contrôle bien de partie du pays.

Faisant de la pacification du territoire sa priorité, l’ancien Premier ministre, toujours critique contre l’accord de paix de Khartoum en vigueur, entend en faire une relecture s’il est élu, et renégocier pur obtenir les moyens de financer le cantonnement des troupes. Parce que sans cantonnement, souligne-t-il, on ne pourra jamais avancer. « Aucun projet de développement, aucune relance économique ne peut être sérieusement menée à terme avec des bénéfices certains pour la population si la question de l’insécurité demeure totale comme aujourd’hui ».



En tout état de cause, le candidat du Mlpc reste incertain sur le déroulement du scrutin à l’échéance prévue eu égard à l’action des groupes armés qui continuent de contrôler la majorité du pays. « La bonne question, c’est est-ce que les électeurs peuvent se déplacer et surtout s’exprimer librement dans les zones occupées par les groupes armés ? Dans les centres urbains, je pense que les choses se passeront à peu près normalement. Mais, en pleine zone rurale où il n’y a ni gendarmerie, police, ou forces armées, comment quelqu’un peut s’afficher comme étant de tel ou tel parti ou soutenant tel ou tel candidat, dès lors que ce serait contre le candidat de ces groupes armés ? Donc, la question est réelle », répond-il au journaliste sur la possibilité de respecter la date fixée.

« Une compétition électorale est comme un match de football. Il faut qu’il y ait un arbitrage, il faut que chacun puisse jouer librement. Il faut que le poids soit mis sur le travail qui doit être fait auprès des groupes armés pour qu’ils laissent les citoyens exprimer leurs choix sans être menacés », propose, toujours dubitatif, le Premier ministre Ziguélé.



A.B
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